ARDIAN-GIP EN DÉSACCORD AVEC LE COMPROMIS CONCLU ENTRE VEOLIA ET SUEZ
PARIS (Reuters) - Le consortium Ardian-GIP pourrait ne pas participer au projet d'accord conclu entre Veolia et Suez en raison de plusieurs points de divergence, a-t-on appris mardi auprès d'une porte-parole.
Après plusieurs mois de conflit, les deux spécialistes français de la gestion de l'eau et des déchets ont annoncé le 12 avril un accord de principe sur leur rapprochement pour près de 13 milliards d'euros.
Déjà détenteur de 29,9% du capital de Suez, Veolia a revu en hausse le prix qu'il propose pour racheter le solde du capital de son grand rival tandis que Suez a accepté de réduire le périmètre des activités qui échapperont au rachat par Veolia.
Représentant un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros, ces actifs ont vocation à être rassemblés dans une nouvelle entité avec pour actionnaires le consortium GIP-Ardian ainsi que le fonds d'investissement Meridiam, la Caisse des dépôts (CDC) et les salariés de Suez.
Ardian-GIP, qui avait formulé en mars une contre-proposition à l'OPA de Veolia, a cependant plusieurs réserves "importantes" sur cet accord censé être finalisé d'ici le 14 mai, a expliqué une porte-parole, confirmant des informations de la Lettre A.
"Il y a un certain nombre de points incompatibles avec notre projet dans l’accord tel qu’il nous est proposé aujourd’hui", a expliqué une porte-parole.
"Clairement si ces points devaient rester tels quels, nous ne serions pas en mesure de participer à ce projet."
Le consortium pointe notamment le périmètre du "nouveau Suez" majoritairement constitué d'actifs français.
Ardian-GIP, qui n'a pas été associé aux discussions ayant abouti au compromis, regrette en outre de se voir attribuer une participation minoritaire et pointe l'hostilité de l'intersyndicale de Suez à l'accord de principe.
La constitution du nouveau Suez doit notamment permettre de répondre aux inquiétudes des régulateurs sur le maintien de la concurrence, en particulier en France.
Selon une source proche de Veolia, un éventuel retrait d'Ardian-GIP n'est cependant pas de nature à remettre en cause le projet d'accord.
"Nous sommes prêts à prendre une participation plus importante si on nous en faisait la demande", a déclaré de son côté un porte-parole du fonds Meridiam qui s'était dit prêt dès l'origine à reprendre seul les actifs de Suez ayant vocation à être scindés après un rapprochement avec Veolia.
Le ministère de l'Economie, qui a salué le compromis trouvé entre Veolia et Suez, n'a pas souhaité faire de commentaire.
(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot et Sarah White)
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