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Coronavirus-Le nombre de décès bondit en Chine continentale
information fournie par Reuters 13/02/2020 à 15:45

    * 242 nouveaux décès dans le Hubei, record sur une journée
    * Nouvelle méthode de confirmation des cas dans le Hubei
    * Un représentant local du PCC démis de ses fonctions

 (Actualisé avec décès au Japon §4, déclarations OMS §8 et
autorités chinoises §16-18)
    par Brenda Goh et Yawen Chen
    PEKIN, 13 février (Reuters) - La province chinoise de Hubei,
foyer de l'épidémie de coronavirus Covid-19, a connu une hausse
record du nombre de décès quotidiens sur la seule journée de
mercredi et des milliers de nouveaux cas y ont été détectés,
suggérant que l'ampleur de cette crise sanitaire pourrait être
sous-estimée. 
    Les autorités sanitaires de cette province ont annoncé jeudi
que 242 décès y avaient été recensés la veille, une progression
quotidienne sans précédent depuis le début de l'épidémie en
décembre dernier. 
    Au total, cette flambée épidémique a causé la mort de 1.367
personnes en Chine continentale, où le nombre de personnes
infectées s'établit désormais à 59.805 selon les chiffres
officiels de Pékin.
    Après Hong Kong et les Philippines, un troisième décès hors
de Chine continentale a été annoncé au Japon, celui d'une
octogénaire vivant dans la préfecture de Kanagawa, près de
Tokyo.
    Ces annonces interviennent alors que l'Organisation mondiale
de la santé (OMS) s'est montrée mercredi très prudente sur
l'apparent ralentissement de l'épidémie   causée par
un virus que son directeur général appelle à considérer comme
"l'ennemi public numéro un".  
    Parallèlement au bond du nombre de décès journaliers
enregistrés dans la province de Hubei, le bilan des nouvelles
contaminations a lui aussi grimpé alors que les autorités
locales utilisent une nouvelle méthode de diagnostic. 
    
    NOUVELLE MÉTHODE DE DIAGNOSTIC
    Jusqu'ici, les cas d'infection étaient confirmés par des
tests permettant de déceler le génome du virus, dont les
résultats n'étaient parfois disponibles qu'au bout de plusieurs
jours. Et les personnes susceptibles d'être contaminées se
voyaient souvent refuser un traitement sans cette confirmation. 
    "D'après nos informations, (...) la nouvelle définition des
cas comprend non seulement les cas confirmés en laboratoire mais
aussi les cas cliniquement diagnostiqués à partir des symptômes
et de l'exposition", a déclaré le porte-parole de l'OMS Tarik
Jasarevic. 
    Les autorités sanitaires de Hubei considéreront désormais
qu'une personne suspectée d'être contaminée l'est effectivement
si une infection pulmonaire est repérée au scanner. 
    L'imagerie médicale permettant d'obtenir des résultats plus
rapides, les spécialistes locaux espère que l'instauration plus
précoce des traitements permettra de ralentir la progression de
l'épidémie. 
    Conséquence: le nombre de nouvelles infections recensées
mercredi a grimpé à 14.840 dans le province de Hubei sur un
total de 15.152 à l'échelle nationale (2.000 la veille à
l'échelle nationale).
    Les autorités sanitaires de Pékin ont précisé que cette
évolution des modalités de confirmation des contaminations ne
concernait que la province de Hubei. 
    Selon Raina McIntyre, directrice de recherche en biosécurité
à l'institut Kirby de l'université australienne de
Nouvelle-Galles du Sud, cette nouvelle procédure de diagnostic
pourrait expliquer le pic des décès enregistré mercredi.
    "Il y a vraisemblablement des morts qui n'avaient pas été
diagnostiqués par des analyses de laboratoire mais avaient passé
un scanner", a-t-elle déclaré à Reuters.     
    
    CONSÉQUENCES POLITIQUES
    Cette crise sanitaire constitue un des tests les plus
importants de ces dernières années pour le pouvoir chinois et
des responsables provinciaux en ont fait les frais. 
    Selon l'agence de presse officielle Chine Nouvelle, le
responsable du Parti communiste chinois (PCC) dans la province
du Hubei a été démis de ses fonctions pour être remplacé par le
maire de Shanghai, Ying Yong, un proche du président Xi Jinping.
    "Pour l'heure, la situation est toujours extrêmement grave",
a-t-il commenté dans les colonnes du Hubei Daily. "Nous
gagnerons la bataille pour défendre Wuhan, la bataille pour
défendre le Hubei et la bataille pour prévenir et contrôler la
maladie."
    Cité par la presse officielle, Xi Jinping a assuré jeudi que
la Chine serait en mesure de "minimiser l'impact de l'épidémie,
maintenir l'élan du développement économique de la Chine et de
faire en sorte d'atteindre les objectifs de développement" en
2020. 
    La plupart des cas d'infection hors de Chine ont été
recensés sur un navire de croisière amarré au large de Yokohama,
au Japon. Le ministre japonais de la Santé a déclaré jeudi que
44 cas supplémentaires ont été confirmés, portant à 219 le
nombre de personnes contaminées à bord du bateau.  
    Un autre bateau de croisière, le MS Westerdam, est arrivé
jeudi au Cambodge après s'être vu interdire d'accoster en
Thaïlande, au Japon, à Taiwan, sur l'île américaine de Guam et
aux Philippines par crainte que des passagers ou membres
d'équipage soient contaminés par le coronavirus malgré des tests
tous négatifs.  
    Au Vietnam, la commune rurale de Son Loi, près d'Hanoï, une
ville de 10.000 habitants, a été placée en quarantaine pour une
période de vingt jours par peur de la propagation du Covid-19,
11 des 16 cas de contamination recensés au Vietnam ayant été
dans cette commune. 

 (avec Yawen Chen et Lusha Zhang à Pékin, David Stanway à
Shanghai, James Pearson à Hanoï, Prak Chan Thul à Sihanoukville,
Steve Gorman en Californie; version française Jean Terzian,
Myriam Rivet et Jean-Stéphane Brosse)
 

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