par Aaron Ross ABIDJAN, 25 octobre (Reuters) - Dans une petite rue boueuse d'Abidjan, de jeunes acteurs locaux tournent sous la direction d'Alex Ogou. Ils jouent dans une série télévisée racontant des rivalités de bandes en Côte d'Ivoire, sur laquelle mise Vivendi pour l'avenir de Canal+. "Invisibles" est la première série originale produite en Afrique par Canal+, filiale de télévision payante de Vivendi VIV.PA . Elle illustre les efforts entrepris par le groupe pour séduire les téléspectateurs sur ce continent face à une concurrence chinoise de plus en plus forte et à la baisse du nombre de ses abonnés en France. Depuis 2013, Canal+ a perdu 1,3 million d'abonnés en France où il est confronté à l'inflation des droits de retransmission dans le sport et à l'essor des services de vidéos à la carte proposés par Netflix NFLX.O ou Amazon AMZN.O . Sur cette même période, Canal+ a recruté deux fois plus d'abonnés en Afrique, désormais son deuxième marché. Outre la diffusion du football européen et africain, il a fortement investi dans la production de contenus locaux. Mais contrairement aux habituelles "telenovelas" ou histoires de sorcellerie dominant le paysage audiovisuel en Afrique, "Invisibles" raconte en 10 épisodes de 52 minutes l'histoire violente d'une bande de jeunes Ivoiriens, tournée en grande partie à Yopougon, quartier populaire et animé d'Abidjan. La diffusion débutera lundi prochain en Afrique. "Les Africains veulent qu'on s'adresse à eux directement et pas qu'on leur propose des programmes faisant référence à des choses qu'ils ne connaissent pas, juste parce que c'est ce qui est diffusé à Paris" dit Fabrice Faux, responsable des contenus de Canal+ International. "Le public africain veut des choses fait par lui, pour lui et si possible sur place." "LE MARCHÉ AVEC LA PLUS FORTE CROISSANCE" Vivendi a déclaré en février que Canal+ voulait augmenter son nombre d'abonnés en Afrique de 1,5 million d'ici 2020 pour le porter à environ cinq millions, contre à peu près un million il y a cinq ans. Alors que l'audience continentale augmente et que les services en "streaming" y sont peu développés, l'Afrique est une région fertile pour les groupes de télévision payante par satellite. "C'est un marché très important pour nous. C'est le marché avec la plus forte croissance", dit Fabrice Faux. Pour le moment, un abonné africain rapporte à Canal+ moins de deux fois moins d'argent qu'un client français et l'Afrique ne représente toujours que 10,6% du chiffre d'affaires du groupe. Outre "Invisibles", au moins deux autres projets produits en Afrique sont en cours de préparation: une fiction policière sénégalaise intitulée "Sakho & Mangane" et une série d'action baptisée "Forces spéciales africaines" que Canal+ coproduit avec une chaîne marocaine. Autre avantage de l'Afrique, les séries y sont aussi moins chères à produire qu'en Europe ou aux Etats-Unis, parfois dans un rapport de un à 40. Karamoko Touré, producteur d'"Invisibles", dit qu'elle a coûté environ un million de dollars. Avant de savoir si elle répondra aux attentes de Vivendi et Canal+ pour leur croissance en Afrique, "Invisibles" connaît déjà un succès d'estime puisqu'elle est devenue le mois dernier la première série africaine francophone à obtenir une récompense hors d'Afrique avec le prix de la meilleure fiction francophone étrangère au festival de la Rochelle. (Avec Media Coulibaly à Abidjan et Mathieu Rosemain à Paris Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)
Avec "Invisibles", Canal+ mise sur la série produite en Afrique
information fournie par Reuters 25/10/2018 à 12:56
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