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Autriche-Une fusillade "terroriste" fait deux morts, la police mène la traque
information fournie par Reuters 03/11/2020 à 03:49

(Actualisé tout du long)

par Francois Murphy

VIENNE, 3 novembre (Reuters) - Plusieurs hommes armés, dont au moins un est toujours en fuite, ont attaqué lundi six lieux distincts de Vienne, à proximité de la synagogue du centre de la capitale autrichienne, faisant deux morts et au moins 14 blessés dans ce que le chancelier Sebastian Kurz a décrit comme une "répugnante attaque terroriste".

Des témoins ont déclaré que les assaillants ont ouvert le feu avec des armes automatiques contre des foules rassemblées dans des bars, alors que de nombreuses personnes profitaient d'une dernière escapade nocturne avant l'entrée en vigueur d'un couvre-feu et de restrictions sanitaires destinés à enrayer la propagation du coronavirus.

L'un des suspects a été abattu par la police, qui a bouclé en grande partie le centre historique de Vienne et lancé une chasse à l'homme pour retrouver les autres assaillants.

Les autorités ont appelé les habitants à rester chez eux et les transports publics ont été interrompus dans le centre-ville.

"C'est le jour le plus compliqué pour l'Autriche depuis de nombreuses années", a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre de l'Intérieur, Karl Nehammer, évoquant une "attaque terroriste" d'une gravité sans précédent dans le pays ces dernières années.

L'Autriche a été épargnée par des attentats de grande ampleur comme ceux qu'ont pu connaître ces dernières années la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni.

Décrivant un acte "répugnant" et de nature "terroriste", le chancelier Sebastian Kurz n'a pas été en mesure de communiquer le motif de l'attaque.

Oskar Deutsch, chef de la communauté juive de Vienne, dont les bureaux sont attenants à la synagogue dans une rue garnie de bars, a déclaré sur Twitter ignorer si la synagogue ou les bureaux étaient ciblés par l'attaque, ajoutant que ceux-ci étaient fermés au moment de la fusillade.

Un témoin a déclaré que les assaillants ont fait feu à plus d'une centaine de reprises. "Quand nous avons entendu des tirs, nous avons regardé par la fenêtre et vu les hommes armés faire feu en direction des clients de différents bars et pubs", a déclaré à la radio londonienne LBC le rabbin Schlomo Hofmeister, indiquant qu'il résidait dans le complexe abritant la synagogue.

CHASSE À L'HOMME

Karl Nehammer a déclaré que les contrôles aux frontières étaient renforcés. Le ministre de l'Intérieur a ajouté qu'il ne serait pas obligatoire pour les enfants de se rendre à l'école mardi.

Bien qu'il a été conseillé aux habitants de rester chez eux, le maire de Vienne, Michael Ludwig, a déclaré sur l'antenne de l'ORF que la capitale fonctionnerait normalement mardi, avec une présence policière renforcée.

"Sur la base de ce que nous savons actuellement, au moins l'un des auteurs est toujours en fuite", a dit Nehammer lors d'une conférence de presse organisée dans la nuit. Il doit tenir un nouveau point de presse sur la situation à 05h00 GMT mardi.

Plus tôt, le ministre de l'Intérieur avait fait savoir à l'ORF que "plusieurs unités des forces spéciales" recherchaient les "terroristes présumés". "Je ne limite pas cela à la région de Vienne car ils sont mobiles", avait-il ajouté.

Sebastian Kurz a indiqué que l'armée allait protéger des sites de la capitale afin que la police puisse se focaliser sur les opérations anti-terroristes.

Le chancelier autrichien a déclaré que les suspects étaient "très bien équipés, avec des armes automatiques" et qu'ils s'étaient "préparés de manière professionnelle".

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, dont Reuters n'a pu vérifier l'authenticité dans l'immédiat, ont montré les images d'un homme armé courant dans une rue pavée en criant et en tirant des coups de feu.

Emmanuel Macron a exprimé sa stupeur et sa tristesse.

"Nous, Français, partageons le choc et la peine du peuple autrichien frappé ce soir par un attentat au coeur de sa capitale, Vienne. Après la France, c'est un pays ami qui est attaqué. C'est notre Europe. Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire", a déclaré le président français sur Twitter.

"Nous ne céderons rien", a ajouté Emmanuel Macron, reprenant l'expression qu'il avait employée après l'attaque contre la basilique Notre-Dame de Nice qui a fait trois morts jeudi dernier.

En 1981, deux personnes avaient été tuées et 18 autres blessées lors d'une attaque perpétrée par deux Palestiniens devant la synagogue de Vienne. En 1985, un Palestinien avait attaqué l'aéroport de la capitale autrichienne à l'aide de grenades et de fusils d'assaut, tuant trois personnes.

En août dernier, les autorités autrichiennes ont arrêté un réfugié syrien de 31 ans soupçonné d'avoir préparé une attaque contre le chef de la communauté juive de Graz, la deuxième ville du pays.

(avec Michael Shields et Silke Koltrowitz à Zurich, Andrea Shalal à Washington, Mark Bendeich à Londres; version française Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)

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