
ODDO BHF AM
La crise provoquée par l'invasion de l'Ukraine a lourdement pesé sur les résultats et la performance boursière des sociétés chimiques diversifiées en Europe. L'industrie chimique européenne a sans nul doute traversé la crise la plus grave de son histoire. Depuis 2 ans, les volumes ont reculé de 15 % avec un taux d'utilisation des capacités de production tombé à 74 %, comparé au plus bas historique de 70 % enregistré lors de la grande crise financière de 2008/2009.
La récession a été aggravée par une envolée des prix de l'énergie qui a comprimé les marges du secteur à un niveau historiquement bas et affaibli la compétitivité des acteurs européens. La valorisation du secteur a par conséquent touché un point bas, niveau constaté historiquement lors des plus fortes récessions.
Nous percevons une inflexion de la dynamique qui a pénalisé le secteur au cours des deux dernières années. Elle nous a conduits à renforcer le poids des valeurs chimiques européennes plus cycliques dans nos portefeuilles. Outre une valorisation particulièrement attractive, des catalyseurs positifs se mettent en place qui confèrent à ces titres un potentiel de surperformance très important.
Le cycle baissier touche probablement à sa fin.
Après 7 trimestres consécutifs de baisse, les industriels du secteur que nous avons rencontrés récemment signalent un rebond important des volumes au premier trimestre 2024. Covestro a ainsi constaté un rebond de plus de 10 % des volumes vendus dans toutes les régions. Evonik, pour sa part, a publié un rebond de 28 % de son résultat opérationnel (EBITDA) au premier trimestre grâce au rebond des volumes permettant une progression de sa marge de 10,2 % à 13,7 %.
Les risques structurels pesant sur l'industrie européenne ont probablement été surestimés selon nous.
La coupure définitive de l'approvisionnement en gaz russe et l'envolée des prix de l'énergie en 2022 ont fait craindre une perte de compétitivité structurelle des groupes chimiques européens par rapport aux concurrents asiatiques et américains.
Ce risque semble désormais écarté, les prix du gaz ayant reflué au niveau qui prévalait avant l'invasion de l'Ukraine grâce à la substitution du gaz russe par du gaz liquéfié (LNG) dont la capacité devrait encore augmenter de 50 % d'ici 2030 et faire baisser davantage le prix à l'avenir. Il faut surtout souligner que les entreprises européennes payent actuellement le gaz au même prix que les pays asiatiques.
D'autre part, les groupes chimiques européens ont une envergure globale avec seulement 45 % de leur capacité de production située en Europe qui leur a permis de résister à la crise.
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