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2019 pourrait marquer la fin de la surperformance des marchés américains selon UBP
information fournie par Boursorama17/12/2018 à 18:13

Le discours des sociétés de gestion en cette fin d'année contraste fortement avec l'approche résolument optimiste qui prévalait en janvier 2018. La reprise synchrone aura fait long feu, place désormais à la « fragmentation » de l'économie mondiale, qui sera le thème dominant de l'année à venir selon la banque suisse UBP. Alors que la croissance mondiale devrait ralentir l'an prochain, UBP privilégie les actions japonaises, les petites et moyennes valeurs européennes et la dette émergente.

Une croissance mondiale qui ralentit

«Faisant suite à deux années d'accélération, la croissance mondiale devrait revenir à 3,5% en 2019, après avoir atteint 3,7% en 2018», anticipe UBP dans ses perspectives 2019. « Un ralentissement est attendu dans toutes les régions, et la croissance devrait être de moins en moins synchronisée entre les diverses zones.  Cette divergence de rythme sera notamment alimentée par la montée des risques politiques, la révision du cadre des échanges mondiaux et le retour des contraintes monétaires » précise Patrice Gautry, le chef économiste d'UBP.

Pas d'accident de croissance aux Etats-Unis

Si les perspectives de croissance ralentissent dans le monde entier, l'économie américaine devrait conserver un rythme supérieur à celui des autres pays développés, avec 2,5% attendu en 2019. Selon UBP « l'investissement et la demande domestique devraient continuer à être soutenus par la réforme fiscale en faveur des entreprises, ainsi que des taux d'intérêt encore bas, sans oublier les mesures incitant les sociétés à créer des emplois localement ».
Pour le chef économiste d'UBP, «les actions américaines peuvent absorber une hausse de taux du trésor jusqu'à 3,5%» qui correspond peu ou prou au taux neutre, c'est-à-dire un niveau où la politique monétaire américaine ne sera ni accommodante ni restrictive pour l'économie.  Ainsi pour le chef économiste d'UBP, il y a aura bien une hausse des taux en décembre de la part de la Fed, puis une en mars suivi d'un second tour de vis en juin.

Une croissance bridée en zone euro par la montée des risques politiques

En zone euro, l'activité passerait de 2,1% en 2018, pour revenir sous la barre des 2% en 2019, à 1,9%. L'Europe est affectée par la montée des tensions avec les Etats-Unis et sa croissance potentielle reste modérée, tandis que des économies comme la Grèce et l'Italie accusent encore des fragilités structurelles et ont peu de latitude sur le volet budgétaire.

Le Brexit restera un point de vigilance absolue car « si l'accord échoue au parlement et que le 29 mars 2019 voit émerger un Brexit «dur», les dommages sur l'économie outre-Manche seront considérables : la croissance pourrait ainsi baisser de 5% en moyenne, voire chuter de 8 à 10% au cas où les autres partenaires commerciaux du pays, comme les Etats-Unis, devaient reporter la signature de nouveaux accords», détaille UBP.

Le Japon, une oasis de stabilité

Pour UBP, «la stabilité politique devrait aider le gouvernement à finaliser la transformation de l'économie et de la société, mais la croissance potentielle demeure inférieure à 1% en raison d'une population vieillissante et d'un investissement public moins porteur que par le passé». Malgré une croissance atone, le marché des actions japonaises reste le favori d'UBP.

Chine : vers un soft landing

La fin d'année a vu une modération de l'activité, mais elle n'est pas encore imputable aux contraintes sur les exportations en direction des Etats-Unis.  Selon UBP, la croissance chinoise devrait se stabiliser autour de 6% en 2019.

Vers des disparités importantes au sein des pays émergents
«Un ralentissement prononcé guette les pays les plus en crise tels que l'Argentine et la Turquie, alors que des politiques économiques plus rigoureuses, voire contraignantes, ont été mises en place dans d'autres pays, comme en Indonésie et en Inde, ce qui devrait se traduire par une activité modeste en début d'année prochaine mais susceptible de reprendre de la vigueur par la suite. « Les disparités au sein des pays émergents seraient donc importantes en 2019.»

Actions : vers la fin de la surperformance des actions américaines ?

Depuis 2013, qui marque la fin de la crise en zone euro, «les actions américaines affichent une surperformance significative en comparaison de leurs homologues des autres grandes régions du monde». En 2019, cette «exception américaine» devrait cependant commencer à s'éroder. L'expansion des ratios P/E a en effet largement participé à la surperformance des actions américaines par rapport à leurs homologues européennes et japonaises : «Les investisseurs sont disposés à payer des ratios P/E plus élevés pour les entreprises américaines car le secteur de la technologie occupe une place importante parmi les sociétés outre-Atlantique.»

Malheureusement pour les investisseurs, « la tendance d'appréciation des P/E qui s'observe depuis 2013 au sein du secteur technologique devrait toucher à sa fin». La dernière période de forte surperformance européenne par rapport aux Etats-Unis, à savoir de 2003 à 2007, a coïncidé avec une période de sous-performance significative du secteur technologique face aux autres secteurs.

Ainsi, «vu la perte de dynamique attendue sur la technologie, les actions européennes pourraient commencer à rattraper les valeurs américaines», souligne UBP. Et au sein de ces valeurs européennes «les actions suisses méritent d'être considérées dans la mesure où elles possèdent une dynamique propre bénéficiant par ailleurs d'une stabilité politique qui contraste avec le reste de la zone européenne».

Obligations

Aux Etats-Unis, un changement de rythme sur la normalisation des taux américains constituerait un choc important car les marchés monétaires tardent à retenir le scénario implicite de la Fed, qui prévoit trois étapes de relèvement des taux directeurs en 2019.
En cas de « spirale salaires-inflation », la Fed pourrait opter pour quatre hausses de taux, avec la possibilité d'adopter un rythme accru de 50 points de base (pb), au lieu de 25 pb.
Dans un tel scénario, les taux longs obligataires seraient voués à remonter fortement et la pentification de la courbe des taux pourrait ramener les taux longs autour de 4%.
Même tendance en Europe, où les rendements obligataires restent actuellement proches de leurs plus bas historiques, et les spreads de crédit restent extrêmement tendus. « Avec trois ans de décalage face aux marchés américains, les marchés européens devraient logiquement faire l'objet d'un repricing et d'une pentification des courbes de taux dans un contexte dominé par la perspective de l'arrêt des rachats obligataires de la BCE » précise UBP.

Dans ce contexte, quelle allocation d'actifs privilégier?

Sur les marchés actions, «les actions européennes et japonaises offrent des valorisations attractives face aux actions américaines», ce qui conduit UBP à privilégier ces zones géographiques dans leur allocation d'actifs. Sur les marchés obligataires, UBP précise : «Nous entendons maintenir en 2019 notre exposition de duration courte (« short duration ») sur les Etats-Unis et restons prudents sur les marchés obligataires européens du fait de la pentification à venir de la courbe des taux. Sur le plan sectoriel, nous privilégions les entreprises les plus innovantes, notamment dans le secteur de la santé, alors que le secteur technologique pourrait s'essouffler.» Enfin, concernant les matières premières, UBP estime que le déséquilibre offre demande pourrait être un catalyseur pour les métaux industriels en 2019. L'or, quant à lui, reste un «outil toujours attractif».

FL (redaction@boursorama.fr)

1 commentaire

  • 24 décembre12:07

    qui est UBP banque suisse ??


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