trader concentré (Crédits: Adobe Stock)
Les investisseurs français sont très nombreux à investir sur le CAC 40, l'indice phare de la place boursière parisienne, et il arrive même souvent qu'ils soient exclusivement investis sur cet indice. Il faut dire à leur décharge qu'ils connaissent bien les entreprises qui le composent, qu'ils peuvent compter sur une abondance d'informations sur ces entreprises via les médias français, et que ces titres sont éligibles au PEA, une enveloppe particulièrement avantageuse fiscalement.
Pour autant, il s'agit là d'une grave entorse au procédé de diversification, règle essentielle de money management qui permet de réduire les risques. Mais alors comment s'exposer aux différents marchés mondiaux ? Nos explications pour se positionner sur les marchés boursiers et obligataires avec une bonne diversification géographique
L'investissement sur les grandes places boursières mondiales
Quand on veut, dans une optique de diversification, investir dans les grandes zones géographiques mondiales, le premier réflexe à avoir est de se positionner sur les grandes places boursières du globe. Deux options s'offrent à vous : soit vous optez pour un stock-picking sélectif de titres des principaux indices boursiers mondiaux, soit vous vous positionnez sur ces indices boursiers mondiaux via des ETF.
Si vous choisissez d'investir en titres vifs, pour chacun des grands indices boursiers mondiaux, vous devrez sélectionner les actions les plus prometteuses, c'est-à-dire celles qui battront leur indice de référence. Ainsi, par exemple, si l'on prend le Nasdaq 100, votre préférence ira peut-être sur les Magnificent Seven. Vous devrez être présent sur les principaux indices boursiers américains (Dow Jones, S&P 500, Russell 2000, …), européens (CAC 40, DAX 40, Footsie, …), asiatiques (Nikkei, Hang Seng, Shanghai Index, …) et autres émergents (BSE Sensex, Bovespa Index, RTS Index, …).
Il peut être particulièrement délicat de sélectionner soi-même ses titres dans des zones du globe peu connus et pour lesquels on n'a pas forcément accès aux informations comme sur le marché japonais, chinois, indien ou sud-américain par exemple. On peut alors choisir d'investir sur ces places boursières en achetant un ETF répliquant chaque indice boursier sur lequel on souhaite investir via un tracker. Vous pourrez ainsi opter pour du stock-picking sur les marchés sur lesquels vous êtes les plus à l'aise et opter pour un ETF sur les autres.
Il est également possible de n'investir en Bourse que via un ou plusieurs ETF. Il existe en effet des ETF plus ou moins larges. Ainsi, il est par exemple possible d'investir en Bourse sur le marché européen avec plusieurs ETF (CAC, Dax, Footsie, Borsa, etc.) ou un seul qui répliquerait l'EuroStoxx50. De même, il est possible d'investir en Bourse sur les différents marchés mondiaux, au moyen de trackers répliquant les différents indices que nous avons déjà évoqués, ou bien avec un ETF World dont le sous-jacent est un indice boursier composé de 1 000 à 3 000 entreprises cotées sur l'ensemble des places boursières mondiales.
Notez qu'il est aussi possible d'investir sur les grandes places boursières mondiales en achetant des parts d'OPCVM gérés activement, positionnés sur une ou plusieurs zones géographiques spécifiques.
L'investissement sur les obligations d'État et corporates des principales zones géographiques
Comme il existe un marché boursier, il existe un marché obligataire. Il ne s'agit alors pas d'acheter des parts d'une entreprise mais d'en devenir le créancier afin de toucher un coupon (les intérêts) avant remboursement à l'échéance. La particularité des obligations, c'est qu'elles peuvent être émises par des entreprises (obligations corporate), mais aussi par des États (obligations souveraines).
Il est donc là encore possible et recommandé, dans une optique de diversification, d'investir en obligations en s'exposant aux différents marchés mondiaux.
Il sera toutefois difficile pour un particulier d'investir en direct dans des obligations compte tenu du ticket d'entrée généralement très élevé, de l'ordre de la centaine de milliers d'euros. Le principal moyen pour l'investisseur particulier d'investir dans des obligations est d'investir dans des fonds, comme par exemple le fonds euros de l'assurance-vie ou du PER, majoritairement composé d'obligations. Il est cependant parfois difficile de savoir exactement la composition du fonds, les assureurs et distributeurs préférant communiquer sur les taux servis les années précédentes et sur la garantie en capital du placement.
Il existe aussi toutefois des fonds obligataires non garantis en capital, des OPCVM gérés activement, qui permettent d'investir dans des obligations souveraines ou des obligations corporate, souvent sur une zone géographique précise, comme par exemple un fonds sur des obligations flexibles européennes. L'avantage principal d'un OPCVM obligataire, c'est son accessibilité. Vous pourrez investir avec un ticket d'entrée peu élevé depuis un PEA si le fonds est éligible, ou depuis un CTO ou encore une assurance vie ou un PER. L'inconvénient majeur à bien prendre en compte, ce sont les frais qui peuvent s'avérer élevés. Notez aussi que la gestion active peut s'avérer moins performante qu'une gestion passive.
D'ailleurs, vous pouvez aussi choisir d'investir sur le marché obligataire sur différentes zones géographiques au moyen d'ETF. Ces trackers vous permettront de vous exposer facilement, avec un ticket d'entrée faible et des frais minimes en reproduisant fidèlement toutes sortes d'indices obligataires comme par exemple des obligations souveraines européennes ou des obligations souveraines japonaises.
Investir sur les différents marchés mondiaux : la diversification reste essentielle
Attention, la diversification géographique est certes capitale mais il ne s'agit pas de la seule diversification à mettre en place. Vous devrez ainsi opter pour une diversification numéraire, c'est-à-dire investir sur de nombreux actifs, ce que permettent par exemple facilement les ETF comme nous l'avons vu.
Mais vous devrez aussi mettre en place une diversification par classes d'actifs et ainsi acheter certes des actions et des obligations, mais cela ne sera souvent pas suffisant et vous devrez aussi pour avoir un patrimoine suffisamment diversifié vous positionner aussi sur le marché immobilier, soit en direct (résidence principale, investissement locatif, etc.), soit via la Pierre-papier (SCPI, SCI, voire OPCI).
Un patrimoine bien diversifié comporte aussi une poche de liquidité que vous pourrez conserver sur des placements sans risques et dans laquelle vous pourrez éventuellement piocher pour vous positionner si une opportunité d'investissement se présente.
Enfin, il peut aussi être intéressant d'investir sur des actifs plus risqués mais aussi potentiellement très rémunérateurs appelez d'ailleurs actifs de diversification. Il s'agit par exemple des crypto monnaies mais aussi des commodities comme l'or ou le pétrole, ainsi que des actifs comme le private equity mais aussi l'investissement dans l'art, le vin, la forêt, etc. Attention à bien adapter la part des actifs de diversification dans votre patrimoine global en fonction de votre profil de risque. Ainsi, la part des actifs de diversification dans le patrimoine global ne devrait pas dépasser les 5 % pour les profils les plus averses au risque. Les profils les moins averses au risque pourront aller jusqu'à 15 % maximum.
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