Jean-François Doucet
Directeur Général d'Amoéba
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Le fait que Koppert nous sollicite est la preuve que le produit d'Amoeba est reconnu et efficace!
Propos recueillis par Arnaud Bivès
Publié le 07/02/2025 à 08h00
Jean-François Doucet, Directeur Général d'Amoéba
Boursier.com : Quels sont les contours du "Memorandum of Understanding" signé entre Amoeba et Koppert fin 2024?
JF.D : Il faut comprendre que nous avons été sollicités, pour ce protocole d'accord, par le leader mondial du biocontrôle... Nous sommes confiants quant à l'aboutissement d'un accord final, fin mai. Le fait que Koppert nous sollicite est la preuve que notre produit est reconnu et efficace, sachant que Koppert a mené un processus de "due diligence" approfondie sur Amoéba, en menant pendant près de deux ans de nombreux essais. Nous pensons que les synergies sont optimales puisque les biofongicides innovants d'Amoéba complètent parfaitement le portefeuille de Koppert. De plus, nos deux entreprises partagent les mêmes valeurs d'innovation, de durabilité et d'utilisation d'ingrédients naturels. Selon les contours de l'accord définitif qui pourrait être signé, en fonction des produits et pays concernés, rien ne nous interdira, le cas échéant, de signer d'autres accords avec d'autres acteurs de premier plan.
Boursier.com : Qu'implique l'évaluation favorable de l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, concernant votre produit ?
JF.D : Nous avons franchi une étape déterminante puisque l'EFSA a reconnu l'efficacité et le profil à faible risque pour la santé humaine et animale, ainsi que pour les écosystèmes, de notre substance active de biocontrôle. Le rapport final a été publié mi-janvier 2025 et la Commission européenne dispose désormais d'un délai administratif de 6 mois maximum pour entériner l'approbation de la substance active, ce que nous attendons donc au premier semestre 2025. Cette étape fondamentale nous permet désormais de mettre le cap vers la commercialisation et Amoéba va pouvoir lancer en Europe la procédure de demande d'autorisation de mise sur le marché de ses produits biocontrôle. Pour rappel, aux Etats-Unis, nous attendons la réponse de l'autorité de contrôle quant à l'autorisation de mise sur le marché de notre gamme biocontrôle mi-2025.
Boursier.com : La phase de commercialisation se rapproche-t-elle?
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JF.D : Alors que l'EFSA a rendu ses conclusions positives et définitives sur notre substance biocontrôle et dans le cas de la signature d'un accord avec Koppert, nous pouvons tabler sur un début de commercialisation fin 2025 - début 2026. La puissance commerciale de Koppert doit nous permettre d'être distribués sur d'importants marchés, tels que ceux des légumes, des céréales, de la vigne... Toujours dans ce cas de figure favorable, nous visons un EBITDA positif en 2027. Nous avons également beaucoup d'espoirs dans la cosmétique, où les barrières à l'entrée pour la commercialisation sont moins nombreuses. Notre ingrédient cosmétique est notamment déjà inscrit sur la liste des produits INCI, ce qui permet une commercialisation sans autre forme d'homologation.
Boursier.com : D'ici là, disposez-vous de la trésorerie suffisante pour faire face ?
JF.D : En effet, l'actionnaire principal d'Amoéba est au soutien. Il a financé par fonds propres quand la situation était compliquée puis par la dette, ce qu'il fera vraisemblablement encore alors que le "MoU" avec Koppert est signé et que l'EFSA a rendu ses conclusions positives et définitives.
Boursier.com : Où en êtes-vous dans la cosmétique ?
JF.D : Il faut bien garder en tête qu'Amoéba est la seule société au monde à savoir cultiver cette amibe et à la faire prospérer. Il s'agit du fruit de 14 années de travail et d'études à son sujet, et notre savoir-faire est d'ailleurs protégé par de nombreux brevets. En conséquence, des déclinaisons potentielles au biocontrôle voient le jour, à l'image de la cosmétique, où nous avons obtenu des résultats prometteurs. En effet, notre innovation récente pour protéger la peau (anti-âge et anti-UV) a été testée in-vitro et via une étude clinique. Les résultats des essais cliniques justifient des allégations très fortes dans le domaine de la cosmétique, parmi lesquelles l' " amélioration de l'épaisseur du derme", l' "amélioration de la fermeté et de l'éclat de la peau", l'"amélioration de la texture et de l'élasticité de la peau" ainsi qu'un effet "anti-rides". Nous entrons désormais dans une phase de recherche d'accords de développement commercial, d'essais et de développement produits. Nous pouvons espérer, en 2026-2027, la production et la commercialisation de notre ingrédient. Ces deux marchés se complètent très bien puisqu'autant le biocontrôle est un marché à forts volumes pour Amoéba, autant la cosmétique est un marché à fortes marges.
