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Baisse de la Bourse : pour les grands gérants, plus une correction qu'un krach
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 07/02/2018 à 09:30

Le marché vendeur serait-il sur le point de durablement reprendre la main ? La réponse de plusieurs grands gérants. (crédit : Adobe Stock)

Le marché vendeur serait-il sur le point de durablement reprendre la main ? La réponse de plusieurs grands gérants. (crédit : Adobe Stock)

La volatilité a fait son grand retour sur les marchés depuis le début de la semaine. Faut-il s'en inquiéter. H24 a demandé l'avis de plusieurs grandes sociétés de gestion.

• Rothschild AM - Didier Bouvignies, associé-gérant, responsable de la gestion

«Le contexte d’optimisme, d’abondance de liquidité et de faible volatilité a conduit certains intervenants à se surexposer aux actions, notamment américaines et émergentes, comme en a témoigné les souscriptions des dernières semaines. La violence de la correction s’explique par le retrait de ces investisseurs. Les inquiétudes concernant les pressions inflationnistes sont légitimes et la hausse des taux consécutive pèse sur la valorisation des marchés américains. En revanche, en zone euro, la hausse des taux s’apparente plus à une normalisation après des années d’inquiétude de déflation.
Les actions de la zone euro se retrouvent au niveau d’avril 2015 alors que les taux à l’époque tangentaient 1%. L’amélioration de la croissance et des bénéfices n’a donc pas été intégré par le marché, ce qui lui confère une valorisation attractive. Toutefois le profil global de "convexité" des marchés d’actions s’est dégradé, ce qui doit nous inciter à plus de vigilance et à progressivement accompagner les hausses des marchés en réduisant les risques.»

•  Sycomore AM

«Après une hausse vertigineuse depuis 2009 (> fois trois pour le SP500), l'indice américain corrige enfin (-8% sur son point haut de fin janvier). Cette correction traduit la crainte des investisseurs d'un retour de l'inflation aux Etats Unis, alimenté par les mesures fiscales et la baisse du dollar. Cette crainte a provoqué une hausse du taux 10 ans US de 2,4% à plus de 2,8%, comprimant le niveau de prime de risque des actions américaines. Les niveaux de valorisation de la plupart des belles sociétés demeurent élevés et incitent à la prudence, même si des rebonds techniques sont envisageables. La situation en Europe est bien sûr différente, mais le marché américain reste le marché directeur.»

•  Carmignac Risk Managers - Didier Saint-Georges, Membre du comité d'investissement et Managing Director

«2017 a reporté à plus tard la prise en compte de l’anomalie des prix sur l’obligataire.
L’addiction au soutien des banques centrales, au moment où l’économie se normalise, produit finalement ses premiers effets de manque, d’abord sur les marchés obligataires, puis par contagion aux marchés actions. Le problème n’est pas une économie trop forte, qui serait génératrice d’inflation. Nous ne sommes pas à l’aube d’un grand cycle de croissance. Nous sommes "simplement" face à des marchés où les prix ont profité de distorsions excessives.»

• Pictet AM - Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement

«Il s’agit pour nous plutôt d’une correction et probablement pas le début d’un marché baissier durable. Le sentiment des investisseurs était excessivement positif en fin de mois dernier. Le marché était donc fragile, d’autant que les marchés obligataires étaient mal orientés. Le retour de la peur de l’inflation, récemment exacerbée par des hausses de salaires plus fortes que prévu et une Fed plus sévère dans son langage ont précipité la correction. Compte tenu de la force de l’économie mondiale et des croissances de profits attendus, le mouvement ne nous semble pas durable. Certains indicateurs de sentiment sont d’ailleurs déjà revenus sur des niveaux favorables.»

• La Financière de l’Echiquier - Olivier de Berranger, directeur de la gestion d’actifs

«Après avoir perdu 666 points vendredi, l’indice Dow Jones a rechuté lourdement de 1.175 points ce lundi, avec un air de "flash krach" en fin de séance. Cette correction brutale trouve une partie de sa source dans le réajustement, notamment aux Etats-Unis, des attentes d’inflation, que nous évoquions dans notre stratégie de début d’année. La volatilité est de retour dans les marchés ! Au-delà d’un régime de volatilité plus élevé, cet épisode remet-il en cause notre scénario 2018 ? Pas encore. L’économie mondiale étant en phase de normalisation, la remontée des taux longs est inéluctable et apportera son lot d’épisodes de forte volatilité. Cependant, depuis la crise de 2008, les banques centrales se sont dotées de tous les outils pour en piloter le rythme et l’ampleur. En tant qu’investisseurs en actions, nous sommes habitués à ces séquences de doute, qui, bien que pénibles à vivre, encouragent encore et toujours la sélectivité et le choix de valeurs.»

• Lazard Frères Gestion - Matthieu Grouès, associé-gérant, directeur des gestions

«Ce mouvement nous semble essentiellement lié à des facteurs techniques, avec sans doute l’impact du débouclement de stratégies tablant sur la faible volatilité. La conjoncture économique est très favorable, le momentum des résultats reste positif et les taux, certes plus hauts, ne sont pas encore à des niveaux qui pèsent sur l’activité.
Le début d’année avait été euphorique. Cette baisse devrait servir de base à une hausse plus saine.»

• M&G Investments - équipe de gestion diversifiée de Juan Nevado

« Les marchés financiers ont reculé depuis leur pic de fin janvier en raison de l’inflation et par conséquent d’une crainte d’une remontée des taux. La violence de cette correction vient du fait que les investisseurs ont été pris par surprise par les récents rapports faisant état d’une plus forte inflation qu’attendue.
L’environnement n’a pourtant pas changé ces dernières semaines, il n’existe aucun signe d’accélération du resserrement monétaire que ce soit du côté de Jerome Powell qui n’a pas encore parlé ou de Mario Draghi dont la politique est toujours très accommodante. La hausse des salaires aux Etats-Unis témoigne finalement de la bonne santé de l’économie et de la profitabilité des entreprises. Par conséquent l’ampleur de cette réaction nous semble davantage de nature comportementale que fondamentale.»

• Dorval AM

«La combinaison d'indices techniquement très surachetés, et de l'accélération de la correction sur les taux provoque une correction de 8% des marchés actions internationaux (S&P500 -8%, Eurostoxx 50 -9% depuis fin janvier).
Sur le front des actions, cette consolidation intermédiaire redonne du potentiel au marché alors même que les résultats des entreprises continuent d'être révisés en hausse.
La remontée des salaires aux Etats-Unis à +2,9% en annualisé en janvier s'inscrit dans les anticipations de la Fed après une année 2017 en dessous des attentes. Ce mouvement, normal à ce stade du cycle, provoque un ajustement des anticipations d'inflations et du niveau des taux. La matérialisation de cet ajustement provoque temporairement de la volatilité sur les marchés. Il ne remet pas en revanche en question les anticipations de croissance, sachant qu'à moins de 3%, les taux 10 ans aux Etats-Unis.»

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