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Cigales ou fourmis, des Américains face aux droits de douane
information fournie par AFP 09/04/2025 à 18:57

Un magasin Apple à Washington, DC, le 8 avril 2025 ( AFP / Roberto SCHMIDT )

Un magasin Apple à Washington, DC, le 8 avril 2025 ( AFP / Roberto SCHMIDT )

Certains s'achètent le dernier iPhone avant que son prix ne s'envole, d'autres font le dos rond et surveillent encore plus qu'avant leurs dépenses: les consommateurs américains se préparent à affronter les surtaxes massives de Donald Trump sur les produits étrangers.

Sur le parking d'un magasin près de la capitale Washington, une sexagénaire range ses courses dans sa voiture. "J'ai dépensé 50 dollars, d'habitude c'est le double", dit-elle à l'AFP.

"Les prix vont continuer à augmenter avec les droits de douane, et j'aurai besoin de cet argent pour acheter de la nourriture la semaine prochaine et la suivante", explique cette retraitée qui a préféré rester anonyme.

Son chariot est modérément rempli, en sortant de Costco, une chaîne connue pour vendre de gros volumes à prix cassés.

"Je vis dans un appartement. Je ne peux pas faire de réserves. Je n'ai ni la place ni l'argent", raconte-t-elle.

Les Etats-Unis entrent mercredi dans une phase majeure de l'offensive lancée par le président Donald Trump sur les droits de douane, avec des surtaxes massives ciblées sur certains pays producteurs.

Cela touchera les appareils électroniques fabriqués en Chine (+104% en cumulé sur les produits chinois), les vêtements confectionnés au Vietnam (+46% de droits de douane), la vanille de Madagascar (+47%), le thé du Japon (+24%), le riz au jasmin de Thaïlande (+36%) ou encore le vin européen (+20%).

- "Mauvais" -

Dans la banlieue de Washington, Charles pousse son chariot avec empressement. "Les droits de douane sont mauvais, qu'ils soient mis en place par des démocrates ou des républicains", lance l'homme de 59 ans qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Il anticipe la nouvelle vague à sa manière: "J'achète un iPhone demain."

Keith Taylor, lui, l'a fait il y a quelques jours. "Je n'achèterai pas d'autre appareil électronique tant que la situation ne sera pas stabilisée."

Avant de grimper dans son SUV rutilant, cet employé d'une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle explique faire plus attention à ses dépenses depuis quelques mois: éviter certaines enseignes, surveiller les promotions...

Un peu plus loin, dans un magasin de l'enseigne japonaise Uniqlo, Elisabeth Bradley, 40 ans, se considère comme "privilégiée".

Directrice d'une agence numérique, elle pense pouvoir encaisser des hausses de prix: "Ce n'est pas le cas de beaucoup de gens".

Mais elle aussi a commencé à ajuster sa manière de consommer.

Elle a fait l'acquisition d'une voiture électrique du constructeur suédois Volvo il y a deux semaines pour éviter la surtaxe. Et envisage d'acheter des vêtements à l'avance pour ses enfants parce que "ça va devenir plus cher".

- "Beaucoup de bruit" -

Dans un quartier populaire de New York, à la sortie d'un autre Costco, Anastasia Nevin dit être déjà "en mode survie".

"J'ai deux enfants. j'essaie juste de m'en sortir. C'est dur", confie-t-elle, s'imaginant réduire ses achats si les prix continuent à augmenter.

Les ménages américains ont été essorés par la forte inflation post-Covid. Les prix ne sont pas descendus depuis et ont juste augmenté moins vite.

"C'est déjà très difficile, donc imaginez ce que ça va donner", souffle Sauad, qui n'a donné que son prénom.

D'autres consommateurs ne redoutent toutefois pas l'orage annoncé.

"Je suis doué avec les courses, je sais trouver les bonnes affaires", assure un homme dans la banlieue de Washington. "Il faut juste rester calme et voir ce qui arrive", temporise un autre client de Costco.

"Je fais confiance à Dieu pour pourvoir à mes besoins", sourit une femme.

Une jeune femme qui vient d'acheter un grand carton de couches pour son bébé de six mois ne pense pas que l'inflation sera pire que sous Joe Biden, le prédécesseur de Donald Trump.

"Il y a beaucoup de bruit autour de cette histoire", estime-t-elle, convaincue que le président se sert avant tout des droits de douane comme levier de négociation "pour obtenir de meilleures conditions" commerciales des autres pays, et donc que les droits de douane devraient par la suite descendre.

A New York, Jean Brown considère aussi que "cela ne sera pas si catastrophique". "Les prix changent tout le temps. Il faut juste s'adapter."

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6 commentaires

  • 09 avril 09:23

    Trump va être le responsable du déclin américain. La Chine ne se pliera pas se souciant peu de ce personnage.. Et aux USA ça commence à critiquer les grandes banques américaines les prix vont augmenter les plus pauvres vont payer etc Musk prend du champ et qualifie en public de «Crétin», «bête comme ses pieds» : le conseiller au commerce de Trump, Peter Navarro..


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