Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer
Forum EUROPLASMA
0.0004 (c) EUR
0.00% 
Ouverture théorique 0.0004

FR001400CF13 ALEUP

Euronext Paris données temps réel
Chargement...
  • ouverture

    0.0004

  • clôture veille

    0.0004

  • + haut

    0.0004

  • + bas

    0.0003

  • volume

    117 214 719

  • capital échangé

    3.86%

  • valorisation

    1 MEUR

  • dernier échange

    26.04.24 / 17:35:25

  • limite à la baisse

    Qu'est-ce qu'une limite à la hausse/baisse ?

    Fermer

    0.0001

  • limite à la hausse

    Qu'est-ce qu'une limite à la hausse/baisse ?

    Fermer

    0.0012

  • rendement estimé 2024

    -

  • PER estimé 2024

    Qu'est-ce que le PER ?

    Fermer

    -

  • dernier dividende

    A quoi correspond le montant du dernier dividende versé ?

    Fermer

    -

  • date dernier dividende

    20.06.23

  • Éligibilité

    Qu'est-ce que le PEA ?

    Fermer

    Qu'est-ce que le PEA-PME ?

    Fermer
  • Risque ESG

    Qu'est-ce que le risque ESG ?

    Fermer

    -

  • + Alerte

  • + Portefeuille

  • + Liste

Retour au sujet EUROPLASMA

EUROPLASMA : Article LE MONDE "Les zones dombre dEuroplasma" | page 3

15 mars 2024 22:30

Les zones d’ombre d’Europlasma, repreneur d’entreprises
en série et seul candidat au sauvetage de Valdunes
Le spécialiste du traitement et de la valorisation des déchets dangereux souhaite acquérir le
dernier fabricant français de roues et essieux ferroviaires. Le groupe, qui a échappé de peu à la
liquidation en 2019, n’a, depuis, repris que des sociétés en difficulté.
D’un symbole de souveraineté industrielle à l’autre. Après avoir repris en 2021 Les Forges de Tarbes,
dernier fabricant français de corps creux pour obus de 155 millimètres (ceux du canon Caesar), le
groupe Europlasma s’est, le 28 février, officiellement porté candidat à la reprise du dernier fabricant
français de roues et essieux ferroviaires Valdunes, situé dans le Nord, avec le soutien de l’Etat. Le
tribunal de commerce de Lille doit rendre sa décision mercredi 20 mars.
Europlasma étant le seul candidat, son offre, après des mois sans perspective pour l’entreprise en
redressement judiciaire et ses 309 salariés, a été accueillie avec soulagement dans le Nord comme par
le ministère de l’industrie, malgré les 131 suppressions d’emplois annoncées. « Sans effort public,
personne n’aurait repris cette société, mais, pour pouvoir aider, l’Etat a besoin d’avoir en face un acteur
privé qui croit dans le projet et qui soit prêt à mettre de l’argent », précise-t-on au ministère de
l’industrie.
Europlasma s’est engagé à investir 15 millions d’euros sur trois ans – et l’Etat à lui prêter jusqu’à
15 millions d’euros – pour continuer à fabriquer des roues (mais plus d’essieux), promettant, à moyen
terme, de le faire de façon décarbonée grâce à la construction d’une unité de production d’énergie à
base de combustibles solides de récupération et une ferme solaire.
« L’outil industriel nécessite d’urgence des investissements »
Un projet ambitieux pour un groupe fragile. Spécialisé dans le traitement et la valorisation des
déchets dangereux, il a échappé de peu à la liquidation en 2019, comme sa filiale Inertam à Morcenx
(Landes), et n’a, depuis, repris que des entreprises en difficulté (Les Forges de Tarbes, Les Forges de
Gerzat [ex-Luxfer], à Clermont-Ferrand, ou Satma Industries, en Isère).
De Tarbes, c’est avec circonspection que les salariés des Forges voient Europlasma jouer ainsi les
sauveurs. Eux qui n’ont, depuis des mois, cessé d’alerter sur la situation de leur usine, par des
débrayages, des courriers au préfet et au ministre, dans la presse, et jusqu’à l’Assemblée nationale,
grâce au relais des députés (LFI) Sylvie Ferrer (Hautes-Pyrénées) et Aurélien Saintoul (Hauts-de-Seine).
Le PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, sur le site industriel des Forges de
Tarbes, le 9 novembre 2023. SEBASTIEN ORTOLA/REA
« L’outil industriel nécessite d’urgence des investissements, et nous nous interrogeons sur la capacité
financière du groupe Europlasma à assurer cet effort de remise à niveau », écrit encore, le 11 mars, le
comité social et économique (CSE) de l’usine dans une lettre à Sébastien Lecornu, ministre des
armées.

Alors que la « vétusté avancée » des installations, et notamment celle du four, incontournable pour
l’activité, a été diagnostiquée dès la reprise, en août 2021, après quinze années chaotiques, les
investissements ne se concrétisent pas, selon les salariés, inquiets de leur capacité à suivre la montée
en cadence de leur unique client, Nexter, qui arme les ogives produites à Tarbes.

Lors de la visite du Monde, en mai 2023, Jean-Laurent Roger, le responsable d’exploitation du site,
reconnaissait que « pas grand-chose » n’avait changé depuis le rachat, près de deux ans plus tôt. Le
PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, lui, appelait ses salariés à la patience.
la suite d’un débrayage, en septembre 2023, ce dernier précisait au Monde : « Certains
investissements, les tours d’usinage, la billeuse, le banc de magnétoscopie sont déjà présents dans
l’entreprise. D’autres sont en commande. » Une nouvelle billeuse a été installée en février 2023, et des
outillages montés sur les tours d’usinage arrivés en août. Depuis 2021, les équipes ont été renforcées
pour passer de 18 à 60 salariés.
« On va mourir avec un carnet de commandes plein ! »
Pas assez pour rassurer les salariés. « La situation ne fait que se dégrader, estime Josiane Frétier,
secrétaire du CSE (CGT), selon qui Les Forges n’ont pas livré la commande 2023 à Nexter dans les
délais. La grosse maintenance n’est pas faite, on rafistole, mais ça ne durera qu’un temps. Si on ne
maintient pas l’outil de production, on va mourir avec un carnet de commandes plein ! En cas de panne
au traitement thermique ou à la forge, notre coeur de métier, on arrête tout ! On ne pourrait pas soustraiter
ces opérations ! »
Un autre événement a semé le doute sur l’état de la trésorerie : Les Forges se sont arrêtées presque un
mois, à la suite d’une rupture d’approvisionnement en matière première – des tiges d’acier –, entre le
12 février et le 7 mars.
« Il n’y a pas de problème de production à Tarbes, maintient cependant Europlasma. Cette dernière a
néanmoins dû être arrêtée temporairement, afin d’éviter tout problème de stockage et de gérer au
mieux le besoin en fonds de roulement ainsi que la trésorerie. »
Nexter, qui indique ne pas avoir été affecté par cet arrêt, précise tout de même avoir « sécurisé » ses
approvisionnements en constituant des stocks de corps d’obus.
« On n’a pas de réponses à nos questions »
Combien Europlasma a-t-il investi à ce jour ? La direction ne répond pas précisément sur ce point. Le
plan initial, qui prévoyait 10 millions d’euros sur quatre ans pour diversifier l’activité vers la
fabrication de torches à plasma pour le traitement de déchets dangereux, a été bousculé par la guerre
en Ukraine. L’activité de défense est redevenue prioritaire.
Avant l’été 2023, Europlasma estimait avoir investi 3 millions d’euros environ à Tarbes. Depuis, le
groupe a obtenu de l’Etat 7,1 millions d’euros d’avances remboursables pour des dépenses
d’investissement auxquelles sont éligibles les industries de l’armement. L’accord prévoit que les
fonds soient libérés par étapes, précise la direction générale de l’armement (DGA) : « Le passage d’un
palier à l’autre se fait à la demande de la société et sous présentation de l’avancement des travaux et
investissements du palier précédent. »
Or, à ce stade, seuls les fonds du premier palier ont été libérés : 1,5 million d’euros. « Ont-ils été
Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots
trouvés.
Jouer
investis et où ? Si oui, pourquoi ne perçoit-on pas le reste ?, interroge Josiane Frétier. On n’a pas de
réponses à nos questions. »
En décembre 2023, les salariés ont été stupéfaits d’apprendre qu’Europlasma envisageait un
rapprochement avec l’entreprise cotée Adomos, spécialisée dans l’immobilier, secteur bien éloigné du
leur, officiellement pour « faire émerger en Bourse un nouvel acteur centré sur le secteur de la défense ».
A cette occasion, Les Forges ont été valorisées à 50 millions d’euros par deux « expertises
indépendantes ». Pour une entreprise déficitaire de 1,5 million d’euros en 2022 et 4,1 millions d’euros
de chiffre d’affaires.
Les salariés sont-ils trop méfiants ? Le PDG trop confiant ? « La seule chose que je peux dire aux
pouvoirs publics, c’est : “Venez juger par vous-même !” », répond Josiane Frétier.
« Eléments confidentiels qui me rassurent »
Interpellé par le député Aurélien Saintoul en commission de la défense, le 27 février, Sébastien
Lecornu a dit souhaiter « s’y rendre, parce que le meilleur moyen, c’est de rencontrer les représentants
syndicaux et les dirigeants ». Il faut dire que l’arrêt des Forges, « acteur essentiel à la production des
obus d’artillerie de 155 millimètres », comme le souligne la DGA, est intervenu alors que, le 26 février, le
président ukrainien, Volodymyr Zelensky, déplorait le retard pris par l’Union européenne dans les
livraisons d’obus promis à Kiev.
« Les Forges de Tarbes ont repris leur activité pour répondre aux attentes de l’Ukraine en matière de
livraison de munitions, indique la DGA dans un point de situation jeudi 14 mars. Le plan
d’amélioration des capacités de production se poursuit avec pour objectif que la société ne soit pas le
facteur limitant de l’augmentation de la production des munitions du canon Caesar. » L’outil de
production « reste cependant ancien, et le soutien financier de l’Etat vise justement à permettre à
l’industriel de poursuivre la mise à hauteur de ses moyens et à développer ses capacités » précise la DGA
au Monde.
Signe que l’Etat commence à bouger, le préfet des Hautes-Pyrénées, Jean Salomon, s’engage à
organiser une « commission tripartite dans les semaines à venir ». « Le PDG m’a fait part d’éléments
confidentiels qui me rassurent. Mais il y a sans doute un effort de pédagogie à faire pour convaincre les
salariés », concède-t-il.
La tâche ne sera pas facile au vu des résultats : outre les pertes à Tarbes, le groupe Europlasma a perdu
15,9 millions d’euros en 2022 (pour un chiffre d’affaires de 14,5 millions d’euros), et encore 2,5 millions
au premier semestre 2023.
Pourtant, c’est bien Europlasma qui s’est engagé à mettre 15 millions d’euros en fonds propres pour
relever Valdunes. « Ils ont une lettre d’engagement de la part d’un acteur financier », répond le
ministère de l’industrie, qui dit « ne pas avoir de raisons de croire qu’ils ne vont pas le tenir ».
Un mode de financement atypique
Le ministère sait cependant qu’Europlasma a un mode de financement atypique. Son PDG l’expliquait
encore, en août 2023, au Journal de l’économie : « Europlasma était en très mauvaise posture. Toutes nos
sociétés, à Morcenx ou à Tarbes, sont passées par un redressement judiciaire. Si bien que nous n’avons
pas eu d’autres options que de nous financer de manière moins classique [qu’auprès d’une banque],
grâce aux Ocabsa [obligations convertibles en actions avec bons de souscription d’actions]. »
L’Ocabsa est une méthode de financement sur laquelle l’Autorité des marchés financiers (AMF) a
alerté à plusieurs reprises ces dernières années, pour les risques qu’elle fait courir aux petits
actionnaires. La pétition lancée par certains d’entre eux pour l’ouverture d’une commission
d’enquête parlementaire sur cet instrument financier a recueilli plus de 4 000 signatures.
Ce sont « des financements dilutifs consistant en des augmentations de capital réalisées en plusieurs
fois et étalées dans le temps au profit d’un intermédiaire financier qui n’a pas vocation à rester
durablement actionnaire », explique l’AMF. « Cette augmentation du nombre d’actions dilue les
actionnaires et cela fait s’effondrer le cours de Bourse, résume Me Johann Lissowski, expert en droit
boursier. Finalement, ce sont les petits actionnaires qui prennent tous les risques et portent la dette. » Ce
dernier représente aujourd’hui un collectif d’une trentaine de petits porteurs qui s’estiment lésés par
Europlasma.
« Le fait d’aider permet de contrôler »
C’est par des Ocabsa qu’en 2019 le fonds d’investissement luxembourgeois Zigi Capital SA est entré au
capital d’Europlasma, sauvant le groupe de la liquidation. Un fonds contrôlé par le financier Pierre
Vannineuse, dont la société, Alpha Blue Ocean, présente à Dubaï et aux Bahamas, finance aujourd’hui
Europlasma par des Ocabsa souscrites avec un autre de ses fonds, domicilié aux îles Caïmans,

Environmental Performance Financing.

L’intégralité du capital (1,09 milliard d’actions au 31 janvier) est en Bourse, et l’action, qui valait
0,0010 euro au 14 mars, est très volatile. Ces dernières semaines, les annonces sur Valdunes ont
suscité la fureur des petits porteurs, qui y voient des appâts pour de « nouveaux pigeons ». « Comment
l’Etat peut aider une telle entreprise ?, interroge un membre du collectif des petits porteurs. Certains y
ont perdu toute leur épargne, il y a des situations dramatiques. »
Interrogé sur la confiance accordée à ce type de financement, le ministère de l’industrie se dit
vigilant. Qu’Europlasma en sorte n’est cependant pas une condition de son soutien. « Le fait d’aider
permet de contrôler », indique Bercy, avant d’insister : « Nous n’avons pas d’autre candidat à la reprise
de Valdunes. »
Une donnée que les salariés des Forges de Tarbes ont bien en tête. « On a contacté la CGT Valdunes, ils
sont dans une situation dramatique, qu’on a connue par le passé : c’est Europlasma ou personne, confie
Josiane Frétier. On ne veut pas compromettre la reprise. On leur dit juste : “Soyez vigilants, bordez bien
votre projet, imposez un comité de suivi.” »
Aline Leclerc

84 réponses

  • 28 mars 2024 16:06

    Spéciale dédicace à iSABELLE1, 

    Je me devais de remonter ce poste car il semble que le syndrome poisson rouge a encore frappé.


  • 28 mars 2024 16:16

    Merci M21 

    Et ISA alors, t'achète ou bien, aller vasi stp 


  • 28 mars 2024 17:21

    très bon article, merci


  • 28 mars 2024 17:49

    Bonjour Prudence, 

    Avec plaisir! 

    Y'a un moment, il faut remettre l'église au centre du village.

    Car quand je vois chez notre fanfaronneuse invétérée (et un peu trop dévouée à mon goût) tant de crédulité, je reste très perplexe quant à la confiance qu'on peut accorder à une telle personne. Autrement dit, il y a matière à se poser questions sur l'intérêt qu'elle en tire…

    En tout cas, la naïveté et la gestion boursière n'ont jamais fait bon ménage. Mais ça, chacun est libre de ses actes et ses choix du moment qu'il en garde la discrétion, ce qui n'est pas le cas ici.


Signaler le message

Fermer

Qui a recommandé ce message ?

Fermer
Retour au sujet EUROPLASMA

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.