
( AFP / DANIEL ROLAND )
Commerzbank, sous la pression d'une prise de contrôle progressive par sa rivale italienne UniCredit, a rassuré vendredi les marchés avec de solides résultats trimestriels lui permettant d'aborder sereinement sa prochaine assemblée générale.
De janvier à mars, la deuxième banque privée allemande a dégagé un résultat net part du groupe de 834 millions d'euros, soit une hausse de 12% sur un an pour la meilleure performance trimestrielle depuis 2011.
Avec ce résultat dépassant les attentes des analystes, la banque "démontre (qu'elle est) capable de croître même en période de difficultés économiques", s'est félicitée la présidente du directoire, Bettina Orlopp.
A la Bourse de Francfort, le titre Commerzbank gagnait jusqu'à plus de 3% en cours de séance, dépassant la barre des 25 euros.
Le titre valait autour de 12 euros en septembre dernier, au moment où UniCredit a fait irruption par surprise dans le capital.
Depuis des mois, le PDG d'UniCredit, Andrea Orcel, ne fait pas mystère de ses intentions pour intégrer Commerzbank à son groupe, qui détient pour l'heure 9,5% du capital et bien plus via des options.
Il a reçu les autorisations pour relever sa participation jusqu'à 29,9%, juste en deçà du seuil de prise de contrôle obligatoire.
Mais le bouillonnant patron italien a repoussé toute décision au-delà de 2025, en attendant le nouveau gouvernement allemand.
Le chancelier élu cette semaine, Friedrich Merz, comme son prédécesseur Olaf Scholz, a cependant dit plus tôt qu'il jugeait l'offre "hostile".
"Pour l’instant, la situation reste inchangée", s'est contentée de déclarer Mme Orlopp lors d'une conférence téléphonique.
- Assemblée en présentiel -
Lors de l'assemblée des actionnaires jeudi prochain, qui se tiendra en présentiel pour la première fois depuis 2019, la direction de Commerzbank cherchera à convaincre ses actionnaires de soutenir sa stratégie de préservation de l'indépendance du groupe.
UniCredit, en tant que deuxième plus grand actionnaire, derrière les 12% encore détenus par l'Etat allemand, devrait prendre part aux votes "mais nous n'attendons rien au-delà de cela", s'est dite sereine Mme Orlopp.
Les syndicats et le comité d'entreprise comptent aussi exprimer leur opposition aux ambitions d'UniCredit lors de l'assemblée générale. Commerzbank finalise avec ces derniers un accord pour réduire les effectifs de 3.900 salariés d'ici 2028, principalement en Allemagne, comme annoncé auparavant.
Ce plan a entraîné une charge de restructuration de 40 millions d'euros au cours du dernier trimestre.
En 2025, cette ligne du compte d'exploitation sera alourdie de 700 millions d'euros, et "la majeure partie" sera comptabilisée à fin juin, a précisé la présidente.
Le deuxième trimestre démarré en avril "a bien démarré", a-t-elle ajouté, après la performance du trimestre tirée une hausse des produits de 11,8% sur un an, à 3,07 milliards d'euros.
La croissance des commissions sur les opérations a aidé, dans un environnement de marché turbulent, de même que des dénouements favorables sur des opérations de couverture, tandis que les produits nets d'intérêts ont reculé comme prévu.
Les provisions nettes pour risque de crédit ont augmenté dans un contexte économique encore fragile, mais sont restées à un "niveau modéré", à 123 millions d'euros, selon la banque.
Commerzbank vise toujours pour 2025 un résultat net amélioré sur un an, d'environ 2,8 milliards d’euros avant charges de restructuration, et de 2,4 milliards d'euros après prise en compte de ces charges.
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