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CORR. OFFICIELLE-ANALYSE-L'internet à haut débit prévu vers 2020 sur un vol long-courrier
information fournie par Reuters 25/07/2018 à 11:23

 (A la suite d'une précision de la société, prière de lire §7
qu'Eutelsat tire 5% de son C.A. de la connectivité dans les
avions et les bateaux (et non pas seulement les avions)
    * De nouvelles générations de satellites beaucoup plus
puissants
    * Le marché du divertissement en vol devrait quasi tripler
d'ici
2023
    * La connectivité des bateaux promise elle aussi à un
véritable
essor

    par Cyril Altmeyer
    PARIS, 25 juillet (Reuters) - Le "binge watching" de séries
pendant un vol long courrier sera techniquement possible à
partir du début des années 2020, promettant un véritable essor
du marché du divertissement dans les airs, parallèlement à celui
attendu à bord des bateaux, estiment des opérateurs de
satellites et des analystes.
    L'arrivée sur le marché de satellites offrant dix fois plus
de capacités que ceux d'aujourd'hui permettra d'assurer sur les
vols long-courrier un accès internet à très haut débit comme à
la maison, a déclaré à Reuters Rodolphe Belmer, directeur
général d'Eutelsat  ETL.PA .
    L'opérateur de satellites a annoncé début avril la commande
à Thales Alenia Space  TCFP.PA  LDOF.MI  du système satellitaire
Konnect VHTS, dont l’entrée en service est prévue en 2021 avec à
son bord un puissant processeur numérique.  
    "On aura largement de quoi regarder Netflix  NFLX.O  en
streaming sur des écrans de la taille de celle qu’il y a dans
les avions", a dit Rodolphe Belmer, ex-directeur général de
Canal+  VIV.PA , faisant référence à la plate-forme américaine
célèbre pour ses séries.
    "Il faut pouvoir couvrir à partir de l’horizon 2020
totalement les routes aériennes en Europe, de Moscou à Brest, et
la moitié de l’Atlantique. En 2025, on aura tous les vols",
ajoute-t-il.
    L'adoption croissante de systèmes de divertissement en vol
et de connectivité par les compagnies aériennes et les
opérateurs privés permettront aux revenus tirés des services de
plus de doubler d'ici 2023 à plus de 8,4 milliards de dollars
par rapport à une estimation de 3,7 milliards pour cette année,
selon une étude publiée en juin par le cabinet Juniper Research.
    Eutelsat, qui tire déjà 5% de son chiffre d'affaires de la
connectivité dans les avions et les bateaux avec une croissance
annuelle de 20%, estime que 90% des avions sont équipés en wifi
aux Etats-Unis, à comparer aux 15% d'Asie et à l'émergence
actuelle du marché en Europe.
    Son concurrent luxembourgeois SES  SESFg.LU  a récemment
lancé les satellites SES 12, 14 et 15, spécifiquement conçus
pour l'aéronautique et dont la mise en service s'échelonne d'ici
début 2019, ce qui permettra d'augmenter nettement les débits
dans les avions dès l'année prochaine, a expliqué à Reuters son
responsable de la stratégie et du développement, Christophe de
Hauwer.
    "La barrière n’est plus vraiment d’ordre technique", a-t-il
dit, soulignant que l'émergence de générations successives de
satellites plus performants allait permettre de baisse le coût
de l'accès à internet en vol.
    "La question est plutôt de savoir si c’est économiquement
viable", ajoute-t-il. "Il faudrait que nos clients, les
fournisseurs de services, nous louent suffisamment de bande
passante pour pouvoir atteindre ce niveau-là".
    Le marché des services de satellites devrait croître en
moyenne de 4,9% au cours des cinq années à venir, à 129
milliards de dollars, sur un marché spatial total estimé à 269
milliards, estime le cabinet AlixPartners estime dans une étude
publiée début juillet.
    La pression sur les prix de l'internet à haut débit pèse
cependant sur les marges des opérateurs satellites, ajoute
AlixPartners.
    
    LES COCKPITS, UN MARCHÉ TOUT AUSSI PROMETTEUR
    Mais Eutelsat voit arriver à bord des avions un deuxième
marché, lui aussi très prometteur : celui de la connectivité
dans les cockpits.
    "L’objectif est de pouvoir transférer toutes les données de
paramètres de vol sur terre pour permettre la traçabilité des
avions et leur maintenance prédictive", a expliqué Rodolphe
Belmer.
    Mais ce n'est pas le seul eldorado à venir : au-dessus des
océans, les opérateurs de télécommunications par satellite
équipent progressivement plusieurs dizaines de milliers de
bateaux de la marine marchande mondiale, qui représente de loin
le principal marché dans la connectivité en mer, devant les
navires de plaisance et les paquebots de croisière.
    Les besoins des bateaux s'étendent de l’automatisation du
pilotage aux échanges de données entre les navires et les
centres de contrôle jusqu'à l’autonomisation croissante des
équipements à bord.
    "Et il est désormais impossible de recruter des équipages
sans connectivité sur le navire", ajoute Rodolphe Belmer.
    SES lance de son côté en 2021 une nouvelle génération de
satellites pour améliorer encore la connexion à internet des
paquebots de 5.000 à 6.000 passagers, grâce une technologie
distincte, celle utilisée pour les avions, basée sur un faisceau
dédié qui suit le navire.
    "Le bateau a besoin de toute cette quantité de bande
passante en raison du nombre de passagers et elle est limitée à
l’endroit où se trouve le bateau", explique Christophe de
Hauwer. "Il ne faut pas arroser tout l’océan."

 (édité par Jean-Michel Bélot)
 

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