(AOF) - Le jour où Atos devait soumettre au Tribunal de Commerce son plan de restructuration financière, la société informatique en difficulté a nommé un nouveau président, Philippe Salle, qui a auparavant présidé aux destinées d’Altran. En Bourse, l’action Atos gagne 2,70% à 0,684 euros et se glisse parmi les principales progressions de l’indice SBF 120. La décision du Tribunal de Commerce est attendue pour mi-novembre.
Président du conseil d'administration de la société à compter du 14 octobre 2024, Philippe Salle deviendra PDG à compter du 1er février 2025. La ratification de sa cooptation sera soumise au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale annuelle.
Il remplacera Jean-Pierre Mustier, qui avait été nommé président en octobre 2023 et PDG en à la suite du départ de Paul Saleh cet été. Jusqu'au 31 janvier 2025, l'ancien banquier exercera les fonctions de directeur général du groupe informatique, tout en conservant son mandat d'administrateur, "garantissant une transition ordonnée, constructive et efficace". "Il assurera notamment le suivi et la bonne exécution du plan de sauvegarde accélérée indispensable au sauvetage du groupe" a précisé Atos.
Philippe Salle participera à la restructuration financière de la société en investissant au moins 9 millions d'euros dans Atos. Cet investissement prendra la forme d'une souscription à l'augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription, décidée dans le contexte du plan de sauvegarde accélérée, si les conditions de réalisation le permettent ou ensuite directement sur le marché.
Philippe Salle était depuis 2017 directeur général d'Emeria (ex-Foncia), fournisseur de services et de technologies dans le domaine de l'immobilier. Mais il a surtout été président-directeur général du groupe Altran, société de conseil en ingénierie et PDG du groupe Elior, un des spécialistes de la restauration et des services.
Il est également président du conseil d'administration de Viridien (anciennement CGG) depuis le 26 avril 2018, et membre du conseil d'administration de la Banque Transatlantique depuis 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/ Points-clés /=
- Leader international de la transformation numérique, du calcul haute performance et des infrastructures liées aux technologies de l’information, créé en 1997, n°1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs ;
- Activité de 1O,7 Mds€, répartie en 2 divisions : Eviden -digital, big data & sécurité- pour 48 % des ventes, et Tech Fondations pour 51 % -infrastructures et environnements de travail connectés ;
- Chiffre d’affaires réalisés à 30 % en Europe du nord et Asie-Pacifique, 23 % en Europe centrale, 23 % dans les Amériques puis 21 % en Europe du sud ;
- Ambition : maximisation de la valeur via la division du groupe en 2 entités distinctes - Tech Fondations pour l’infrastructure, le cloud privé et les plateformes et Eviden pour le digital , le big data et la cybersécurité ;
- Capital ouvert (9,96 % pour le fonds de pension Siemens, 2,2 % pour les salariés et, depuis décembre 2023, 11,4 pour Onepoint) ;
- Présidence du conseil de 12 administrateurs assurée, depuis octobre 2023, par Jean_Pierre Mustier, la direction générale étant portée par Paul Saleh, assisté de Carlo d’Asaro Biondo, « general manager ».
=/ Enjeux /=
- Agilité du modèle d’affaires :
- entravée par le retard de la scission du groupe entre Eviden et Tech Fondations,
- focalisée depuis un an sur le redressement financier, ni les cessions, d’un montant prévu de 400 M€ pour 2024, ni les disponibilités & l’autofinancement libre ne permettant le paiement des échéances obligataires, notamment pour les emprunts 2025
- notable par sa force d’innovation développée dans 18 centres de R&D avec un portefeuille de 3 000 brevets fondée sur l’ open innovation via les partenariats avec les centres universitaires (informatique quantique, calculateurs exaflopiques, intelligence artificielle, HPC,) et des alliances avec d’autres acteurs industriels (AWS, Dell, Google, Huma…)
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2028 et de réduction de moitié des émissions d’ici 2025 vs 2021 :
- Bonne visibilité avec un carnet de commandes égal au chiffre d’affaires ;
- Situation financière très dégradée -2,23 Mds€ de dette, flux de trésorerie négatif de 1,1 Md€-, la restructuration en cours étant soutenue par la majorité des créanciers et banquiers via des « Nouveaux financements sécurisés » et un accord de Lock-up.
=/ Défis /=
Après les pertes accusées en 2021, 2022 et 2023 (3,4 Mds€) et les refus successifs de repreneurs potentiels d’Eviden ou Tech Fondations (Thales, Airbus, EPEI…), défiance des investisseurs à l’égard de la gouvernance (signalement à l’Autorité des marchés financiers de graves dysfonctionnements dans le conseil par l’un des administrateurs, montée de Onepoint dans le capital du groupe…);
- Vers un probable rachat par l’Etat français des activités « souveraines » et interrogations persistantes sur l’émergence d’actionnaires significatifs ; ;
- Après l’ouverture, fin juillet, d’une procédure de sauvegarde accélérée, vers la conversion de près de la moitié de la dette en action et une augmentation de capital ;
- Réalisation des objectifs chiffrés :
- revenus : 9,9 Mds€ en 2024, 10,2 Mds€ en 2025, 10,8 Mds€ en 2026,
- marge opérationnelle : 4,3 % en 2024, 6,3 %en 2025, 8,6 Mds€ en 2026,
- résultat net : -13 M€ en 2024, 202 M€ en 2024, 788 M€ en 2026,
- génération de flux de trésorerie positifs à partir de 2026 ;;
- Suppression du dividende.
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