TOTALENERGIES : Analyse KEPLER du 9 décembre sur pétrole/gaz ---)

Rafi66

11 déc. 2024 •09:49

Pétrole et gaz / Retour sur la réunion de l'OPEP+.
Lors de sa réunion de décembre (5/12), l'OPEP+ a une nouvelle fois « botté en touche », en reconduisant ses coupes volontaires de production de 2.2 millions de barils par jour (mb/j) pour trois mois supplémentaires, soit jusqu'en mars 2025. Cette décision était largement attendue par les investisseurs. Au-delà de mars, l'OPEP+ entend progressivement relever sa production, sur une période de 18 mois jusqu'à septembre 2026. Cette période est légèrement plus longue que celle prévue jusqu'alors (12 mois), ce qui reflète une nouvelle fois un manque de confiance du cartel pétrolier concernant l'état du marché. Dans un tel scénario, nous pensons que la croissance de l'offre mondiale de pétrole sera supérieure de 1 mb/j par rapport à la hausse de la demande en 2025E. Toutefois, nous estimons qu'il est probable que l'OPEP+ choisisse finalement de prolonger ses quotas sur l'ensemble de l'année 2025. Même dans ce scénario, nous considérons que le marché pétrolier sera déséquilibré, avec une croissance de l'offre supérieure de 0.5 mb/j à la demande. L'OPEP+ est selon nous acculée et ne pourra pas contrecarrer la forte croissance de la production des pays ne faisant pas partie du cartel (Etats-Unis en tête) pour maintenir le prix du Brent à plus de USD 70/baril. La montée en puissance de la zone pétrolière et gazière de schiste de Vaca Muerta en Argentine (production de moins de 300 kb/j en 2023 à 1 mb/j en 2030) est un exemple pouvant expliquer la hausse de la production mondiale dans les années à venir. Les prochaines variables à surveiller pour le marché pétrolier seront les décisions politiques de Donald Trump, qui pourraient impacter l'offre de pétrole (pression sur l'Iran) et/ou la demande (les droits de douane à l'importation pourraient in fine peser sur l'économie mondiale). Au-delà des aspects géopolitiques (Syrie, Libye, Iran), nous réitérons notre prévision de prix du pétrole de Brent plus bas, à USD 65/baril en 2025E et USD 60/b en 2026E. Nous préférons donc rester à l'écart des grandes compagnies pétrolières européennes. Nous privilégions toutefois ENI (opinion positive, objectif de EUR 16), qui est notre valeur préférée du secteur, car le groupe bénéficie de catalyseurs spécifiques par rapport aux autres supermajors (cessions de certaines activités, désendettement important.).