
Un homme montre ses cartes de débit des banques BBVA et Sabadell
L'action BBVA grimpe en Bourse vendredi après que la banque espagnole a annoncé la reprise immédiate de ses rachats d'actions à la suite de l'échec de ses efforts visant à convaincre les actionnaires de Sabadell, son concurrent plus petit, de soutenir son offre publique d'achat hostile.
A Madrid, vers 09h10 GMT, le titre BBVA gagne 5,3% à 16,55 euros, tandis que Sabadell abandonne 7,9% à 2,97 euros.
Selon les données de l'autorité de surveillance du marché, les actionnaires de Sabadell n'ont apporté que 25,47% des droits de vote à l'offre de BBVA, soit loin du seuil de 50% nécessaire et même en deçà du seuil de 30% qui aurait pu être fixé si la banque avait renoncé à la condition de contrôle.
Ce faible taux d'acception a surpris les analystes et investisseurs qui anticipaient une participation comprise entre 30% et 50%.
Cette tentative ratée marque l'échec de l'offre publique d'achat hostile de 16,32 milliards d'euros de BBVA sur Sabadell et la fin d'une bataille de près de 18 mois qui aura secoué le secteur bancaire espagnol.
Sabadell s'est félicitée de l'échec de l'offre de BBVA et a déclaré qu'il valait mieux que les deux banques soient séparées.
"La fin de l'offre publique d'achat est la meilleure voie à suivre pour Banco Sabadell et BBVA, deux grandes institutions qui génèrent plus de valeur séparément qu'ensemble", a déclaré Josep Oliu, président de Sabadell, dans un communiqué vendredi.
Le projet de rapprochement, grâce auquel BBVA ambitionnait de devenir l'une des plus grandes banques d'Europe, a suscité une vague d'opposition au sein même du gouvernement espagnol qui avait imposé des conditions à l'opération.
Selon les analystes de RBC, l'échec de la tentative de rachat de Sabadell "apporte un certain soulagement, non pas parce que la transaction était mauvaise, mais parce que l'incertitude qui pesait sur les deux banques avait duré beaucoup trop longtemps".
PAS DE DÉMISSION POUR LE DG DE BBVA
L'offre a déclenché une vague d'opposition de la part du gouvernement et des mises en garde contre des pertes d'emplois, ce qui a conduit à un examen de la concurrence qui a duré des mois. Finalement, le gouvernement est intervenu et a imposé des conditions à l'opération, empêchant BBVA de fusionner totalement avec Sabadell pendant au moins trois ans.
C'est la deuxième fois en près de cinq ans qu'un rapprochement entre BBVA et Sabadell échoue.
C'est un coup dur pour le président de BBVA, Carlos Torres, architecte de l'offre.
IntErrogé, Carlos Torres a déclaré vendredi qu'il ne démissionnerait pas.
"Non, j'ai déclaré à plusieurs reprises par le passé que l'issue de ce processus n'avait aucune incidence sur ma continuité au sein de la banque", a-t-il dit.
Carlos Torres a déclaré que lui-même et le directeur général de la banque, Onur Genc, avaient le soutien de l'ensemble du conseil d'administration de BBVA et de ses actionnaires.
BBVA a déclaré jeudi que son conseil d'administration avait réaffirmé à l'unanimité son engagement à l'égard d'un nouveau plan stratégique quadriennal défini en juillet, qui vise une distribution aux actionnaires de 36 milliards d'euros sans Sabadell.
Elle a également déclaré qu'elle exécuterait immédiatement un rachat d'actions en cours d'environ 1 milliard d'euros et qu'elle lancerait un important programme de rachat d'actions supplémentaire dès qu'elle recevrait l'autorisation de la Banque centrale européenne.
(Rédigé par Jesús Aguado et Emma Pinedo; version française Etienne Breban, édité par Blandine Hénault et Augustin Turpin)
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