Plusieurs valeurs du secteur auto s'avèrent attrayantes pour 2018. (crédits : pexels)
Pour chercher des idées d'investissement pour 2018, nous avons réalisé un screening sur les sociétés de l'indice Eurostoxx. Nous avons retenus 6 critères de sélection, tous équipondérés, regroupés dans deux grandes familles : les indicateurs de potentiel à long terme et de dynamique à court terme.
Les indicateurs de POTENTIEL de moyen terme
- Avance ou retard des cours sur les bénéfices : on préfère les actions en retard sur leurs performances fondamentales
- Cours /actif net : on préfère les actions pas chères
- Dettes / capitalisation : on préfère les actions pas endettées.
Les indicateurs de DYNAMIQUE de court terme
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Variation des ventes de 2017 à 2019 : on préfère les actions qui montrent la plus forte croissance de l'activité
- Solde des opinions des analystes : on préfère les actions recommandées par les analystes du consensus Factset
- Révisions de BPA 2018 depuis 3 mois : on préfère les actions dont les prévisions de bénéfices ont été relevées.
Un screening a été réalisé sur les sociétés de l’indice Eurostoxx, avec six critères de sélection, tous équipondérés, regroupés dans deux grandes familles : les indicateurs de potentiel à long terme et de dynamique à court terme.
Nous avons calculé un score complet, intégrant chacun de ces 6 critères et retenu le premier décile des actions les mieux classées. Il ressort de cette liste un thème sectoriel fort, celui de l'automobile. En effet, on retrouve au sein d'une liste de 30 actions , les grands constructeurs des deux côtés du Rhin : Peugeot et Renault , et donc Volkswagen, Porsche, Daimler et BMW, mais aussi Fiat Chrysler. En gros, on retrouve tout le secteur dans cette liste à l'achat.
Ce type de screening systématique permet de sélectionner des thèmes d'investissement et de réfléchir qualitativement sur leur pertinence. Le diagnostic quantitatif très favorable doit être complété par une analyse contextuelle plus qualitative.
1 - Haut de cycle ? Aujourd'hui, on a le sentiment d'être en haut de cycle, tant pour la sphère réelle que pour la sphère financière. Or, il faut bien sur éviter d'acheter en haut de cycle les actions qui justement dépendant du cycle.
Ce sentiment de haut de cycle est erroné en ce qui concerne le secteur automobile. Le graphique suivant, qui reprend les données sectorielles agrégées, montre que si haut de cycle il y a eu, il a été observé en 2015, pas actuellement.
Le haut de cycle sur le secteur automobile a été observé en 2015, pas aujourd'hui.
On voit clairement que les cours ont plutôt stagné, voir légèrement baissé depuis le pic de 2015, alors que de leur côté, les bénéfices continuaient leur progression. Ce retard des cours sur les bénéfices est patent pour des actions comme Volkswagen (malgré le DIeselgate) et Peugeot ou encore Daimler.
Evolution du cours de Volkswagen depuis dix ans
L'évolution du cours de Bourse de Daimler
Evolution du cours de Bourse de Peugeot.
2- Vers une hausse des taux ? Comme plus de la moitié des voitures sont achetées à crédit, toute hausse des taux se traduirait par un recul des ventes de voitures. Notre sentiment sur les taux d'intérêt c'est qu'une hausse mesurée est très probable, mais que le niveau des taux d'intérêt restera très bas. Le risque de voir les taux d'intérêt monter au-delà de 1,5% en 2018 est très limité. Cette hypothèse sous-tend l'ensemble d'un scénario favorable aux actions en 2018 : les taux d'intérêt doivent rester à un niveau historiquement bas, même s'ils remontent. Pour être clair, les taux de l'OAT 10 ans peuvent passer à 1,5%, ce qui sera considéré comme un « haut de cycle ». 1,5% demeure un taux très bas, largement inférieur aux niveaux d'avant la crise. Le secteur automobile ne devrait pas être affecté par ce phénomène.
3- Des investissements gigantesques ? Depuis des lustres le secteur automobile est confronté à des défis technologiques, réglementaires et environnementaux majeurs. Ceux qu'il affronte aujourd'hui doivent recevoir une réponse adaptée, mais globalement on peut considérer qu'il n'y a finalement rien de véritablement nouveau, même si l'émergence de la voiture autonome et la nécessité de la voiture électrique exigent des investissements considérables.
Aucun de ces éléments ne nous semble suffisamment négatif pour renoncer au pari du secteur automobile, qui présente aujourd'hui des caractéristiques particulièrement attractives. Aucun secteur aujourd'hui, est à la fois un retard sur ses bénéfices, présente une évaluation attractive, des révisions de bénéfice favorables et une situation financière très saine.
Finalement, le secteur automobile est bien adapté aux hypothèses que nous avons retenue pour le scenario de 2018 : poursuite de la croissance au rythme de 2% dans les pays développés, et 5% dans les pays émergents (plus gros débouchés pour les constructeurs automobiles), et maintien des taux à un niveau très bas, malgré un hausse jusque 1,5%.
Eric Galiègue, Valquant Expertyse
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