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L'Italie au défi de trouver de nouveaux acheteurs pour sa dette
information fournie par Reuters 19/12/2018 à 15:51

    * Le pays sera le premier émetteur de la zone euro en 2019
    * Volume d'émissions de 250-260 millions d'euros en
perspective
    * La fin du QE de la BCE pose la question de qui achètera
les BTP
    * Le réinvestissement des obligations échues desservira Rome

    par Dhara Ranasinghe et Giulio Piovaccari
    LONDRES/MILAN, 19 décembre (Reuters) - La Banque centrale
européenne (BCE) absorbera moins de 15% des émissions de dette
italienne l'an prochain contre environ 50% en 2017, ce qui
représente un nouveau défi pour Rome qui va devoir compter sur
le secteur privé pour financer ses emprunts.
    Les 19 pays de la zone euro auront à s'adapter à la fin,
cette semaine, du programme d'achat d'actifs (QE) de la BCE mais
la transition sera particulièrement douloureuse pour l'Italie,
l'un des principaux bénéficiaires des plus de trois années de
soutien de la banque centrale.
    L'accueil plus que tiède réservé par les investisseurs
italiens, institutionnels et individuels, à une adjudication
d'obligations indexées sur l'inflation le mois dernier a
souligné les difficultés qui attendent le pays - et encouragé
peut-être le gouvernement au compromis avec l'Union européenne
sur son projet de budget 2019.  
    Rome prévoit d'émettre en 2019 entre 250 et 260 milliards
d'euros de dette de moyen à long terme.
    Sur ce montant, 14% devrait être absorbé par la BCE, estime
Matteo Crimella, stratège obligataire de Goldman Sachs. Ce
niveau se compare à des proportions de 26% en 2018 et de près de
50% en 2017, ajoute-t-il.
    A compter de l'an prochain, les achats de titres de la BCE
seront limités au réinvestissement de son stock d'obligations
arrivant à échéance.
    Selon les estimations de Goldman Sachs, l'Italie sera le
pays qui en profitera le moins parmi ceux couverts par l'étude
de la banque d'affaires.
    

    "Les chiffres du financement (italien) sont élevés mais en
aucune manière exceptionnels", souligne pour sa part Luca
Cazzulani, numéro deux de la stratégie obligataire d'UniCredit.
    "Mais la confiance des investisseurs sera capitale : l'an
prochain, le solde net (des besoins) de financement devra
rencontrer la demande des investisseurs privés en l'absence du
soutien du QE de la BCE."
    ING estime que Rome devra émettre pour 27 milliards
d'obligations dès le mois de janvier, ce qui en fera le mois le
plus chargé de l'année 2019 en terme d'adjudications.


    L'ITALIE PERDANTE
    La BCE détient actuellement environ 20% de la dette
italienne et, comme d'autres Etats, Rome continuera à bénéficier
d'achats de la BCE sous la forme de réinvestissements. Ces
derniers devraient totaliser environ 30 milliards d'euros en
Italie en 2019, contre 37 milliards en Allemagne et 27 milliards
en France.
    Mais alors que l'Italie a obtenu plus que sa part des achats
d'obligations de la BCE par le passé, elle risque d'y perdre
davantage que les autres pays à mesure que la BCE ajuste son
portefeuille d'obligations souveraines pour l'aligner sur la
répartition de son capital entre les Etats membres, qui a été
actualisé en début de mois.   
    Cet ajustement entraînerait une baisse de près de 90
milliards d'euros du montant des obligations italiennes,
françaises et espagnoles détenues par la BCE si elle devait
refléter strictement la répartition de son capital, selon les
calculs de Reuters basés sur les données de la banque centrale. 
    Le sentiment des investisseurs vis-à-vis de l'Italie s'est
néanmoins amélioré depuis que le pays est parvenu à un compromis
avec la Commission européenne concernant son projet de budget
pour 2019, lui permettant d'échapper dans l'immédiat à une
procédure disciplinaire pour déficit excessif.   
    Cela a permis à l'écart entre les rendements à 10 ans
italien et allemand  DE10IT10=RR  - qui mesure la prime exigée
par les investisseur pour détenir des obligations italiennes
plus risquées - de repasser sous les 300 points de base.  
    De plus, l'Italie n'est pas le seul pays de la zone euro à
prévoir de vendre davantage d'obligations l'an prochain,
l'Allemagne ayant également annoncé une hausse de ses émissions.
    Mais l'économie italienne est nettement moins florissante,
ce qui signifie que son déficit budgétaire risque d'augmenter
plus que ce qui est actuellement anticipé, disent les analystes.
Avec la fin du QE, ces fondamentaux reviennent au premier plan
et devraient inciter les investisseurs à être plus sélectifs.
    "S'il n'y avait pas le contexte politique et une économie
sous-jacente faible, ce serait plus facile pour l'Italie. Mais
l'association d'un avenir politique incertain et du moindre
soutien de la BCE aura davantage d'impact que sur d'autres
marchés", dit Patrick O'Donnell d'Aberdeen Asset Management.
    Arnaud-Guilhem Lamy, gérant chez BNP Paribas Asset
Management, juge que l'une des options pour l'Italie serait de
favoriser le retour sur le marché des particuliers qui ont
acquis une part importante de la dette italienne par le passé. 
    Il note que la faible demande lors de la dernière
adjudication de obligations d'Etat italiennes (BTP) s'explique
en partie par le fait qu'il s'agissait d'obligations indexées
sur l'inflation, qui ont tendance à être plus difficiles à
vendre que les titres de dette conventionnels.
    Le niveau relativement élevé des rendements italiens
pourrait en outre attirer les investisseurs étrangers s'ils sont
convaincus que le conflit autour du budget 2019 est réglé. Les
investisseurs japonais ont vendu du papier allemand et français
et acheté des titres italiens au mois d'octobre, selon les
dernières données publiées le 10 décembre.

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
ECB support for Italian bond markets fading png    https://tmsnrt.rs/2R7IzA6
Euro zone bond supply in 2019 png    https://tmsnrt.rs/2R5PrxY
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (avec les contributions de Hideyuki Sano à Tokyo et de Sujata
Rao à Londres, Véronique Tison et Juliette Rouillon pour le
service français, édité par Patrick Vignal)
 

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