Le groupe pétrolier et gazier, également très présent dans les énergies renouvelables, table sur une hausse des prix du gaz cette année dans un contexte de faible augmentation des capacités de production, liée à des retards de projets.
"On revoit des tensions et on va sortir de l'hiver avec des stocks (de gaz) relativement bas. On s'attend donc à une année 2025 avec des prix beaucoup plus élevés", a déclaré le PDG, Patrick Pouyanné, lors d'une conférence de presse.
Alors que TotalEnergies est le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, le PDG a jugé souhaitable que l'Union européenne négocie avec la nouvelle administration de Donald Trump "une forme de garantie de libre-échange" dans ce domaine pour s'assurer de bénéficier des livraisons des Etats-Unis.
Patrick Pouyanné a en outre déclaré que le financement du projet Mozambique LNG par les États-Unis devrait être approuvé dans les semaines à venir et que d'autres agences de crédit export suivraient au cours des prochains mois. TotalEnergies prévoit aussi de continuer à investir dans les énergies renouvelables outre Atlantique.
Le groupe a confirmé mercredi sa politique de retour aux actionnaires à plus de 40% du cash-flow pour 2025, qui combinera une augmentation des acomptes sur dividende de 7,6% à 0,85 euro par action et des rachats d'actions de 2 milliards de dollars par trimestre, "niveau qui sera poursuivi dans des conditions de marché raisonnables".
Il pense concrétiser cette année son projet de cotation de ses actions à New York, en plus de celle à Paris, afin de répondre aux attentes des investisseurs américains.
Concernant le gisement pétrolier offshore Venus, au large de la Namibie, TotalEnergies s'est dit confiant dans sa capacité à développer un premier projet de 150.000 barils par jour, sur la base de résultats d'exploration meilleurs que ceux de Shell et d'Exxon, avec une décision finale d'investissement envisagée pour 2026.
DIVIDENDE EN HAUSSE DE 7%
Le groupe a enregistré sur la période octobre-décembre un résultat net ajusté de 4,4 milliards de dollars (-15,7%), un Ebitda ajusté de 10,5 milliards (-10,0%) et une production de 2,427 millions de barils par jour (-1,4%).
Ses performances dépassent les attentes d'un consensus réalisé par Visible Alpha, selon lequel les analystes attendaient un résultat net ajusté de 4,2 milliards de dollars.
TotalEnergies, qui a souligné sa bonne performance dans le gaz naturel liquéfié et l'électricité, propose un dividende de 3,22 euros par action au titre de 2024, en hausse de 7%.
Biraj Borkhataria, analyste chez RBC, a déclaré que la croissance annoncée du dividende de TotalEnergies était supérieure à ses attentes et que son ratio d'endettement de 8% "devrait apaiser toute inquiétude" en la matière.
Vers 11h10, l'action TotalEnergies progressait de 1,21% à 57,71 euros.
En 2025, TotalEnergies prévoit d'augmenter sa production d'hydrocarbures de plus de 3%, soutenue par la montée en puissance des projets débutés en 2024, le démarrage de Ballymore dans le Golfe du Mexique et de Mero 4 au Brésil notamment.
Il vise en outre des investissements nets de 17 à 17,5 milliards de dollars cette année, dont 4,5 milliards dédiés aux énergies bas-carbone, pour l'essentiel à l'électricité.
Ses investissements organiques devraient être d'environ 17 milliards de dollars, "focalisés sur les projets majeurs pour l'atteinte des objectifs de croissance de production à 2030", en baisse par rapport aux 18 milliards annoncés en octobre dernier.
Le groupe a subi comme ses rivaux une chute des marges de raffinage en 2024 en raison de la baisse de l'activité économique et de l'offre excédentaire provoquée par le démarrage de nouvelles raffineries en Asie et en Afrique, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025.
L'indicateur de marge de raffinage européen de TotalEnergies s'est établi à 25,9 dollars par tonne au quatrième trimestre 2024, divisé par près de deux par rapport à la même période de 2023 (50,1 dollars), tandis que les prix du baril de Brent ont reculé de près de 10 dollars.
