(Actualisé avec bilan de mercredi revu à la hausse, 2e paragraphe, et interpellations, 1er paragraphe) HARARE, 2 août (Reuters) - Au lendemain d'affrontements sanglants, la police zimbabwéenne a encerclé jeudi à Harare le siège du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principale formation d'opposition, avant de pénétrer à l'intérieur et d'interpeller 16 des permanents qui y étaient retranchés. Six personnes, selon un bilan revu à la hausse jeudi, ont trouvé la mort mercredi lorsque l'armée est intervenue pour disperser des partisans de l'opposition qui accusent le parti au pouvoir, la Zanu-PF, de chercher à truquer les résultats de la présidentielle de lundi. Le bilan initial faisait état de trois morts mais trois personnes sont décédées de leurs blessures, a rapporté jeudi la police. Le président sortant, Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a demandé une enquête indépendante sur ces violences. Plusieurs gouvernements étrangers et des organisations internationales ont lancé des appels au calme. Le pays attend toujours la proclamation des résultats officiels du scrutin de lundi, le premier depuis la chute en novembre dernier de Robert Mugabe, chassé par l'armée après 37 années de pouvoir. La commission électorale a fait savoir jeudi matin que cette proclamation allait intervenir "très prochainement". Le dirigeant du MDC, Nelson Chamisa, 40 ans, qui accuse la Zanu-PF de chercher à truquer les résultats, a affirmé jeudi qu'il était le vainqueur et que cela expliquait la lenteur des autorités à proclamer l'issue du scrutin. Lors de sa première apparition publique depuis l'élection, Chamisa a demandé à ses partisans de rester calmes et de se préparer à fêter dignement la victoire. APPELS AU CALME Le site internet de la commission électorale (ZEC) était toujours désactivé jeudi midi après avoir été piraté durant la nuit. Presque tous les commerces du centre d'Harare sont restés fermés. Emmerson Mnangagwa a annoncé qu'il s'était entretenu avec Nelson Chamisa afin de "désamorcer la situation". Les observateurs du Commonwealth, par la voix de l'ancien président ghanéen John Mahama, ont critiqué l'attitude de l'armée mercredi et dénoncé "un usage excessif de la force contre des civils désarmés". Les Nations unies et l'Union européenne ont lancé un appel au calme et la Grande-Bretagne, l'ancienne puissance coloniale, a fait part de sa "profonde préoccupation" après les violences de mercredi. L'ambassadeur du Royaume-Uni à Harare a demandé que les soldats regagnent leurs casernes et a appelé tous les responsables politiques à la responsabilité. "Après les tirs et les violences qui ont coûté la vie à plusieurs personnes, nous appelons au calme et à la retenue dans les deux camps et à ce que les manifestations se déroulent dans le respect de la loi", a déclaré à Bruxelles le Service européen pour l'action extérieure. L'ambassade des Etats-Unis au Zimbabwe a conseillé à ses ressortissants d'éviter le centre-ville de Harare. (Joe Brock et MacDonald Dzirutwe, avec Ed Cropley et James Macharia; Arthur Connan, Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français)
Zimbabwe-Tension à Harare, 16 interpellations au siège du MDC
information fournie par Reuters 02/08/2018 à 18:33
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