(Actualisé avec nouveaux éléments; production TV à disposition)
par Francois Murphy
VIENNE, 21 février (Reuters) - L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran ont annoncé dimanche un accord qui pourrait limiter l'impact de la décision de Téhéran ne plus autoriser à compter de mardi les inspections inopinées sur des sites nucléaires non déclarés à l'agence.
Cet accord, qui prévoit que Téhéran tiendra ses principales obligations concernant les sites déclarés prévues par l'accord de Vienne de 2015, "limite dans une certaine mesure" l'impact de la décision de Téhéran de ne plus autoriser les inspections inopinées, a déclaré le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, à des journalistes à l'aéroport de Vienne au retour d'un voyage à Téhéran.
"Ce dont nous sommes convenus est viable, c'est utile pour combler les divergences que nous avons et cela sauve la situation pour l'instant", a-t-il ajouté.
"Mais, bien sûr, pour avoir une situation stable et durable, il devra y avoir une négociation politique et cela n'est pas de mon ressort."
L'AIEA continuera "la vérification et la surveillance nécessaires des activités pendant jusqu'à trois mois", lit-on dans un communiqué commun publié par l'agence et l'Iran, qui ne précise pas quelles sont les activités concernées.
La décision de Téhéran de suspendre les inspections inopinées ne contrevient pas aux engagements fixés par l'accord de Vienne, avait déclaré un peu plus tôt le ministre iranien des Affaires étrangères.
Selon Mohammad Javad Zarif, les Etats-Unis doivent au préalable lever leurs sanctions vis-à-vis de l'Iran pour sauver l'accord de 2015.
"Toutes nos démarches (pour rompre l'accord) sont réversibles (...) La décision du 23 février n'est pas d'abandonner l'accord", a déclaré le ministre dans une interview à la télévision iranienne.
Téhéran cherche à accentuer la pression sur la nouvelle administration américaine pour qu'elle lève ses sanctions.
Le président américain Joe Biden a déclaré récemment que les Iraniens devaient d'abord cesser d'enrichir de l'uranium à des niveaux prohibés par l'accord de Vienne avant d'envisager une telle possibilité.
L'AIEA a découvert l'an dernier des particules d'uranium sur deux sites en Iran auxquels elle n'avait pas pu avoir accès pendant plusieurs mois et elle s'apprête à dénoncer le manque d'explications de Téhéran, ont dit à Reuters des sources diplomatiques.
Cette découverte et l'absence d'explication jugée satisfaisante de la part de la République islamique pourraient compliquer les efforts pour relancer l'accord de 2015.
Le prédécesseur de Joe Biden, Donald Trump, a retiré les Etats-Unis de l'accord de Vienne en 2018 pour rétablir des sanctions à l'encontre de l'Iran, qui s'est à son tour progressivement affranchi de ses obligations.
L'Iran étudie une proposition de l'Union européenne pour une réunion informelle entre les parties toujours prenantes de l'accord nucléaire de 2015 et les Etats-Unis, a déclaré samedi le ministre adjoint iranien des affaires étrangères, Abbas Araqchi.
(avec Parisa Hafezi; version française Matthieu Protard et Patrick Vignal)
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