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AIR LIQUIDE : L'Allemagne nouveau moteur à H ?

25 juil. 2024 12:45

L'Allemagne, qui mise sur l'hydrogène pour décarboner son économie, se prépare à devoir importer de 50 à 70% des quantités nécessaires, a indiqué mercredi 24 juillet le gouvernement sous la pression des acteurs de l'économie pour mettre en œuvre cet objectif ambitieux.

Pour la première économie européenne qui a renoncé au nucléaire en 2023 et qui veut se sevrer du charbon d'ici 2030 à 2038, l'hydrogène et ses dérivés sont la clé de la décarbonation de l'industrie et de la production d'énergie D'autant que la guerre en Ukraine a sonné le glas du gaz russe bon marché qui a fait tourner les usines allemandes durant des décennies.

Une grande partie des besoins en hydrogène "devra être couverte par des importations de l'étranger", a déclaré mercredi le ministre de l'Économie Robert Habeck (Verts) en présentant la feuille de route du gouvernement pour s'approvisionner auprès de pays tiers.

Selon le ministère, l'Allemagne devra importer en 2030 de l'hydrogène et des dérivés d'hydrogène à hauteur de 45 à 90 térawattheures (TWh), soit 50 à 70% de ses besoins annuels totaux (entre 95 et 130 TWh). D'ici 2045, les besoins du pays pourraient atteindre entre 360 et 500 TWh d'hydrogène et environ 200 TWh de dérivés d'hydrogène.

Berlin dit travailler avec "un grand nombre de pays, de régions et d'acteurs partenaires" afin de "diversifier au maximum les sources d'approvisionnement".

L'établissement de partenariats sur l'hydrogène a été au cœur de nombreux déplacements du chancelier Olaf Scholz et du ministre de l’Économie ces deux dernières années, notamment sur le continent africain, mais aussi au Canada, au Qatar ou en Australie.

L'importation depuis les pays partenaires se fera par bateau, sous forme d'ammoniac ou d'hydrogène liquide, l'Allemagne misant également sur la construction de pipelines pour l'acheminement depuis les régions les moins éloignées.
Une feuille de route à préciser

L'hydrogène doit être utilisé dans les secteurs où les énergies renouvelables, comme le solaire et l'éolien, ne peuvent pas être utilisées directement, par exemple dans les secteurs industriels à forte consommation d'énergie comme la production d'acier. Il doit aussi, à terme, remplacer le gaz dans les centrales produisant de l'électricité.

Plusieurs représentants de l'économie ont critiqué mercredi cette feuille de route, estimant qu'elle n'était pas assez concrète. Il manque "de nouvelles mesures, des impulsions fraîches ou même des jalons qui pourraient stimuler le commerce mondial de l'hydrogène", a déploré Hartmut Rauen, de l'association des constructeurs de machines-outils (VDMA).

Les professionnels du gaz regroupés dans l'association "Zukunft Gas" ont demandé "des mesures concrètes et des calendriers", ainsi que la mise en place d'un "système de certification international uniforme pour l'hydrogène".

7 réponses

  • 25 juillet 2024 12:46

    Le gouvernement fédéral mise sur des coopérations internationales, par exemple avec la Norvège, le Danemark, l’Autriche, l’Italie ou encore le Canada et la Namibie. Des partenariats stratégiques avec l’Afrique du Sud, de l’Ouest et l’Australie sont par ailleurs la pierre angulaire du futur approvisionnement en hydrogène. Dans ces pays, les conditions se prêtent particulièrement à la production d’électricité éolienne et solaire pour la fabrication d’hydrogène.


  • 25 juillet 2024 14:02

    Bonjour bap74,
    Espérons juste que les navires qui transporteront l'hydrogène ou ses dérivés fonctionneront eux aussi à l'hydrogène (l'Australie, c'est loin, entre autres).
    D'autant que l'Allemagne ne sera pas le seul pays à devoir en importer.
    Pendant ce temps, le charbon brulera à plein jusqu'en 2038. Drôles de verts.
    Quelque chose ne tourne plus rond dans la tête des zélites autoproclamées européennes.


  • 25 juillet 2024 14:43

    jep02 Les verts allemands capables de torpiller la production nucleaire en France et de minorer le kWh du nucleaire vendu en France et a l' etranger, mais incapables de faire fermer les mines de charbon et lignite allemandes ... Cherchez l' erreur !
    L' ennui pour H2 en Allemagne, c' est que ce sera 100 % pour Linde et 0 % pour AI. Qu' attendons nous pour titer notre epingle du jeu dans l' hexagone et l' outre- mer ?


  • 25 juillet 2024 14:59

    fturcat 100% Linde ? je pense que tu oublies Messer.

    Vu le marché il y a aura de la place pour tout le monde et si Linfe et Messer doivent investir il y a aura un effet d'entrainement qui profitera forcément aux autres acteurs.

    Cà tourne très rond dans la tête des zélites jep02, L'allemagne est le patron et les décisions sont prises dans leur intérêt.
    Si la France se couche c'est juste plus facile. Mais c'est toujours celui qui paye qui commande et vu le déficit en France...


  • 25 juillet 2024 15:12

    Pendant des années, les finances françaises ont aidé les finances allemandes, notamment lors de la réunification, en adoptant une parité qui nous défavorisait grandement.
    Ensuite, nos zénarques et big décideurs ont trouvé que l'industrie serait mieux en Allemagne qu'en France, et hop, on ferme ici et on importe, et que le tertiaire allait nous sauver.
    Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus de primaire (cf nombre d'agriculteurs et de fermes par rapport aux années 60/70 ; il suffit de se promener dans les étals pour ne trouver quasiment que des produits importés, même en plein été), ni de secondaire (outils de production abandonnés ou transférés dans d'autres pays à bas coût). Reste un tertiaire de moins en moins accessible à la
    population. &nb sp;
    Et ne parlons pas de la fixation du prix du kw/h pour leur faire plaisir, alors que notre électricité n'est quasiment pas issue du gaz.
    Bien qu'ils en produisent, le retour d'ascenseur ne s'est pas produit comme il fallait et s'est transformé en retour de manivelle.
    Et comme Don Quichotte le bellâtre s'en moque.


  • 25 juillet 2024 18:58

    jep02 Aujourd' hui, pour s' occuper un peu, notre paon jupiterien a convie les industriels anglo-saxons et le patron de Mittal. Il y avait aussi les patrons de la BPCE et de la BPI. Devant la pagaille politique interieure, sans doute va-t-il preparer en douce la continuation des rachats de nos derniers fleurons avant les menaces brandies par le NFP. Il va leur expliquer comment il peut les aider a faire des acquisitions bradees, comme il l'a fait pour Belfort Energie (Turbines a vapeur Arabelle). Mais il a encore un tas d' autres societes a solder dans son sac, n'en doutons pas.


  • 25 juillet 2024 21:59


    https://energy-charts.info/charts/energy_pie/chart.htm?l=fr&c=DE&interva l=year

    Pour info, en 2024 la part du charbon dans la prod d'électricité n'est plus que de 5% et 16% pour le lignite. Et l'Allemagne est fortement excédentaire et donc exportatrice d'électricité


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