Ludovic BELLANGER
Publié le 28/04/2025 à 05h11
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Stellantis, Renault, Auto Shanghai
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Batterie solide ou motorisation hybride multi-carburant, les constructeurs français jouent la carte de l’innovation technologique pour une mobilité zéro net.
© Stellantis
Le salon automobile de Shanghai a démontré une fois encore l’avance des constructeurs chinois en matière de technologies électriques et connectées. Mais les dernières innovations présentées par les marques françaises en matière de batterie et de motorisation hybride, montrent que rien n’est joué.
Inspirés par les start-ups issues du secteur informatique, les véhicules électriques sont la source d’une innovation permanente. Longtemps, les constructeurs chinois et leurs équipementiers ont gardé l’avantage, en partie grâce à leur maitrise de l’ensemble de la chaine de valeurs.
Ainsi, CATL a profité du salon de Shanghai pour lancer sa seconde génération de batterie « Shenxing » (dotée de la chimie NMC) annonçant une autonomie de 800 km, et une recharge ultra rapide en 5 minutes pour regagner 520 km d’autonomie. Une performance supérieure à BYD qui avait communiqué sur une capacité de recharge de 470 km en 5 minutes, cet hiver.
En parallèle, le fabricant a présenté une nouvelle version de batterie équipée de la chimie sodium-ion, ou Na+. Celle-ci présente l’avantage de s’affranchir des contraintes d’approvisionnement en cobalt et en lithium, des terres rares, chères et stratégiques.
Le sodium-ion affiche également une meilleure résistance aux changements de températures, et une meilleure stabilité. Parmi ses autres points forts, ses coûts moins élevés permettraient de faire baisser le prix des véhicules électriques.
Stellantis maîtrise la batterie solide
Car les batteries continuent de concentrer l’attention des constructeurs en quête d’autonomie et de réduction des coûts. Alors que ces derniers mois ont acté le basculement vers la technologie LFP de manière à démocratiser les véhicules électriques à l’image de la nouvelle Citroën ë-C3, Stellantis et Factorial Energy ont franchi une étape déterminante vers la commercialisation des batteries à électrolyte, présentant une densité énergétique de 375 Wh/kg.
Cette avancée marque un jalon essentiel dans le développement de la prochaine génération de véhicules électriques. Elle confirme la position du constructeur franco-italo-américain en tant qu’acteur majeur dans le domaine des batteries de nouvelle génération, à l’heure où sa filiale ACC peine à prendre la mesure de la production des batteries NMC.
Rappelons que la technologie FEST à batterie solide permet une charge rapide de 15 à 90 % en 18 minutes. Les cellules de la batterie pouvant fonctionner à des températures comprises entre -30 et 45 °C.
Stellantis incorporera les batteries à l’état solide dans une première flotte de véhicules d’ici à 2026. Au-delà du développement des cellules, la collaboration entre Stellantis et Factorial Energy vise à optimiser l’architecture des packs batterie, en améliorant l’intégration au véhicule et en augmentant l’autonomie, tout en réduisant les coûts. Outre atout pour Stellantis : la start-up Leapmotor et son avance technologique sur l'hybride avec prolongateur d'autonomie. Encore en phase de démarrage en Europe, la marque Leapmotor pourrait faire la différence dans quelques mois pour le constructeur franco-italo-américain.
Renault ouvre une nouvelle voie vers l’hybride électrique
Les constructeurs traditionnels s’emploient pour tenter de combler leur retard sur les nouveaux entrants. Luca de Meo, CEO de Renault Group, n’hésitant pas à évaluer à une décennie l’avance des industriels chinois sur l’électrique. Reste que les firmes européennes ont multiplié les partenariats stratégiques pour revenir dans la course.
En témoigne le Futur Hybrid Concept présenté par Horse, la filiale de Renault et de Geely. En détails, le groupe motopropulseur regroupe un moteur à combustion interne (ICE), un moteur électrique et une transmission en une seule unité compacte. Sur un marché de l’électrique toujours incertain, et face aux inconnues entourant l’évolution de la réglementation en 2035, l’innovation présente l’avantage de pouvoir hybrider les plateformes BEV de manière à répondre à l'évolution de la demande des clients.
Une longueur d’avance sur les constructeurs allemands
La solution évite aussi de multiplier les plateformes et les lignes de production. Les premiers véhicules utilisant ce concept hybride (dont la caractéristique est d’être compatible avec plusieurs types de carburants, dont l’essence fossile ou de synthèse, le superéthanol et le métanol ) rouleront à partir de 2028.
Il est à noter que le FHC peut opérer par ailleurs en tant que prolongateur d’autonomie du moteur électrique intégré. Rappelons que la technologie REEV présente notamment du côté de Leapmotor, totalise 13 % des ventes sur le premier marché automobile mondial.
A l’heure où les constructeurs allemands se cherchent un destin sur la technologie électrique, Stellantis et Renault Group prennent une longueur d’avance aujourd’hui, avec l’ambition de revenir à la hauteur des firmes chinoises.