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Climat : la thématique d'investissement phare des prochaines années ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 31/07/2020 à 10:01

(Crédits photo : Flickr - Atraktor studio )

(Crédits photo : Flickr - Atraktor studio )

Si les mentalités avaient déjà commencé à évoluer auparavant, la crise que nous vivons vient porter un coup d'accélérateur à la quête de sens dans nos modes de consommation. Qu'il s'agisse de notre alimentation ou de nos équipements, les citoyens s'intéressent de plus en plus à la provenance et à la composition des produits qu'ils utilisent.

Et l'épargne n'est pas en reste. Avec la démocratisation de l'Investissement Responsable, la voie s'ouvre pour les produits proposant un impact positif sur notre environnement. Parmi eux, les fonds climat offrent une solution concrète et accessible à tous pour donner du sens à ses investissements.

Le risque climatique, un enjeu majeur pour les investisseurs

Dans une lettre ouverte, Larry Fink (CEO de BlackRock) affirme que nous sommes à la veille d'une transformation fondamentale du secteur financier « Tout gouvernement, entreprise ou actionnaire doit faire face au changement climatique. S'il appartient aux gouvernements de montrer la voie dans cette transition, les entreprises et les investisseurs ont également un rôle important à jouer », indique-t-il. « Nous restons convaincus que les entreprises feront partie de la solution pour stopper le réchauffement planétaire », ajoute même Clément Alberto, Analyste ISR chez Montpensier Finance.

Une transition où la gestion d'actifs peut et doit agir en orientant les capitaux vers les entreprises qui préparent le monde de demain. « En anticipant les risques de transition et les risques physiques liés au changement climatique auxquels elles pourraient être exposées, les entreprises assurent leur pérennité et leurs performances futures », ajoute Olivier de Berranger, Directeur Général Délégué de la Gestion d'actifs à La Financière de l'Echiquier.

Comme BlackRock et près de 500 autres signataires (dont de nombreuses sociétés de gestion : Aviva Investors, BNP Paribas AM, Candriam Investors, Comgest, Ecofi Investissements, Fidelity International, Groupama AM, IVO Capital Partners, Jupiter AM, La Française, Lombard Odier IM, M&G Investments, Mirova, NN IP, Pictet AM, Rothschild & Co AM, Russell Investments, Trusteam Finance, Unigestion...), La Financière de l'Echiquier a rejoint en début d'année Climate Action 100+, la première coalition d'investisseurs mondiaux à l'origine d'engagements collaboratifs avec les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre du monde. Le but de cette initiative est d'inciter ces entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, en ligne avec les objectifs de l'Accord de Paris, à améliorer leur gouvernance climatique et accroître la transparence de leur reporting climatique.

Des initiatives collectives se mettent en place

Il y a tout juste un an, l'Autorité des Marchés Financiers créait une commission Climat et finance durable. Cette Commission travaille en étroite collaboration, pour les sujets d'intérêt commun, avec celle de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), et notamment pour la mise en œuvre du nouveau dispositif de suivi et d'évaluation indépendante des engagements pris par les entités de la Place financière en matière de climat.

« La prise en compte des effets du changement climatique et des autres risques environnementaux et sociaux sur les modèles économiques nécessite de mobiliser des expertises multiples. Elle touche aux stratégies des entreprises et nécessite donc un dialogue étroit entre émetteurs et investisseurs. Elle touche aussi aux convictions et préférences des investisseurs, institutionnels comme petits épargnants. Il faut faire progresser les méthodologies et les informations disponibles, veiller à préserver les conditions de la confiance, en particulier vis-à-vis des risques de greenwashing, et évaluer les effets réels, notamment en termes de réallocation des flux de capitaux », explique l'AMF.

Car si les fonds d'investissement ISR (Investissement socialement responsable), en fort développement, sont promis à un bel avenir, « les méthodes de prise en compte du changement climatique dans la gestion d'actifs restent à perfectionner et harmoniser », considère Laurent Deborde, Chief Innovation Officer du groupe Caisse des Dépôts.

Dans le but de répondre aux objectifs de l'Accord de Paris, un groupe de dix investisseurs coordonnés par la Caisse des Dépôts, avec le soutien de la Fédération Française de l'Assurance (FFA), a ainsi sélectionné fin juin Amundi, HSBC et Sycomore AM pour gérer trois nouveaux fonds « ambition climat » d'un montant total de plus de 600 millions €. « Changer les modes de consommation passe par des investissements qu'il faut financer », justifie Laurent Deborde.

Un signal fort auprès de la place et une étape importante de la bascule que nous sommes en train de vivre. Or, certains acteurs du marché et quelques États membres de l'Union Européenne ont laissé entendre que les objectifs environnementaux pourraient être suspendus pour une durée indéterminée. Par exemple, la conférence COP26 sur le climat a été reportée en 2021. « Pourtant, il faut davantage d'efforts concertés pour empêcher l'échec du Green Deal de l'Union Européenne et orienter autant que possible les dépenses du plan de relance économique vers les domaines respectueux de l'environnement, » regrette Sandra Crowl, membre du Comité d'Investissement de Carmignac Gestion. La société a ainsi rejoint il y a quelques semaines « l'Alliance pour une relance verte en Europe », qui vise à accompagner et à accélérer la transition vers la neutralité climatique et des écosystèmes sains.

De nouvelles méthodologies d'investissement orientées « climat »

Depuis plusieurs années, la multiplication de rapports scientifiques sur les effets du réchauffement climatique a amené les pouvoirs publics à prendre des engagements forts quant à la réduction des émissions carbone et le maintien du développement économique dans une trajectoire inférieure à 2°C d'augmentation des températures (Accord de Paris lors de la COP 21 en 2015).

Pour répondre à cette demande, il convenait donc pour les gérants d'actifs d'adapter leurs processus de gestion. DNCA Finance a par exemple mis en place une méthodologie qui repose sur une analyse différenciée grâce au modèle propriétaire nommé ABA, et qui a pour ambition d'aller bien au-delà de l'empreinte carbone. La sélection des entreprises en portefeuille se base sur une analyse fondamentale de leur activité, du modèle d'affaire et de la stratégie d'alignement +2°C a minima. « Cette analyse nous permet pour chaque entreprise de déterminer si sa trajectoire de décarbonation est compatible avec les objectifs de l'Accord de Paris (analyse de la Transition) et si l'entreprise contribue à la décarbonation d'autres entreprises et secteurs via ses produits et services (analyse de la Contribution) », indique Léa Dunand-Chatellet, Directrice de l'Investissement Responsable chez DNCA.

De son côté, les équipes de CPR AM s'appuient sur une méthodologie développée en partenariat avec le CDP (anciennement Carbon Disclosure Project), une organisation non-gouvernementale pionnière en matière de diffusion de données carbone à l'échelle mondiale. « Les notations du CDP poussent les entreprises à plus de transparence dans l'adaptation aux changement climatiques. Elles s'appuient sur les publications des politiques climatiques des entreprises, plutôt que sur des modèles économétriques sectoriels », détaille Catherine Crozat, Responsable des projets ESG chez CPR AM.

Aujourd'hui, une vingtaine de fonds d'investissement dédiés à la thématique du climat sont accessibles aux particuliers. Ils offrent la possibilité de miser sur cet enjeu au cœur de l'actualité pour sans doute plusieurs années encore.

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