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Algérie-Derrière les législatives anticipées, l'inconnue politique
information fournie par Reuters 11/06/2021 à 17:01

* Les 407 sièges de l'Assemblée nationale populaire renouvelés

* Abdelmadjid Tebboune en quête de légitimité

* Le mouvement du Hirak appelle au boycott

par par Lamine Chikhi et Hamid Ould Ahmed

ALGER, 11 juin (Reuters) - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et ses soutiens militaires, en quête de légitimité dans un pays tétanisé par la crise, tablent sur les élections législatives anticipées de samedi pour "reconstruire" et sortir de l'impasse, mais scepticisme et défiance prédominent dans la population.

Initialement prévu en 2022, ce scrutin vise à élire pour cinq ans les 407 députés de l'Assemblée populaire nationale.

Les nouveaux dirigeants, qui brûlent de museler définitivement le mouvement contestataire du Hirak né en 2019, espèrent en une forme de normalisation après la chute d'Abdelaziz Bouteflika il y a deux ans, sur fond de répression.

Au trouble politique s'ajoute une crise économique profonde, aggravée par la pandémie de COVID-19 : les finances publiques sont exsangues, avec notamment une chute de 80% des réserves de devises étrangères et un déclin des revenus énergétiques, principalement pétroliers.

Un effondrement économique, et ce serait toute la stabilité de la région qui serait menacée par la chute de cette puissance militaire, plus grand pays d'Afrique et du bassin méditerranéen.

"Ces élections sont un effort de plus pour gagner en légitimité politique avec l'objectif de construire une nouvelle carte politique", souligne Abdelhak Bensadi, professeur de sciences politiques à l'université d'Alger.

Pourtant, les soutiens du Hirak et une partie de la classe politique rejettent ces élections, organisées dans la continuité du référendum constitutionnel de novembre 2020, dénoncent une parodie de scrutin et appellent au boycott.

"Je ne vais pas aller voter, parce que rien ne va changer. Rien du tout", témoigne Khadidja, une électrice.

Les précédents scrutins, l'élection présidentielle de 2019 et le référendum de novembre dernier, ont été marqués par une forte abstention (40% de participation à la présidentielle).

Face aux partis de l'ère Bouteflika et à la pléthore de candidats européens, les islamistes modérés croient en leurs chances de figurer en bonne place dans la future Assemblée populaire nationale.

"J'ai décidé de rester et de travailler dur pour changer le système politique", explique Zakaria Cherfaoui, candidat du parti al-Adala.

Les dernières semaines ont été marquées par une répression accrue, avec l'arrestation de plusieurs centaines de personnes et l'interdiction des marches du Hirak.

"Un Parlement élu par le peuple garantit au pays de sortir des précédents scénarios", a plaidé cette semaine le dirigeant de la Commission électorale, Mohamed Chorfi.

Pour encourager la participation, Abdelmadjid Tebboune a invité la jeunesse à briguer des sièges à l'Assemblée, et le gouvernement a promis 2.255 dollars (environ 1.860 euros) à tout candidat de moins de 40 ans pour couvrir ses frais de campagne.

(Version française Sophie Louet, édité par)

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