Agefi Dow Jones •12/08/2025 à 13:51
Valneva signe mardi la plus forte hausse de l'indice SBF 120, alors que la société de biotechnologies a fait état de performances supérieures aux anticipations des analystes au premier semestre, rassurant ainsi le marché sur sa capacité à réaliser ses ambitions.
Vers 13h50, l'action bondissait de 12,6%, à 4,10 euros.
Pour les six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de Valneva s'est établi à 97,6 millions d'euros et ses ventes de produits ont atteint 91 millions d'euros, des montants en amélioration de 37,8% et 33,3%, respectivement, par rapport à la période correspondante de 2024. Cette dynamique commerciale a été tirée par une demande soutenue pour les trois vaccins du voyage de Valneva, destinés à lutter contre l'encéphalite japonaise, le choléra et le chikungunya.
Malgré cette croissance, le groupe a accusé une perte nette de 20,8 millions d'euros au premier semestre, contre un bénéfice net de 34 millions d'euros un an plus tôt. Mais ce basculement des résultats dans le rouge s'explique principalement par un élément non récurrent. Valneva avait en effet enregistré dans ses comptes du premier trimestre de l'an passé un produit exceptionnel de 90,8 millions d'euros provenant de la vente du bon de revue prioritaire lié au vaccin Ixchiq contre le chikungunya.
Les analystes tablaient toutefois sur une perte nette semestrielle plus importante, proche de 33 millions d'euros, relève Invest Securities. Cette "bonne surprise" témoigne notamment de la capacité de Valneva à contrôler ses coûts, note Oddo BHF. Alors que les dépenses de recherche et développement (R&D) du groupe ont augmenté de 9,1% sur un an au premier semestre, à 32,4 millions d'euros, ses frais généraux et administratifs ont diminué de 16,7%, à 19 millions d'euros.
En outre, Valneva a divisé par plus de six sa consommation de trésorerie d'exploitation lors des six premiers mois de cette année, par rapport à la même période en 2024, à 10,6 millions d'euros. Au 30 juin 2025, la trésorerie et les équivalents de trésorerie de la société se situaient à 161,3 millions d'euros, contre 131,4 millions d'euros un an auparavant.
+ Les résultats du vaccin VLA15 seront cruciaux +
Forts de ces indicateurs financiers encourageants, les dirigeants de Valneva ont confirmé leurs objectifs pour l'ensemble de l'exercice en cours. Le groupe vise toujours pour cette année un chiffre d'affaires de 180 millions à 190 millions d'euros et des ventes de produits comprises entre 170 millions et 180 millions d'euros. Il prévoit également des dépenses de R&D de 90 millions à 100 millions d'euros en 2025. Valneva prévoit aussi une consommation de trésorerie d'exploitation inférieure à 30 millions d'euros cette année, contre une consommation supérieure à 60 millions d'euros en 2024.
"Le groupe est bien parti pour atteindre ses objectifs cette année, voire les dépasser", commente un analyste basé à Paris.
Selon le consensus FactSet, les analystes tablent sur un chiffre d'affaires de 192 millions d'euros et sur des dépenses de R&D de 93 millions d'euros pour l'exercice en cours de Valneva.
La confirmation du calendrier clinique de Valneva est un autre "point clé" de sa publication semestrielle, ajoute Oddo BHF. La biotech prévoit toujours d'obtenir avant la fin de cette année les résultats de son essai de phase 1 sur le vaccin VLA1601 contre le virus Zika et, surtout, de son essai de phase 3 évaluant l'efficacité du VLA15 contre la maladie de Lyme, développé en partenariat avec le groupe pharmaceutique américain Pfizer.
Les résultats concernant le VLA15 seront "potentiellement transformateurs pour notre société", a déclaré Peter Bühler, le directeur financier de Valneva, cité dans un communiqué. Sous réserve que les données obtenues soient positives, Pfizer compte soumettre une demande d'autorisation de mise sur le marché de ce vaccin aux Etats-Unis et en Europe en 2026.
Si le VLA15 est approuvé et commercialisé, Valneva pourrait alors recevoir de Pfizer jusqu'à 143 millions de dollars de paiements liés aux premières étapes de commercialisation du produit, des redevances sur les ventes allant de 14% à 22%, ainsi que des paiements d'étape basés sur les ventes cumulées pouvant atteindre 100 millions de dollars.
-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones, ddelmond@agefi.fr, ed: LBO
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