Grippe aviaire : le nombre de chats infectés en France préoccupe les scientifiques
Le virus H5N1, responsable de la grippe aviaire, a été détecté sur une proportion importante de chats par un chercheur toulousain.
Ces félins sont souvent infectés par les oiseaux qu'ils chassent.
Si la mortalité reste faible, le risque est surtout celui d'une contamination aux humains. L'étude n'est pas alarmante, mais elle est surprenante. Un chercheur toulousain s'est intéressé à la transmission de la grippe aviaire chez les chats. Résultat : la maladie est bien plus répandue que ce qui avait été observé jusqu'à présent, comme le montre la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.
Une maladie peu mortelle pour les chats
Sur les 578 échantillons sanguins testés, 13 se sont avérés positifs au virus H5N1. Une proportion que Pierre Bessière, virologue à l'École nationale vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne), juge importante : "Potentiellement, ça se chiffre en milliers ou en dizaines de milliers de chats qui ont pu être infectés en France."
Le virus serait transmis via les oiseaux, les proies préférées des chats. Une fois malades, ces derniers peuvent connaître de graves détresses respiratoires et avoir des convulsions, mais la mortalité reste faible. Le principal risque réside plutôt dans la transmission au maître de l'animal : "Une étude a été publiée aux Pays-Bas où il y a jusqu'à 12% de chats positifs, ce qui est vraiment considérable. C'est donc une infection possible chez le chat, et moins rare que ce qu'on pensait", estime l'expert au micro de TF1. Pour lui, un "travail de sensibilisation auprès des vétérinaires praticiens" doit être réalisé. La Pologne a été le premier pays européen très touché, dès le printemps dernier.
500 troupeaux de vaches contaminés en Californie
Pour le moment, un seul cas de contamination humaine par le félin a été observé au niveau mondial, en 2016. L'heure n'est donc pas à la panique mais les scientifiques plaident pour une prise de conscience, car la menace ne s'abat plus seulement sur les élevages de volailles, mais aussi sur les mammifères. En 2022 et 2023, 97% d'une colonie d'éléphants de mer ont été décimés en Argentine, une première. Les vaches laitières sont elles aussi touchées : aux États-Unis, plus de 800 troupeaux contaminés ont été recensés, dont 500 pour la seule Californie, où l'état d'urgence vient d'être déclaré.
Au moins 61 personnes ont contracté le virus outre-Atlantique. "Au fond, la situation, c'est qu'il y a beaucoup de H5N1 aux États-Unis. Il se répand chez les humains à la fois par les bovins, les volailles et les oiseaux sauvages. Fondamentalement, ça a créé un risque d'exposition humaine à l'échelle de la Nation", souligne Angela Rasmussen, virologue à l'université de la Saskatchewan (Canada).
Des canards confinés par crainte d'un rebond de l'épidémie de grippe aviaire. Illustration.
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Le plus important reste de détecter les mutations virales, surtout chez le porc, et les échanges génétiques avec des maladies humaines comme la grippe saisonnière. Cela augmenterait le risque de pandémie, comparable à celle du Covid-19. D'où la nécessité de développer des kits de dépistage et de vaccination des animaux car ils sont encore insuffisants.