Atos a publié des résultats du troisième trimestre globalement conformes aux attentes,
soutenus par la comptabilisation anticipée de 200 millions EUR provenant d'Eviden (contrat Jupiter), initialement prévue au quatrième trimestre.
Cependant, la division ATOS SBU a reculé plus fortement que prévu (-7 % par rapport au consensus), impactée par le plan Genesis visant à éliminer les contrats à faible marge.
Si cela pèse sur le chiffre d'affaires à court terme, la mesure soutient la rentabilité, la marge opérationnelle étant désormais attendue au-dessus de 4 %.
Le groupe a réaffirmé son objectif de chiffre d'affaires supérieur à 8 milliards EUR pour 2025, bien que l'ambition pour 2028 apparaisse moins certaine.
FAITS T3 2025 - Résultats en ligne avec le plan de transformation Genesis, bien que légèrement inférieurs aux attentes Chiffre d'affaires : 1 977 millions EUR, en baisse organique de -10,5 %, affecté par la sortie des contrats à faible marge et un environnement toujours difficile, notamment au sein de la division Atos SBU (-19,3 %).
Division Atos SBU : 1 621 millions EUR (-19,5 %), pénalisée par des contrats sous-performants, principalement aux États-Unis et au Royaume-Uni/Irlande. Division Eviden SBU : 356 millions EUR, en hausse de +77,1 %, bénéficiant de la reconnaissance anticipée d'environ 200 millions EUR liée au contrat Jupiter. Book-to-bill : 66 %, stable sur un an, avec une amélioration chez Atos SBU (+9 pts) mais une forte saisonnalité chez Eviden.
Liquidité : 1,769 milliard EUR au 30 septembre 2025, largement au-dessus du seuil de 650 millions EUR prévu par les covenants.
Prévisions 2025 confirmées : Chiffre d'affaires > 8 milliards EUR (incluant un effet devises négatif d'environ 0,2 milliard EUR) Marge opérationnelle autour de 340 millions EUR (soit >4 % du chiffre d'affaires)
Objectifs 2026-2028 réitérés : retour à la croissance organique en 2026, puis 8,5-9 milliards EUR de chiffre d'affaires en 2028, avec la cession de l'activité Advanced Computing en 2026 et un objectif de marge opérationnelle de 9-10 %.
ANALYSE Un point bas atteint, mais la reprise de la croissance se fait attendre Le chiffre d'affaires s'est révélé globalement conforme au consensus, principalement grâce à la reconnaissance du projet Jupiter chez Eviden SBU (+200 millions EUR).
Cela constitue une surprise, le groupe ayant initialement prévu d'enregistrer ce projet au quatrième trimestre.
Ce décalage impactera donc négativement le chiffre d'affaires du trimestre prochain, qui sera privé d'une contribution exceptionnelle comparable.
La division Atos SBU a affiché un recul organique marqué de -19,5 %, fortement affectée par la sortie de contrats non rentables, identifiés comme le principal moteur de la baisse.
À ce stade, Atos estime avoir atteint le creux, la baisse au quatrième trimestre devant être moins marquée. Les prises de commandes ont atteint 1 310 millions EUR, portées par une forte dynamique dans le Cloud et la cybersécurité.
Le ratio book-to-bill s'établit à 66 %, stable sur un an, avec une amélioration chez Atos SBU (69 %) et une normalisation chez Eviden (53 %).
Cependant, cette stabilité apparente reflète l'annulation de plus de 20 points de pourcentage de contrats non rentables.
Le groupe a également confirmé que son carnet de commandes serait désormais valorisé selon de nouveaux standards de marge.
La feuille de route se poursuit Le groupe a annoncé son retrait de six pays supplémentaires où les marges n'atteignaient pas le minimum de 4 % visé pour 2025.
Cette stratégie sera étendue à deux ou trois autres marchés afin d'assainir complètement le portefeuille de contrats. Ainsi, la purge des contrats non rentables devrait bientôt s'achever, ouvrant la voie à un retour à la croissance organique dès le début 2026, avec un premier semestre attendu en territoire positif (faible croissance à un chiffre).
Sur le plan des résultats, le groupe a enregistré 87 millions EUR de coûts de restructuration sur le trimestre et une réduction des effectifs de 3,8 %. Atos affiche clairement sa volonté de maintenir une marge opérationnelle supérieure à 4 % en 2025, un objectif qui semble atteignable en supposant un dernier trimestre stable.
Un avenir encore incertain Atos demeure fragile sur le plan du chiffre d'affaires, ce qui continue d'inquiéter. L'instabilité politique en Europe, notamment en France, persiste (environ 5 % du chiffre d'affaires total exposé au risque politique uniquement dans l'Hexagone).
Cela obligera probablement le groupe à fournir de nouveaux efforts significatifs pour soutenir son ambition de croissance organique à 8,5-9 milliards EUR d'ici 2028.
Sur la base des tendances du troisième trimestre, Atos devrait désormais afficher un taux de croissance annuel moyen (CAGR) d'environ 5,3 % à 7,3 % sur les trois prochaines années.
En revanche, sur le plan de la rentabilité, le défi s'avère bien plus important, nécessitant un CAGR d'environ 32 % pour qu'Atos atteigne au moins 9 % de marge opérationnelle sur une base de 8,5 milliards EUR d'ici 2028.
IMPACT Nous ne modifions pas notre modèle, déjà fondé sur une approche DCF prudente. L'impact sur le chiffre d'affaires demeure marginal à ce stade.
Le plan de restructuration prévoit un retour à la croissance organique en 2026, un objectif que le groupe doit désormais impérativement atteindre.
Nous maintenons donc notre recommandation d'Achat, tout en gardant à l'esprit le caractère hautement spéculatif de la valeur.