
( AFP / ERIC PIERMONT )
Bpifrance a massivement soutenu les start-up françaises depuis sa création en 2012 et contribué à la structuration de leur écosystème de financement, détaille une analyse publiée jeudi par la banque publique d'investissement française.
Entre 2013 et 2023, Bpifrance a investi directement 4,6 milliards d'euros dans 500 start-up françaises et a souscrit 5,9 milliards d'euros dans près de 180 fonds partenaires français.
Les investissements de ces fonds privés de capital-risque consistent à prendre des parts dans une jeune entreprise prometteuse qui n'est pas cotée en Bourse pour lui fournir des liquidités à ses débuts et/ou contribuer financièrement à sa croissance dans l'optique de réaliser une plus-value conséquente au moment de la revente de cette participation.
L'analyse de Bpifrance, qui a combiné ses données à celles de l'association France Invest mais aussi celles issues de bases de données spécialisées sur le financement des entreprises, met en évidence que sa stratégie de co-investissement a exercé un effet de levier important sur l'offre privée de financement, sans s'y substituer.
Selon les sondages effectués en parallèle de l'analyse des données chiffrées, 78% des fonds partenaires interrogés estiment que les investissements de Bpifrance ont eu un impact positif sur les levées de fonds et ont contribué à attirer d'autres investisseurs privés.
Les résultats montrent que "les investisseurs privés arrivent et viennent prendre le relais", a expliqué Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, lors d'une conférence de presse en ligne.
"Et surtout, comme la taille des fonds augmente, leur investissement est d'autant plus significatif", a-t-il souligné. "On ne raisonne pas à gâteau constant: le gâteau, il augmente tous les jours et la part de Bpifrance diminue."
Le poids de Bpifrance sur le marché français du capital-risque a globalement baissé sur la dernière décennie pour s'établir entre 4% et 7% des fonds levés par les start-up.
Cet effet d'entraînement des investisseurs privés a aussi été alimenté par la progression de la performance: les start-up soutenues ont des trajectoires de croissance "très fortes" et les multiples de sortie (ratios entre l'investissement initial et la valorisation au moment de la cession de la participation) sont "largement positifs et en hausse ces dernières années", souligne Alexandre Gazaniol, auteur de cette étude d'impact.
Malgré ce satisfecit global, le rapport pointe les marges de progression "encore importantes" de l'écosystème français du capital-risque. Toujours moins développé que dans les pays anglo-saxons, il manque d'investisseurs privés capables d'investir des montants importants et la part des investisseurs internationaux reste insuffisante.
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