(AOF) - Réagissant à l’offre de rachat d’Unicredit, le conseil d’administration de sa cible Banco BPM a jugé qu’elle ne reflétait ni la rentabilité de la banque, ni son potentiel de création de valeur pour les actionnaires. Lundi, la deuxième banque italienne avait proposé de racheter la troisième banque du pays pour 10,1 milliards d’euros en titres. A la Bourse de Milan, l’action Banco BPM perd 0,66% à 6,96 euros tandis que celle d’Unicredit cède 0,79% à 35,99 euros.
Jefferies indique que lors de la conférence avec les analystes, Unicredit a indiqué qu'elle ne prévoyait pas pour l'instant d'ajouter une composante en numéraire à l'offre. Elle est cependant disposée à proposer quelques mesures qui pourraient satisfaire toutes les parties après des discussions avec les actionnaires.
"Une fusion réussie entre UniCredit et Banco BPM éliminerait un acteur important, laissant aux groupes bancaires restants moins d'options pour renforcer leurs positions sur le marché," décrypte l'agence de notation Scope. "Elle réduirait également de manière significative la probabilité d'émergence d'un troisième grand groupe, que le gouvernement italien encourage depuis longtemps".
Cette perspective explique la froideur avec laquelle ce rapprochement a été accueilli à Rome. Le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti a évoqué l'hypothèse du recours au "golden power", qui permet au gouvernement italien d'apposer son véto sur des opérations dans des secteurs stratégiques, rapporte l'AFP. "Le gouvernement fera ses évaluations" quand UniCredit "enverra sa proposition pour obtenir les autorisations nécessaires", a-t-il précisé.
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