logo Atos (crédit photo : Adobe Stock / )
Toujours en grandes difficultés, le groupe de services numériques a prévenu ce lundi qu'il n'atteindrait ni les objectifs qu'il s'était fixés pour l'exercice en cours, ni ceux annoncés à moyen terme. L'action chute encore.
Un bref sursaut, puis la rechute. Le titre du groupe de services numériques qui était récemment parvenu à boucler un plan de restructuration financière avec ses principaux créanciers financiers recule de nouveau, après un bref répit au mois de juillet. A 79 centimes d'euro ce matin, il lâche encore plus de 3%, portant son recul à près de 90% depuis le 1er janvier et à 98,9% sur cinq ans. Et la chute pourrait encore s'intensifier ces prochains mois, avant le lancement de l'augmentation de capital dans les mois à venir. D'ici là, les analystes d'Invest Securities ont fixé leur objectif de cours à un centime d'euro compte tenu de la dilution massive à laquelle seront soumis les actionnaires actuels, le nombre de titres en circulation devant bondir, selon leurs calculs, de 111 millions actuellement à plus de 90 milliards post-opération. Ceux d'Oddo BHF, à peine plus généreux, ont réduit leur cible à neuf centimes d'euro. Et ce n'est pas le point de marché dévoilé avant le début de la séance par la société basée à Bezons qui va les inciter à revoir leur objectif à la hausse.
Atos a en effet averti qu'il renonçait à atteindre les objectifs annuels précédemment annoncés, à savoir un chiffre d'affaires de 9,8 milliards d'euros, pour une marge opérationnelle de 300 millions, soit 2,9% des revenus. Le groupe de services numériques table désormais sur 9,7 milliards d'euros (-4% en organique) et 200 millions de marge opérationnelle (2,4% des revenus). Atos prévient également qu'il «brûlera» environ 800 millions de trésorerie, avant remboursement de la dette, contre 600 millions prévu initialement.
Mais ce n'est pas tout, puisque le groupe revoit également ses objectifs à moyen terme. Il ne mise plus, à horizon 2027, que sur 10,6 milliards de revenus, contre 11 milliards précédemment, ce qui représenterait une croissance annualisée moyenne de 1,2% entre 2023 et 2027, contre un rythme de croissance de 2,3% projeté lors du point de marché datant de fin avril. La marge opérationnelle devrait alors atteindre un milliard d'euros (9,4% des revenus), contre une estimation précédente de 1,1 milliard auparavant.
Plusieurs résiliations de contrats
Pour justifier cette révision à la baisse, Atos évoque des «conditions de marché et des tendances commerciales plus faibles dans [ses] régions clés, comme mentionné par l'ensemble de l'industrie», ainsi que «l'impact des résiliations de contrats et des reports dans l'attribution de nouveaux contrats», «les clients attendant la finalisation du plan de restructuration financière», est-il précisé. Dans le détail, le plan d'affaires mis à jour pour l'entité Digital & Cloud (Eviden hors BDS) reflète le retour à une croissance organique à partir du second semestre 2025 «compte tenu de la résiliation de deux grands comptes», tandis que celui de BDS (Big Data et Cybersécurité) a été révisé à la baisse «pour s'aligner sur la dynamique commerciale actuelle». Le plan de Tech Foundations, enfin, «tient compte de l'impact des résiliations de contrats ou des réductions de périmètres contractuels, ainsi que des attentes en matière d'activités futures des clients».
Compte tenu de cette révision globale, Atos anticipe désormais le retour à un flux de trésorerie disponible positif en 2026. Sur l'aspect de l'endettement, le groupe prévoit maintenant un levier financier (dettes sur capitaux propres) proche de 3 à fin 2026, contre 2 précédemment, dans l'hypothèse d'une souscription totale à l'augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription de 233 millions d'euros. Cet objectif de revenir à un levier financier de 2 reste, selon Atos, atteignable «dans le courant de l'année 2027», ce qui suggère qu'elle pourrait retrouver une notation de crédit BB à cette date, toujours selon ses prévisions actualisées.
Atos profite, enfin, de cette communication pour faire un point sur les prochaines étapes de sa restructuration financière, et rappelle que l'audience devant le Tribunal de Commerce spécialisé de Nanterre pour l'approbation du plan de sauvegarde accéléré devrait se tenir le 15 octobre 2024. Une fois approuvé, celui-ci sera mis en œuvre entre novembre 2024 et janvier 2025. Avec, à la clef, la conversion de 2,8 milliards de dettes en capitaux propres, la réception de 1,5 milliard de nouveaux fonds et une augmentation de capital de 233 millions, dont 175 déjà garantis par des porteurs d'obligations et des créanciers.
Dans l'attente de l'approbation du plan de restructuration et de l'augmentation de capital à venir, nous recommandons de rester à l'écart du titre.
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