
Nous considérons qu’il y a moins de risque à se positionner maintenant sur les actions à 5.500 points qu’à le faire il y a un an à 4.500
On considère qu'il y a habituellement deux façons d'investir en Bourse. Soit on est contrariant, soit on est suiveur. La logique contrariante consiste à s'opposer aux tendances. La logiste suiveuse consiste à les accompagner. Les deux méthodes sont performantes. Aujourd'hui, la force du marché haussier incite à suivre cette tendance, en tous cas à ne pas s'y opposer. L'époque serait au suivisme.
Baisse des risques
«Prendre le train en marche» maintenant, alors que nous avons été très prudents depuis plus d'une année, est une décision difficile à prendre. Pourtant, nous considérons qu'il y a moins de risque à se positionner maintenant sur les actions à 5.500 points qu'à le faire il y a un an à 4.500 ; c'est la baisse des risques qui permet de lever le paradoxe. En effet, le retour d'une croissance suffisante et non inflationniste n'était pas garantie il y a un an, notamment en raison des risques Trump et Brexit.
Le risque d'un changement de politique monétaire mal perçu des deux côtés de l'Atlantique était important. Sur ces deux sujets majeurs, la situation s'est fortement améliorée, notamment avec la confirmation de la poursuite jusque septembre 2018 du Quantitative Easing européen, même réduit de moitié. Cette analyse des risques nous amène à sauter le pas, et à effectivement proposer aux investisseurs de se ré intéresser aux actions, alors qu'elles sont au plus haut depuis 10 ans en Europe, et au plus haut historique aux USA.
Les esprits chagrins relèveront que la hausse annuelle du cours des actions (ici le CAC 40) est aujourd'hui devenue significativement supérieure à la hausse des bénéfices.

Bourse : éloge du suivisme
Pourtant, ce constat ne doit pas effrayer les investisseurs. L'histoire montre en effet que la Bourse continue à s'apprécier quand sa performance en glissement annuel dépasse la performance des bénéfices.
Nous avons réalisé une simulation naïve, qui consiste à acheter l'indice CAC 40 uniquement si sa performance en glissement annuel dépasse la variation annuelle des bénéfices prospectifs. En gros, nous simulons la performance d'une allocation suiviste, qui ne s'intéresse aux actions que lorsque leur performance dépasse la performance des bénéfices. Le graphique suivant montre en vert les périodes d'achat.

Bourse : éloge du suivisme
Ces périodes correspondent à des périodes très haussières. Elles permettent surtout d'éviter de se retrouver dans les fortes baisses de marché, et au total la performance d'un portefeuille fictif géré suivant ces règles simplistes, aurait été remarquable, comme le montre le graphique suivant.

Bourse : éloge du suivisme
Comparaison n'est pas raison, et cet éloge du suivisme ne doit pas nous dispenser de suivre l'actualité des marchés avec un regard critique. Cet exercice de simulation démontre simplement qu'une partie très importante de la performance des actions se forme pendant le gonflement des bulles. Pour ce qui nous concerne, nous considérons que les éléments sont réunis pour que la bulle continue à gonfler en cette fin d'année et au cours du premier semestre 2018.
Eric Galiegue President Valquant Recherche et President du Cercle des Analystes Independants
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