CAC 40: le "désordre contrôlé", nouvel équilibre sur les marchés ?
information fournie par Zonebourse 15/12/2025 à 08:27
Vers 8h15, le contrat "future" - échéance décembre - sur l'indice CAC 40 s'adjuge 33,5 points à 8 106 points, laissant entrevoir un début de séance favorable.
Entre le message peu lisible livré par la Fed et la déception liée aux résultats d'Oracle puis de Broadcom, les marchés d'actions mondiaux avaient peiné à trouver une direction la semaine dernière, comme l'illustre le repli hebdomadaire de 0,6% essuyé par le CAC au bout de cinq séances de yo-yo.
Wall Street a également connu une semaine contrastée, marquée certes par l'inscription de nouveaux records historiques pour le Dow Jones et le S&P 500, mais aussi par des pertes finales comprises entre 0,6% pour le S&P 500 et 1,6% pour le Nasdaq.
En dépit de ces mouvements erratiques, la volatilité est restée relativement contenue des deux côtés de l'Atlantique.
A moins de 16 points, l'indice VIX du CBOE, qui fait office de "baromètre de la peur" à Wall Street, reste très éloigné de son pic de 28 établi il y a moins d'un mois, tandis que son équivalent en Europe, l'indice de volatilité de l'indice Euro STOXX 50, le VSTOXX, continue d'évoluer sur ses plus bas annuels.
Cette accalmie pourrait cependant s'avérer de court durée et la volatilité pourrait bien pointer de nouveau son nez sur les Bourses mondiales, voire tout bonnement devenir la norme en 2026, préviennent les stratégistes.
Pour Amundi, les investisseurs vont devoir dorénavant composer avec ce que le premier gestionnaire d'actifs européen considère être une nouvelle ère de "désordre contrôlé".
"Les portefeuilles sont à la fois exposés à des opportunités mais aussi à des menaces, à un moment où les innovations qui améliorent la productivité créent également des gagnants et des perdants", Monica Defend, directrice de l'Amundi Investment Institute.
Un avis partagé par Scott Chronert, le stratège de Citi pour lequel l'année à venir se caractérisera encore par des performances très inégales entre les spécialistes de l'IA et les autres entreprises n'ayant d'autre choix que de s'adapter à cette nouvelle donne technologique, une configuration dite "économie en K" qui bénéficie à quelques gagnants mais pénalise les moins biens lotis.
Pour l'analyste, cette nouvelle année se présente cependant comme potentiellement très favorable pour les marchés d'actions, mais avec beaucoup plus de volatilité.
"Partir de niveaux de valorisation aussi élevés constitue un frein pour le marché, mais pas un obstacle infranchissable", juge le professionnel.
"En revanche, cela accroît fortement la pression sur les fondamentaux pour que ceux-ci justifient la poursuite de la hausse", prévient-il.
Après trois années de progression continue à New York, Scott Chronert voit encore le S&P progresser de plus de 12% en 2026, après des gains qui atteignent déjà 16% cette année, pour atteindre le seuil des 7 700 points.
Si la fin d'année constitue habituellement une période calme sur les marchés, les indicateurs économiques importants prévus dans le courant de la semaine pourraient animer les échanges.
Très attendu par les marchés, le rapport sur l'emploi américain, publié demain, devrait indiquer que l'économie des Etats-Unis n'a créé que 35 000 emplois non agricoles en novembre.
Ces chiffres, diffusés avec plus de quinze jours de retard en raison de la fermeture des administrations fédérales, devraient également intégrer les estimations des créations de postes en octobre, évaluées à environ 55 000 emplois, mais pas le taux de chômage pour ce mois, la paralysie du Département du Travail ayant empêché la collecte de certaines données.
Par ailleurs, le rapport sur l'inflation de novembre, programmé jeudi, devrait montrer que les prix à la consommation (CPI) ont progressé de 3% sur un an, un rythme inchangé par rapport à septembre, sachant que les données d'octobre ne seront jamais publiées en raison du "shutdown".
Les investisseurs surveilleront également les annonces des banques centrales à commencer par celles de la BCE, qui ne devrait pas réserver beaucoup de surprises jeudi avec des taux directeurs qui devraient rester inchangés.
La présidente de l'institution, Christine Lagarde, devrait réaffirmer à l'occasion que la politique monétaire se trouve aujourd'hui dans une "bonne position", mais les nouvelles projections de croissance et d'inflation qui seront présentées à l'occasion pourraient faire évoluer les anticipations des investisseurs.
Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre (BoE) devrait décider jeudi d'une baisse de taux d'un quart de point destinée à relancer une croissance économique à l'arrêt depuis plusieurs trimestre.
A l'inverse, la Banque du Japon s'apprête à relever à nouveau son taux d'intérêt de 25 points de base, après avoir augmenté par trois fois le coût du crédit depuis le début de l'année 2024.
Sur le marché obligataire, les taux continuent de faire preuve de volatilité et le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans, qui avait nettement reflué pour revenir à 4,10% jeudi, repart à la hausse, au-delà de 4,19%, en dépit de l'affaiblissement du dollar.
L'euro était revenu vendredi, au-delà de 1,17, à son plus haut niveau en deux mois face au billet vert, une remontée qui pourrait ouvrir la voie, d'après certains cambistes, à l'atteinte du seuil de 1,1750, voire à un retour vers son sommet annuel de 1,1850 d'ici à la fin de l'année, en cas de discours peu accommodant de la part de la BCE.
En hausse de 1,1% à 4 376.6 dollars, l'or poursuit son inexorable ascension qui pourrait l'envoyer, selon les spécialistes du secteur, vers l'objectif de 4 460 dollars à court terme.
Un autre élément susceptible d'accroître sensiblement la volatilité du marché se produira vendredi, avec les "quatre sorcières", soit l'expiration de quatre différents types de contrats de futures et d'options, qui débouche le plus souvent aussi sur un gonflement des volumes en poussant les traders à déboucler leurs positions de couverture.
A noter que la semaine qui s'ouvre aujourd'hui représentera la dernière complète de l'année, puisque Noël et le Jour de l'An tomberont en plein milieu de semaine cette année.
A lire aussi
-
"Il faut des preuves": Après le rouleau compresseur de l'accusation, qui a requis la perpétuité contre Frédéric Péchier, la défense de l'anesthésiste de Besançon est entrée en scène lundi avec une plaidoirie destinée à instiller le doute et arracher l'acquittement. ... Lire la suite
-
Une campagne de 4.000 CV tests pour lutter contre les discriminations à l'embauche est lancée lundi, a annoncé la ministre déléguée en charge de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé sur franceinfo TV. "Je lance aujourd'hui une campagne massive avec ... Lire la suite
-
Les sénateurs français se prononcent ce lundi sur le projet de loi de finances 2026 (PLF), enclenchant un compte à rebours censé doter la France d'un budget d'ici la fin de l'année, faute de quoi le travail pourrait être remis sur le métier en janvier. Passé le ... Lire la suite
-
Les portes du Louvre étaient closes lundi matin en raison d'une assemblée générale de ses personnels, appelés à la grève, nouvelle épreuve pour un musée dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements. A 9H00, les ... Lire la suite
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer