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Burkina: trois responsables européens d'une ONG, dont deux Français, arrêtés pour espionnage
information fournie par AFP 07/10/2025 à 20:45

Le nouveau chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré (c), lors d'une cérémonie au camp militaire du général Sangoule Lamizana à Ouagadougou, le 8 octobre 2022 au Burkina Faso ( AFP / Issouf SANOGO )

Le nouveau chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré (c), lors d'une cérémonie au camp militaire du général Sangoule Lamizana à Ouagadougou, le 8 octobre 2022 au Burkina Faso ( AFP / Issouf SANOGO )

Trois responsables européens de l'ONG INSO, dont deux Français, ont été arrêtés au Burkina Faso a annoncé mardi la junte au pouvoir dans ce pays qui assume mener une politique souverainiste et anti-impérialiste.

Au total, huit membres d'INSO ont été arrêtés: le directeur pays, un Français, son adjointe franco-sénégalaise, le directeur général adjoint tchèque de l'organisation basée à la Haye (Pays-Bas) ainsi qu'un ressortissant malien et quatre burkinabè.

Le directeur pays avait été arrêté fin juillet au moment où l'ONG avait été suspendue trois mois par les autorités pour "collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable".

L'ONG fournit notamment des analyses sécuritaires pour d'autres associations humanitaires.

Le Burkina Faso est dirigé depuis près de trois ans par une junte autoritaire qui a tourné le dos à l'Occident et à la France en particulier.

Mais selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana, "INSO, est une ONG étrangère, dirigée par des étrangers, qui collectait et fournissait des informations sécuritaires sensibles pouvant être préjudiciables à la sécurité nationale et aux intérêts du Burkina Faso, à des puissances étrangères".

Il a précisé mardi que malgré la suspension de ses activités décrétée le 31 juillet, certains responsables "ont continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d’informations et de réunions en présentiel ou en ligne".

Les dates des arrestations n'ont pas été précisées par le ministre qui a toutefois ajouté que le directeur général adjoint de l'ONG s'est rendu à Ouagadougou le 8 septembre, malgré la suspension.

La junte du capitaine Ibrahim Traoré, arrivée au pouvoir il y a trois ans, fait face aux violences de jihadistes qui frappent de larges pans de son territoire. Elle a rompu avec plusieurs puissances occidentales, la France en tête, régulièrement accusée de vouloir déstabiliser le pays, ce que Paris nie.

- Répression -

Elle a exigé le départ en 2023 des soldats engagés dans la lutte antijihadiste et a expulsé des diplomates français l'an dernier.

Quatre fonctionnaires français accusés d'espionnage avaient aussi été détenus pendant un an à Ouagadougou, avant d'être libérés en décembre 2024 avec l'aide d'une médiation marocaine.

Le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré à la cérémonie du 35e anniversaire de l'assassinat de Thomas Sankara, à Ouagadougou, le 15 octobre 2022 au Burkina Faso ( AFP / OLYMPIA DE MAISMONT )

Le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré à la cérémonie du 35e anniversaire de l'assassinat de Thomas Sankara, à Ouagadougou, le 15 octobre 2022 au Burkina Faso ( AFP / OLYMPIA DE MAISMONT )

Entre juin et juillet, la junte a par ailleurs révoqué en l'espace d'un mois l'autorisation d’exercer de 21 ONG et suspendu dix autres associations pour une durée de trois mois.

Les voix critiques du régime sont durement réprimées au Burkina Faso où de nombreux cas d'enlèvement d'individus ont été rapportés dans le pays depuis plus d'un an.

Le capitaine Traoré est notamment accusé d'utiliser de manière abusive un décret de mobilisation générale permettant d'enrôler de force des citoyens sur le front.

Ces derniers mois, le régime a libéré une dizaine de personnes enlevées ou arrêtées puis mobilisées, notamment deux figures de la société civile lundi soir.

Fin 2024, le Niger, pays voisin du Burkina également dirigé par une junte militaire hostile à la France, avait aussi révoqué l'autorisation d'exercer d'INSO sur son territoire.

Avec le Mali, où des militaires sont aussi au pouvoir, ces trois pays sahéliens sont confrontés depuis des années à des violences jihadistes qu'ils peinent à enrayer. Ils se sont rapprochés pour former une confédération, l'Alliance des Etats du Sahel (AES).

Un ressortissant français est détenu à Bamako depuis début août, accusé de travailler "pour les services de renseignement français", des accusations "sans fondement", selon le Quai d'Orsay.

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