Avis d'expert : Edmond de Rothschild Asset Management (EDRAM)


Vue de marché (25/04/2025)
Quel impact des déclarations de l’administration Trump ?
L'administration Trump continue de déstabiliser les marchés financiers avec des déclarations contrastées. D’abord, le directeur du Conseil économique national des États-Unis a déclaré que Donald Trump avait consulté ses équipes pour savoir s'il pouvait destituer Jerome Powell, et la réaction des marchés a été immédiate : une baisse des actions et du dollar, et une hausse des taux souverains. Le jour suivant, le président américain a changé de ton et a précisé qu'il ne souhaitait pas renvoyer Jerome Powell mais qu'il espérait le voir agir plus rapidement pour baisser les taux directeurs. Ce nouveau discours de Trump a ainsi écarté le risque d'une perte de confiance majeure des investisseurs quant à l’indépendance de la Fed, et a permis aux marchés de récupérer les pertes du jour précédent. Sur le plan commercial, D. Trump et S. Bessent se sont montrés plus conciliants envers la Chine, affirmant que les droits de douane entre les deux pays ne resteraient pas aussi élevés très longtemps. L'administration américaine a affirmé que les États-Unis étaient ouverts à des discussions bilatérales avec la Chine pour réduire les droits de douane à 50-65 %, à condition d'obtenir des concessions en retour. Selon certaines sources médiatiques, Pékin envisagerait de suspendre certains de ses droits de douane ciblant les États-Unis, qui s'élèvent actuellement à 125 %. Cette suspension viserait en particulier les équipements médicaux, certains produits chimiques industriels, ainsi que les avions américains. La Chine n'a, toutefois, pas officiellement confirmé ses intentions, ce qui contribue à la volatilité observée sur les marchés. Malgré cela, l'administration américaine s'est montrée optimiste quant à la conclusion des accords commerciaux avec plusieurs pays d'ici le troisième trimestre, ce qui permettrait de limiter les effets négatifs de la guerre commerciale avant la fin de l'année. Suite à ces déclarations, les actifs américains ont réagi positivement, avec une hausse des actions et du dollar, et une baisse des taux américains, entraînant dans leur sillage les actifs européens grâce à l'espoir d'une accalmie dans la guerre commerciale.
Cependant, l'incertitude et les tensions commerciales pèsent sur les données macroéconomiques. Les indices PMI américains restent en territoire d'expansion mais se dégradent, avec un indice composite à 51,2 contre une prévision de 52 et une détérioration du secteur des services. De plus, le Beige Book de la Fed révèle les inquiétudes des entreprises face à l'augmentation des droits de douane ; celles-ci envisagent de répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix de vente alors que la demande ralentit. En zone euro, l'indice de confiance des consommateurs s'est encore dégradé pour le troisième mois consécutif (-16,7 contre -15,1 attendu) et les indices PMI d'avril ont envoyé un signal négatif avec une contraction dans le secteur des services (49,7 contre 50,5). Cependant, l'activité manufacturière s'est moins contractée que prévu (48,7 contre 47,7 attendu), grâce au rebond des nouvelles commandes à l'export, en anticipant un renforcement tarifaire. Dans ce contexte, il semble nécessaire pour la BCE de poursuivre l'assouplissement monétaire, d'autant plus que l'inflation en zone euro pourrait diminuer du fait d’un euro fort et d’une baisse du prix du pétrole. En effet, le prix du Brent a été sous pression en raison des récentes déclarations du Kazakhstan, qui privilégie ses intérêts nationaux plutôt que ceux de l'OPEP+, révélant des désaccords internes croissants au sein du cartel.
La prudence demeure essentielle pour les banques centrales dans le contexte actuel. Aux États-Unis, plusieurs membres de la Réserve fédérale ont souligné qu'il est impératif de ne pas se précipiter, en raison des forts risques inflationnistes engendrés par la guerre commerciale. En Europe, l'économiste en chef de la Banque centrale européenne n’a pas exclu la possibilité d'une prochaine baisse des taux directeurs de 50bps, motivée par les inquiétudes concernant la détérioration des perspectives économiques et la baisse de l'inflation.
Nos convictions (25/04/2025)
Segments de marchés | Commentaires |
---|---|
Emprunts d'État | - Le calme est revenu sur les marchés obligataires après un début avril tumultueux marqué par une guerre commerciale menée par les États-Unis contre le reste du monde. Les récentes annonces de l'administration américaine, notamment des délais de 90 jours pour l'application des mesures, la possibilité de négociation, et la préservation de l'indépendance de la Fed — le président américain ayant renoncé à remplacer Jerome Powell — ont permis de calmer les esprits. - Les taux allemands à 10 ans sont restés stables autour de 2,47 %, traitant au niveau précédant l'annonce du plan d’investissement allemand. |
Crédit Investment Grade | - Les primes se sont resserrées d'environ 10 points de base pour s’établir à 106bps. |
Crédit High Yield | - Les primes de crédit sur les obligations à haut rendement, qui avaient atteint plus de 440 points de base au sommet de la crise commerciale, sont redescendues à moins de 350 points de base pour l'indice Crossover, gage du calme temporaire retrouvé par les investisseurs. - Le spread moyen s’établit à près de 360 points de base sur les obligations High Yield, soit 80 points de base de plus qu'au niveau le plus serré enregistré cette année, mais en dessous de la moyenne historique proche de 400 points de base. - Coté marché primaire, le segment du High Yield, dont l'activité primaire avait marqué un coup d’arrêt depuis début avril, a enregistré une opération de refinancement de plus de 1 milliard d'euros pour l'entreprise italienne Lottomatica. |
Copyright © 2025 - Edmond de Rothschild Asset Management (France)
Avertissement : Les données chiffrées, commentaires et analyses figurant dans cette présentation reflètent le sentiment de Edmond de Rothschild Asset Management (France) et de ses filiales sur les marchés, leur évolution, leur réglementation et leur fiscalité, compte tenu de son expertise, des analyses économiques et des informations possédées à ce jour. Ils ne sauraient toutefois constituer un quelconque engagement ou garantie de Edmond de Rothschild Asset Management (France). Tout investissement comporte des risques spécifiques. Tout investisseur potentiel doit se rapprocher de son prestataire ou conseiller, afin de se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement indépendamment de Edmond de Rothschild Asset Management (France) et sur leur adéquation avec sa situation patrimoniale et personnelle.
Copyright © 2025 - Edmond de Rothschild Asset Management (France).
EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (FRANCE)
47, rue du Faubourg Saint-Honoré - 75401 Paris Cedex 08
Société anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 11 033 769 euros
Numéro d'agrément AMF GP 04000015 - 332.652.536 R.C.S. Paris
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste