(Actualisé avec les réactions de la France et de la Turquie)
ISTANBUL/ATHENES, 12 octobre (Reuters) - La Grèce a qualifié lundi de "grave escalade" menaçant la paix régionale la décision de la Turquie de relancer des études sismiques en Méditerranée orientale, une zone riche en hydrocarbures.
Le navire turc Oruç Reis, déployé lundi, doit effectuer sa mission au sud de l'île grecque de Kastellorizo, proche des côtes méridionales de la Turquie, selon un document maritime publié dimanche soir.
Les tensions entre la Grèce et la Turquie, qui se disputent la souveraineté d'une zone de Méditerranée orientale, se ravivent alors que les deux pays étaient convenus la semaine dernière de prendre des mesures de confiance mutuelle et d'organiser des discussions bilatérales sur leur contentieux.
Le ministre turc de l'Energie, Fatih Donmez, a confirmé sur Twitter que l'Oruç Reis avait levé l'ancre après des travaux de maintenance.
"Nous continuerons d'explorer, de creuser et de protéger nos droits", a-t-il ajouté.
Les données de navigation montrent lundi que l'Oruç Reis se dirige vers le sud en provenance du port d'Antalya. Deux autres navires, l'Ataman et le Cengiz Han, effectueront des travaux jusqu'au 22 octobre dans une zone comprenant l'île grecque de Kastellorizo, selon une notice de navigation Navtex.
"Le nouveau Navtex turc sur les études au sud de Kastellorizo sur le plateau continental grec, à une distance de seulement 6,5 milles nautiques des côtes grecques, est une grave escalade", a déclaré le ministère grec des Affaires étrangères.
Cette décision, alors qu'Ankara s'est engagé à proposer une date pour les discussions exploratoires, prouve que la Turquie n'est "pas fiable" et "ne veut pas vraiment d'un dialogue", a déploré le ministère grec.
En France, le ministère français des Affaires étrangères a exhorté la Turquie à se conformer à ses engagements, à s'abstenir de nouvelles provocations et à donner des gages concrets de sa volonté de dialoguer de bonne foi. .
Ankara, pour sa part, a dit considérer qu'Athènes n'avait aucun droit de s'opposer à des travaux d'exploration sismique à 15 kilomètres des côtes turques et à 425 km de la Grèce.
"Il est inacceptable qu'il y ait une opposition contre notre pays, qui a le plus long littoral de la Méditerranée orientale", écrit dans un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères, qui considère que les propos de la Grèce sont des "accusations sans fondement et sans valeur en droit international".
(Tuvan Gumrukcu, Yesim Dikmen, Ezgi Erkoyun; version française Camille Raynaud et Claude Chendjou)
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