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2021 : Hyper liquidité ou Grande Stagnation, à vous de choisir !
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 03/12/2020 à 13:45

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric Galiègue

Phiadvisor Valquant

Directeur de la recherche

https://phi-advisor.com/fr/

Nous évoquions lors de notre précédente chronique le renouveau des actions européennes en 2021, grâce à une forte réduction des risques TRUMP, COVID et BREXIT. L'annonce d'un vaccin efficace, et la victoire de Joe Biden, a catalysé une hausse de 20% en novembre. Elle est complétement justifiée, mais forcément réduit le potentiel de l'année 2021.Que peut-on attendre l'année prochaine après une telle hausse ?

Pour 2021, nous avons retenu 2 scénarii : « l'Hyper liquidité » et « la Grande Stagnation ». Pour rappel, ces scénarii décrivent un éventuel futur, mais ils correspondent surtout à la perception que les investisseurs se feront de la réalité l'année prochaine. En effet, sur le marché s'échangent normalement des promesses de flux futurs et c'est la seule anticipation de l'avenir et son évolution qui devraient déterminer la tendance du marché.

Mais cette définition est relative à la valeur des actions. Une autre définition du comportement futur des marchés est plus simple. Elle définit le cours comme la seule rencontre de l'offre et de la demande de liquidité de tout le système ; on a ainsi bien compris que le fait générateur des prix est d'abord cette confrontation, qui est ensuite validée par les anticipations. Nos deux scenarii envisagés pour 2021 prennent en compte cette différence fondamentale de vision des choses : le scénario « d'Hyperliquidité », dont nous parlons depuis plus de 5 ans, a finalement émergé.

Il met en exergue le rôle central de la création de monnaie et la liquidité de tout le système pour anticiper une forte hausse du cours des actions en 2021. Les défenseurs de cette approche citent la «MMT» ou Modern Monetary Theory, une manière scientifique de justifier la pratique de la création de monnaie sans augmentation de richesse nationale.  Cette approche « théorique » (mais c'est en fait, comme beaucoup de sciences humaines, une pratique théorisée), remet en cause l'orthodoxie monétaire.

Elle considère, d'une certaine façon, que la monnaie crée la croissance, et pas l'inverse. On peut débattre longtemps sur ce sujet, mais il faut bien admettre que la création de monnaie sans contrepartie réelle n'est pas sanctionnée, ni par l'inflation, ni par la hausse des taux, ni par la fuite devant la monnaie, ni par la chute du taux de change externe. A partir de là, elle devient centrale dans le dynamique de la croissance de la sphère financière, bien sûr, mais aussi de la sphère réelle.

De ce constat résulte le scénario «d'Hyper liquidité», par lequel cet état de la matière financière est prépondérant. C'est naturellement l'état le plus favorable, car nous savons que les banques centrales et les Etats resteront très bienveillants au premier semestre 2021, qui sera encore marqué par les effets économiques de l'épidémie de Covid 19 ; par ailleurs les largesses de 2020 devraient encore marquer la tendance des cours en 2021 : la liquidité crée en excès ne va évidemment pas disparaitre. Mais comment définir un cours objectif pour fixer ce scénario ? Idéalement, il devrait être possible de déterminer un cours du CAC 40 en fonction de la monnaie produite, pour suivre le modèle pur de l'hyperliqudité.

Evolution du total bilan de la BCE comparé au cours de l'indice Euro Stoxx. (crédit : Factset et Valquant Exertyse)

Evolution du total bilan de la BCE comparé au cours de l'indice Euro Stoxx. (crédit : Factset et Valquant Exertyse)

C'est très difficile car les définitions de la monnaie comme de la création de richesses ont très diverses. Nous avons donc décidé de nous référer à l'analyse de la valeur, en multipliant la prévision de BPA 2022 par un PER « normatif », qui correspond au plus haut observé depuis 10 ans, et au PER du S&P 500 diminué de 2 points, soit l'écart standard sur longue période. Le résultat donne 5 775 points, que nous avons forfaitairement augmenté de 10% pour prendre en compte l'effet de l'hyperliqudité. Le cours « Spot » est donc de 6 391. La projection à un an de ce cours « spot » donne un cours objectif fin 2021 de 6 820 points environ, soit un potentiel de rentabilité de 27% (y compris le rendement), évidemment très favorable à la détention des actions. Ce potentiel est cohérent avec la poursuite de la tendance haussière en place depuis plus de 10 ans….

Evolution du CAC 40 depuis 20 ans. (crédit : Factset et Valquant Expertyse)

Evolution du CAC 40 depuis 20 ans. (crédit : Factset et Valquant Expertyse)

..et avec l'hypothèse du comblement du retard que les actions européennes ont pris vis-à-vis des actions américaines.

Evolution comparée des indices CAC 40 et S&P 500. (crédit : Factset, Valquant Expertyse)

Evolution comparée des indices CAC 40 et S&P 500. (crédit : Factset, Valquant Expertyse)

Le cours objectif du scénario de la « Grande Stagnation » est bien plus facile à calculer. Il découle d'un constat redoutable. En effet, le cours moyen du CAC 40 depuis la création de l'€ scriptural, le 1 janvier 1999, a été de 4 480 points, que nous avons retenu comme cours objectif « spot » du scénario de la « Grande Stagnation ». Le BPA moyen du CAC 40, de 1999 à 2020, a été estimé à 336 points. Le BPA 2019 a atteint 341 points et le BPA 2022 est anticipé à 350 points.

Bénéfice par action du CAC 40 depuis vingt ans. (source : Factset et Valquant Expertyse)

Bénéfice par action du CAC 40 depuis vingt ans. (source : Factset et Valquant Expertyse)

Où est la croissance ? Ces données sont sans appel. Il apparait ainsi que le Cac 40 est stationnaire, et évolue autour d'un cours moyen de 4 500 points, avec des incursions baissières en deca de 3500 points, et haussières au-delà de 5 500 points. Autour de cette fourchette de plus ou moins 1 000 points, on peut acheter ou vendre…

Evolution du CAC 40 depuis vingt ans. (source : Factset et Valquant Expertyse)

Evolution du CAC 40 depuis vingt ans. (source : Factset et Valquant Expertyse)

Le choix des entre ces deux scénarii revient évidemment à l'investisseur. Le choix de « l'hyperliqudité » n'est pas un choix « suiviste » ; il découle de l'intégration d'un nouveau paradigme monétaire durable, fondé sur la permanence du cout de la dette très bas, et sur la certitude du soutien public et monétaire en cas de crise. Le choix de la « Grande Stagnation » est plus empirique. Il est soutenu notamment par un euro fort, des paramètres démographiques dégradés et un positionnement sectoriel défavorable. A vous de choisir entre ces deux visions du monde.

Eric Galiegue, le 3 décembre 2020

2 commentaires

  • 03 décembre 14:05

    l'erreur fondamentale c'est que l'hyper liquidité ne crée pas la croissance mais l'inflation des actifs avec une décorrélation des valorisations et des fondamentaux économiques ce monsieur se trompe la revalorisation des titres massan'est pas justifiée économiquement elle découle mécaniquement de l'afflux excessif de liquidités , ce n'est pas la même chose !


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