OSAKA, Japon, 27 juin (Reuters) - Cinq grands dossiers devraient dominer le sommet du G20 qui réunira vendredi et samedi à Osaka, au Japon, les chefs d'Etat et de gouvernement des 20 principales économies mondiales. COMMERCE Dans l'impasse depuis le mois dernier, les négociations commerciales entre Pékin et Washington pourraient être relancées à la faveur de l'entretien bilatéral prévu samedi à 11h30 (02h30 GMT) entre les présidents Xi Jinping et Donald Trump, qui accaparera toute l'attention. Le South China Morning Post, quotidien anglophone de Hong Kong, a rapporté jeudi que les deux premières puissances économiques mondiales, en conflit depuis près d'un an, avaient conclu une trêve provisoire. Avant son départ pour le Japon, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid, jugeant "absolument possible" de parvenir à un accord avec Xi Jinping tout en se disant prêt à imposer de nouveaux droits de douane sur la quasi-totalité des produits chinois non encore taxés en cas d'échec. A Pékin, un porte-parole du ministère du Commerce a de son côté réclamé jeudi l'annulation sans délai des sanctions américaines visant le groupe chinois d'équipements de télécommunication Huawei HWT.UL . ECONOMIE Les tensions commerciales, en augmentant l'incertitude et en pesant sur la croissance, placent les responsables des banques centrales dans une situation délicate. Lors de sa réunion de politique monétaire des 18 et 19 juin, la Réserve fédérale a ouvert la voie à de possibles baisses de taux d'ici la fin de l'année. Cette perspective affaiblit le dollar, ce qui pourrait contraindre la Banque centrale européenne et la Banque du Japon à chercher des moyens d'éviter une trop forte appréciation de l'euro et du yen afin de protéger leurs économies fortement dépendantes des exportations. L'hôte du sommet, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, espère que la déclaration de clôture du sommet insistera aussi sur la nécessité de préserver le libre échange mais il pourrait se heurter au refus de Donald Trump, qui avait obligé l'an dernier le G20 à abandonner sa référence de longue date à la lutte contre le protectionnisme. CLIMAT Le changement climatique reste une pomme de discorde majeure entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Les négociateurs américains s'opposent à la volonté des Européens de s'engager fortement en faveur de la lutte contre le réchauffement, que Donald Trump considère comme un "canular". La dernière version en date des phrases de la déclaration consacrées au climat qualifie l'Accord de Paris sur le climat d'"irréversible", ce qu'une version antérieure évitait de mentionner sous la pression des Etats-Unis, précisent deux sources interrogées par Reuters. Considéré comme historique, l'Accord de Paris, qui fixe le cadre d'engagements politiques, économiques et financiers visant à contenir la hausse de la température moyenne de la planète "bien en deçà de 2°C" en 2100, avec l'objectif d'être le plus près possible de 1,5° C, est fragilisé depuis que Donald Trump a décidé d'en retirer les Etats-Unis. Mercredi, Emmanuel Macron a pressé tous les membres de soutenir l'accord de Paris de 2015 et d'accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et menacé de refuser de signer un communiqué final trop timide sur ce point. PÉTROLE ET IRAN Même si l'Iran n'est pas membre du G20, la République islamique sera dans toutes les têtes en raison de la guerre des mots qui l'oppose à Donald Trump et aux fortes tensions entre les deux pays ravivées par la destruction en vol d'un drone américain par Téhéran il y a une semaine près du détroit d'Ormuz. Cette crise, qui a provoqué une hausse des cours du brut, intervient à quelques jours d'une réunion ministérielle de l'Opep le 1er juillet, élargie le lendemain aux alliés non Opep dont la Russie, pendant laquelle les membres de cet Opep+ devraient décider de reconduire ou non des baisses de production pour soutenir les prix. Quoi qu'en dise l'Iran, grand rival régional de l'Arabie saoudite qui compte désormais parmi les producteurs les plus modestes du cartel en raison des sanctions de Washington, les discussions risquent de se résumer à un tête-à-tête entre Ryad et Moscou, qui produisent à eux deux plus de 40% du pétrole de l'Opep+. Le sujet devrait être à l'ordre du jour de l'entretien prévu en marge du G20 entre Vladimir Poutine et le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman. ENVIRONNEMENT L'un des sujets sur lesquels Shinzo Abe pourrait obtenir quelques avancées est la lutte contre la pollution due au plastique dans les océans. Il paraît peu probable cependant que les dirigeants des 20 économies les plus avancées s'engagent sur des objectifs précis. Le G20 devrait adopter un nouveau cadre pour réduire la pollution plastique dans les océans sur une base volontaire, a annoncé il y a deux semaines le gouvernement japonais à l'issue d'une réunion des ministres de l'Environnement du groupe des 20. Les dix pays membres de l'Asean (Association des pays du Sud-Est asiatique) ont montré la voie samedi dernier en adoptant à l'issue d'un sommet à Bangkok une déclaration commune de lutte contre les déchets en mer. (Malcolm Foster, avec Leika Kihara, Howard Schneider, Aaron Sheldrick, Susan Heavey et Andrea Shalal, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Marc Joanny)
Cinq grands dossiers au menu du sommet du G20
information fournie par Reuters 27/06/2019 à 14:56
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