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Axa IM s’attaque aux lobbys climatosceptiques
information fournie par Newsmanagers 20/02/2024 à 08:15

La démarche est originale et pourrait faire bouger les lignes sur la manière dont certains groupes industriels œuvrent pour le climat. Si les gestionnaires d’actifs incluent maintenant systématiquement des exigences de communication sur les actions climatiques des entreprises dans lesquelles ils investissent, Axa va plus loin. Le levier employé?? Pointer indirectement les lobbys climatosceptiques dans le cadre de la mise à jour de sa politique de vote. Le gestionnaire indique «qu’un vote contestataire pourra être utilisé pour tenir responsable les entreprises les plus émettrices qui ne rendent pas compte de façon adéquate de leurs activités de lobbying climatique» .

Axa IM s’attaque ainsi aux incohérences qui peuvent exister entre le discours officiel des entreprises sur leur action climatique et celles qu’elles peuvent mener via des lobbys ou des organisations visant à affaiblir l’Accord de Paris sur le climat. «Nous nous rendons parfois compte que les actions de lobbying de certaines sociétés étaient largement orientées vers des associations ou des représentants de partis politiques connus pour mener des actions à l’encontre des avancées de la réglementation sur la divulgation et la gestion du risque climatique des entreprises» , déclare Héloïse Courault, corporate governance & stewardship chez Axa IM.

En tant qu’actionnaire minoritaire, le gestionnaire est conscient que ses leviers d’actions restent limités. Cependant, «nous pouvons d’abord en parler avec les sociétés dans le cadre de notre engagement avec elles. Ensuite, s’il n’y a pas de progrès, nous pouvons voter contre la reconduction de certains représentants au sein des conseils d’administration» , explique Héloïse Courault.

Par cette décision, le gestionnaire renforce son positionnement en faveur du climat et de la biodiversité, comme il l’avait fait en 2023, en accordant une place prépondérante à la gouvernance durable ou encore en menaçant de désinvestir des entreprises les plus en retard sur la transition climatique. Plus largement, Axa IM soutient le groupe dans son ensemble qui, en tant qu’assureur, est en première ligne pour supporter les catastrophes induites par les changements climatiques.

Equité salariale et présence physique aux AG

Outre cette décision sur les lobbys, Axa IM a aussi mis à jour sa politique de vote sur l’équité salariale. Le gestionnaire explique ainsi que «la crise du pouvoir d’achat et son impact sur l’ensemble des salariés seront dorénavant pris en considération lors des votes des résolutions de rémunération des dirigeants» . Ce point sera particulièrement surveillé lorsque des augmentations de salaires des dirigeants seront proposées par le conseil d’administration.

Enfin, la société de gestion compte s’opposer aux assemblées générales tenues exclusivement de manière virtuelle «afin de veiller à ce que tous les actionnaires puissent y participer efficacement et dialoguer avec le conseil d’administration» . Axa IM rejoint ici l’avis de nombreux gestionnaires. En 2023, dans son rapport sur les politiques de vote des asset managers, l’Association Française de la Gestion financière (AFG) avait souligné que beaucoup d’entre eux estimaient que les assemblées générales exclusivement à distance s’accompagnaient d’une «perte de pouvoir pour l’actionnaire». «Des AG se limitant au processus d’exercice des votes ne jouent plus leur rôle d’instance où la société présente sa stratégie et où une diversité d’actionnaires échangent avec l’émetteur» , soulignait alors l’AFG.

En 2023, Axa IM s’est opposé à 15% des résolutions dans les assemblées générales, en hausse par rapport aux 14,1% de 2022. «Nous essayons de prendre en compte les spécificités ou le contexte de chaque entreprise. Une grande place est laissée à l’engagement et au dialogue avec les sociétés en amont des assemblées générales» . Ce qui n’empêche pas de voter contre des résolutions en cas de désaccord.

Franck Joselin

2 commentaires

  • 20 février 16:19

    Ce qui est absolument écoeurant, c'est que lorsque vous achetez un opcvm, c'est le gestionnaire du fonds qui vote à votre place, vous le véritable actionnaire. Ce vol a été mis en place - je pense dans les années 2000 mais pas sûr - à l'initiative de Blackrock. Les vrais lobbys, ce sont les gestionnaires d'actifs. Achetez plutôt des actions vous-mêmes, vous économiserez des frais et vous pourrez voter.


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