La production mondiale d'acier brut a augmenté de 5,6 % en glissement annuel en décembre 2024 pour atteindre 144,5 millions de tonnes, selon les dernières données de l'Association mondiale de l'acier (worldsteel). Mais la production totale pour l'ensemble de l'année 2024 a diminué de 0,9 % pour atteindre 1 839,4 millions de tonnes, reflétant une demande plus faible et l'incertitude économique dans plusieurs grandes régions productrices.
La Chine et l'Inde mènent la croissance en décembre
La Chine, le plus grand producteur d'acier au monde, a enregistré une augmentation de 11,8 % en glissement annuel de sa production en décembre pour atteindre 76,0 millions de tonnes, malgré une baisse de 1,7 % de la production totale pour 2024 à 1 005,1 millions de tonnes, a déclaré worldsteel vendredi 24 janvier. Ce coup de pouce en fin d'année peut être attribué à une demande accrue due à la reconstitution des stocks avant le Nouvel An lunaire et à l'arrivée de l'hiver qui affecte les transports, ainsi qu'à une plus grande attention portée aux exportations. Un mois plus tôt, en novembre, les ventes de logements neufs avaient également progressé en glissement annuel. Mais le ralentissement de la consommation intérieure a pesé sur la production tout au long de l'année 2024, en raison d'un marché immobilier déprimé et de politiques de relance gouvernementales peu efficaces.
L'Inde a également connu une forte croissance en décembre, la production ayant augmenté de 9,5 % pour atteindre 13,6 millions de tonnes. Cela a contribué à une augmentation annuelle de 6,3 %, portant la production totale de l'année à 149,6 millions de tonnes, ce qui témoigne de la forte demande intérieure sur le marché de l'acier de ce pays d'Asie du Sud.
Europe et Amériques : performances mitigées
L'Allemagne a enregistré une hausse de 4,1 % en glissement annuel de sa production en décembre, pour atteindre 2,7 millions de tonnes, avec une augmentation annuelle de 1,5 % pour l'ensemble de l'année.
Si la production d'acier brut dans le secteur sidérurgique européen s'est améliorée, la faiblesse de la demande sur les marchés en aval continue de préoccuper les acteurs du marché.
L'Association européenne de l'acier (Eurofer) a demandé la tenue d'une réunion urgente et d'un sommet européen pour venir en aide à l'industrie sidérurgique de la région « en crise ».
« Le secteur sidérurgique de l'UE souffrait déjà des crises actuelles de l'énergie et des matières premières, et en plus, le marché de l'UE est une fois de plus inondé par de l'acier étranger bon marché », a déclaré l'association dans une lettre adressée au président et au vice-président de la Commission de l'UE, publiée le 6 décembre 2024.
Pendant ce temps, l'Amérique du Nord a connu une baisse de 4,3 % de sa production en décembre, à 8,8 millions de tonnes, contribuant à une baisse annuelle de 4,2 %, à 105,9 millions de tonnes. Les États-Unis, principal producteur de la région, ont affiché une baisse de 2,4 % de la production en 2024, à 79,5 millions de tonnes, reflétant les difficultés persistantes de la demande industrielle et de l'activité de construction.
Les récents changements de politique aux États-Unis ont suscité des inquiétudes quant à l'éventualité de nouveaux droits de douane sur les importations d'acier, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur l'industrie sidérurgique américaine.
En Amérique du Sud, la production brésilienne a légèrement augmenté de 1,8 % en décembre par rapport à l'année précédente, pour atteindre 2,6 millions de tonnes, tandis que la production annuelle a augmenté de 5,3 % pour atteindre 33,7 millions de tonnes.
Le Royaume-Uni enregistre la plus forte baisse annuelle
Le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse de production d'acier brut parmi les 40 premiers producteurs, avec une chute de 29,0 % d'une année sur l'autre pour atteindre 4,0 millions de tonnes en 2024. Cette forte baisse reflète les défis permanents de l'industrie sidérurgique britannique, notamment les coûts élevés de l'énergie, la faible demande intérieure, les conditions économiques négatives, les problèmes de compétitivité et les changements structurels vers la décarbonisation.
La Russie et les autres pays de la CEI poursuivent leurs difficultés
La Russie est restée l'un des dix premiers producteurs d'acier les moins performants, la production de décembre ayant chuté de 8,6 % en glissement annuel pour atteindre 5,7 millions de tonnes et la production annuelle ayant chuté de 7,0 % pour atteindre 70,7 millions de tonnes. Les sanctions économiques, la faiblesse de la demande intérieure et la concurrence des exportations chinoises moins chères ont pesé sur le secteur.
Les pays membres de la Communauté des États indépendants (CEI) ont enregistré une baisse de 6,8 % en glissement annuel en décembre, à 6,8 millions de tonnes, et une baisse annuelle de 4,2 %, à 84,8 millions de tonnes en 2024.
L'Ukraine, cependant, a été une exception dans la région, affichant une augmentation de 21,6 % en glissement annuel de la production d'acier brut à 7,6 millions de tonnes en 2024, reflétant les efforts pour relancer son industrie sidérurgique malgré les défis géopolitiques en cours à la suite de l'invasion non provoquée de la Russie en 2022.
La forte croissance annuelle de la Turquie est affaiblie par la faiblesse du mois de décembre
La production d'acier brut de la Turquie a augmenté de 9,4 % en 2024 pour atteindre 36,9 millions de tonnes, ce qui représente l'un des taux de croissance les plus rapides parmi les principaux producteurs. Mais la production de décembre a chuté de 7,6 % en glissement annuel pour atteindre 3,0 millions de tonnes.
