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Casino: Kretinsky prêt à remettre au pot en échange d'une nouvelle restructuration de la dette
information fournie par AFP 24/11/2025 à 12:30

Le groupe Casino, endetté à hauteur de 1,4 milliard d'euros, veut renforcer sa structure financière d'ici mi-2026, près d'un an avant l'échéance de la dette en mars 2027 ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Le groupe Casino, endetté à hauteur de 1,4 milliard d'euros, veut renforcer sa structure financière d'ici mi-2026, près d'un an avant l'échéance de la dette en mars 2027 ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Le groupe Casino entame lundi des négociations cruciales avec ses créanciers en vue d'une nouvelle restructuration de sa dette, la deuxième en moins de trois ans, son principal actionnaire Daniel Kretinsky se disant prêt à apporter 300 millions d'euros.

Le distributeur (Monoprix, Franprix, CDiscount...), passé sous le contrôle du milliardaire tchèque en 2024 après des années de pertes et de surendettement, doit rembourser 1,4 milliard d'euros en mars 2027, un montant qu'il souhaite ramener à 800 millions d'euros, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.

L'objectif est de parvenir à un accord "d'ici la fin du second trimestre 2026", a précisé Casino.

France Retail Holdings (FRH), actionnaire principal du groupe Casino détenu majoritairement par M. Kretinsky, "serait prêt à garantir une augmentation de capital de 300 millions d'euros sous réserve d'une issue satisfaisante des discussions du groupe avec ses créanciers", banques et fonds anglo-saxons, réunis lundi par le distributeur.

En échange, la dette doit être réduite de 600 millions d'euros et son taux d'intérêt doit passer de 9% à 6%. A l'issue de l'opération, l'homme d'affaires tchèque doit rester actionnaire majoritaire de Casino, avec un objectif de 68% du capital détenu par FRH, contre 53% aujourd'hui.

Un rééchelonnement de la dette fait en outre partie des options envisagées, selon le groupe.

- "confiance" -

Revenue au coeur de nombreuses spéculations depuis plusieurs mois, la dette de Casino a déjà été allégée de près de 5 milliards d'euros au moment de la première restructuration, en 2024, qui s'était traduite par le départ du PDG historique, Jean-Charles Naouri.

Mais elle a de nouveau augmenté, grimpant à 1,4 milliard d'euros, au premier semestre 2025, contre 1,2 milliard d'euros six mois plus tôt.

Fin octobre, après avoir publié des ventes en hausse de 0,5% au troisième trimestre à nombre de magasins comparables, le groupe stéphanois avait annoncé vouloir renforcer sa structure financière d'ici mi-2026, notamment "ses fonds propres".

L'engagement de Daniel Kretinsky représente "une véritable preuve de confiance dans l'avenir du groupe" et dans la pertinence du plan stratégique à horizon 2030 présenté lundi, s'est félicité lors d'une conférence téléphonique Philippe Palazzi, directeur général de Casino.

Le groupe, qui a vendu la quasi-totalité de ses hyper et supermarchés français et où les plans sociaux décidés en 2024 se sont traduits par 2.200 licenciements, mise désormais sur la proximité et la restauration à emporter.

Une stratégie qui commence "à porter ses fruits" a fait valoir M. Palazzi.

Le plan "Renouveau 2030 prolonge la trajectoire menée avec succès depuis avril 2024 (déploiement de nouveaux concepts, modernisation des marques, développement de la franchise, ndlr) et a pour objectif de transformer la dynamique actuelle en croissance rentable et responsable", a-t-il assuré.

- "réussite" -

Outre la rénovation de 100% de ses Monoprix, le groupe aux 6.640 magasins, dont 85% en franchise et location-gérance, prévoit d'ouvrir 200 nouveaux points de vente Franprix, 20 nouveaux Naturalia et 210 Casino/Vival/Spar d'ici à 2030.

Il a par ailleurs confirmé ses objectifs financiers pour 2028 : volume d'affaires de 15 milliards d'euros, croissance annuelle moyenne du chiffres d'affaires de 2024 à 2028 de 0,8%, bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) ajusté, un indicateur de rentabilité, à 500 millions d'euros.

L'ex-PDG du groupe de grande distribution Casino, Jean-Charles Naouri ,arrive au palais de justice de Paris, le 1er octobre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

L'ex-PDG du groupe de grande distribution Casino, Jean-Charles Naouri ,arrive au palais de justice de Paris, le 1er octobre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

A horizon 2030, le groupe vise un volume d'affaires de 15,8 milliards d'euros, un Ebitda ajusté de 644 millions d'euros, et des "économies additionnelles de plus de 150 millions d'euros sur 2029-2030".

De quoi convaincre les créanciers et parer à la possible menace d'une prise de contrôle par des fonds étrangers et/ou d'une vente à la découpe ?

"Il s'agit de se donner les moyens de notre réuss

ite", a fait valoir M. Palazzi.

Une autre menace plane sur le plan judiciaire.

Début octobre, Jean-Charles Naouri a été jugé devant le tribunal correctionnel de Paris, soupçonné d'avoir manœuvré pour maintenir artificiellement le prix de l'action de son entreprise en 2018 et 2019, ce qu'il conteste.

Quatre ans d'emprisonnement dont trois avec sursis ainsi que 2 millions d'euros d'amende ont été requis à son encontre, et 75 millions d'euros d'amende contre la société Casino en tant que personne morale, ce que le groupe conteste.

Le tribunal rendra sa décision le 29 janvier.

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