
( AFP / LOIC VENANCE )
Le groupe Bouygues a annoncé vendredi un bénéfice en repli au premier semestre du fait notamment d'éléments saisonniers et non récurrents, et confirmé ses objectifs de "légère croissance" pour 2024, fort d'un carnet de commandes solide dans la construction.
Le géant français a réalisé 186 millions d'euros de bénéfice net, en baisse de 17%, pour un chiffre d'affaires de 26,5 milliards d'euros, en augmentation de 1%.
Les résultats du premier semestre "ne sont pas représentatifs des résultats annuels, du fait principalement de la saisonnalité des activités de Colas" (routes), souligne le groupe, qui évoque aussi le coût d'un plan d'intéressement pour sa filiale Equans et de réorganisation de sa filiale Immobilier, confrontée à la crise du secteur.
Pour le groupe multi-activités, la hausse de l'activité est portée d'abord par la construction et par Equans sur le marché porteur des services de la transition énergétique.
Fin juin, le carnet de commandes de la construction (Bouygues Construction, Bouygues Immobilier, Colas) atteignait 31 milliards d'euros, en progression de 1%, offrant "de la visibilité sur l'activité future".
Parmi ses nouveaux projets, la ligne 15 Est-2 du Grand Paris (pour environ 570 millions d'euros).
Equans, acheté à Engie en 2022, a lui enregistré 10,2 milliards d'euros de prises de commandes, en France dans les secteurs de la marine, du nucléaire ou du bâtiment, et à l'international pour des projets de centres de données ou de parcs photovoltaïques.
"Dans un environnement économique et géopolitique incertain, et après une année de forte croissance", Bouygues vise pour 2024 un chiffre d'affaires et un résultat opérationnel courant des activités "en légère croissance par rapport à 2023".
Interrogé par des journalistes sur les incertitudes liées à l'élection américaine ou au contexte politique et budgétaire en France, le directeur général de Bouygues, Olivier Roussat, n'a pas évoqué de craintes spécifiques.
"Quand on dit +incertain+, c'est le fait que, quand vous faites le bilan des quatre ans passés, le Covid, la guerre en Ukraine qui a entraîné une augmentation de l'inflation hallucinante, les taux d'intérêt qui ont explosé... On peut dire que le monde est devenu un peu incertain. Mais on s'adapte, l'empreinte du groupe est mondiale et donc on absorbe les sujets, on reste serein".
Aux Etats-Unis, "le secteur industriel est plutôt assez porteur, le territoire est immense, on est assez confiant", précise-t-il.
Quant à la France, "on a un sujet sur l'immobilier dont on ne connaît pas la date de reprise. (...) La question qu'on aura c'est, aura-t-on un gouvernement qui prendra des mesures de relance de l'immobilier ? Et, en l'occurrence, je ne sais pas si ça c'est de droite ou de gauche", dit-il, ajoutant qu'en attendant, Bouygues a "adapté (ses) structures pour être capable de passer cette période".
Bouygues Immobilier, qui représente environ 3% de l'activité, a annoncé en avril la suppression de 225 postes, privilégiant les départs volontaires et le reclassement interne.
Sur les autres activités, Bouygues Telecom, qui a vu son chiffre d'affaires baisser de 1% (à 3,78 milliards), constate une bonne dynamique dans le téléphone fixe, mais un contexte de marché très concurrentiel dans le mobile.
Quant à TF1, son revenu s'établit à 1,1 milliard d’euros, soit +6%, avec des gains publicitaires en hausse, notamment via la plateforme TF1+.
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