Des traders travaillant à la Bourse de New York
La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé jeudi avec deux grands indices en baisse sur fond de regain d'inquiétude sur les valeurs liées à l'intelligence artificielle (IA) au lendemain de la publication des résultats et prévisions d'Oracle.
Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones avance de 113,62 points, soit 0,24%, à 48.171,37 points.
Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 26,07 points, soit 0,38%, à 6.860.61 points.
Le Nasdaq Composite cède 153,32 points, soit 0,65%, à 23.500,83 points.
Oracle chute jeudi de 15,56% après avoir dit mercredi soir anticiper un chiffre d'affaires pour le trimestre en cours inférieur aux attentes, tout en annonçant une hausse de 15 milliards de ses dépenses d'investissement annuelles. Dans son sillage, Nvidia recule de 2,33%, Advanced Micro Devices de 2,75%, Micron Technology de 1,08% et Microsoft de 0,20%. Les résultats de Broadcom (-3,13%), attendus après la clôture de Wall Street, constitueront un nouveau test pour les marchés.
Oracle s'est fait remarquer en septembre à la faveur de l'annonce de la signature d'un accord avec OpenAI, le créateur de ChatGPT, dans la construction de centres de données, ce qui a provoqué un rallye sur le titre. Mais depuis le soufflé est retombé et l'action est en passe d'enregistrer sa plus forte baisse trimestrielle depuis la mi-2022.
Le marché redoute la formation d'une bulle spéculative dans l'IA, comparable à celle des années 2000, au regard des investissements colossaux, souvent financés par des emprunts, consentis par les géants technologiques américains.
Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown, souligne qu'Oracle a été à l'épicentre du débat sur les dépenses dans l'IA, étant donné que le groupe ne dispose pas des flux de trésorerie comparables à ceux d'Alphabet (-0,33%), Amazon (-0,93%) et Microsoft.
"Les marchés ont rapidement regardé au-delà de la hausse massive des bénéfices, liée à une vente exceptionnelle d'actifs, et se sont concentrés sur l'augmentation des dépenses d'investissement et la faiblesse des flux de trésorerie", a-t-il expliqué. Selon lui, les investisseurs craignent que ces investissements tardent à porter leurs fruits.
L'indice VIX de la volatilité, considéré comme le baromètre de la peur à Wall Street, remonte légèrement jeudi, à près de 16 points, tandis que le secteur technologique et celui des semi-conducteurs sont dans le rouge.
Parallèlement, les indicateurs économiques sur le marché du travail continuent de susciter des interrogations puisque les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté aux Etats-Unis la semaine dernière, à 236.000.
La Réserve fédérale américaine (Fed), en abaissant mercredi ses taux directeurs de 25 points de base, a dit être dans l'attente de signaux plus clairs sur le marché de l'emploi pour la suite de sa politique monétaire.
Dans le reste des valeurs du jour, Eli Lilly prend 1,89%, le laboratoire ayant annoncé que son médicament de nouvelle génération contre l'obésité avait permis aux patients de perdre en moyenne 28,7% de leur poids lors d'un essai clinique, un résultat meilleur que le Zepbound, un autre traitement du groupe.
Adobe cède 2,29%, la prévision de marge du groupe ayant déçu malgré de solides perspectives pour l'exercice fiscal 2026.
(Rédigé par Claude Chendjou, avec Pranav Kashyap à Bangalore, édité par Kate Entringer)

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