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Vol au Louvre: la directrice du musée reconnaît des failles, propose de nouvelles mesures
information fournie par AFP 22/10/2025 à 21:12

La directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars, auditionnée par la commission de la Culture du Sénat, à Paris, le 22 octobre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

La directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars, auditionnée par la commission de la Culture du Sénat, à Paris, le 22 octobre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

La directrice du Louvre, Laurence des Cars, a reconnu mercredi des failles dans le système de surveillance extérieur du grand musée parisien et proposé de nouvelles mesures dont un commissariat de police en son sein, trois jours après le casse spectaculaire au cours duquel huit joyaux de la Couronne ont été volés.

"Il ne s'agit nullement pour moi de me dérober ou d'adopter une position de déni. Malgré nos efforts, malgré notre travail acharné au quotidien, nous avons été mis en échec", a-t-elle dit devant la commission de la Culture du Sénat qui l'a auditionnée pendant plus de deux heures.

Cette première prise de parole publique était très attendue après des jours d'intense polémique sur la sécurité des oeuvres dans le musée le plus visité du monde, qui a rouvert ses portes mercredi.

Présidente-directrice du Louvre depuis septembre 2021, Mme des Cars a indiqué avoir proposé sa démission à la ministre de la Culture Rachida Dati, qui l'a refusée.

- Vidéosurveillance "très insuffisante" -

"Le système de sécurité tel qu'il est en place aujourd'hui dans la galerie d'Apollon a parfaitement fonctionné", y compris toutes ses alarmes, a assuré la dirigeante.

Elle a en revanche admis que le système de surveillance vidéo de l'extérieur du gigantesque palais était "très insuffisant", évoquant une "faiblesse dans la protection périmétrique": "Nous n'avons pas repéré suffisamment à l'avance l'arrivée des voleurs".

"Il y a quelques caméras périmétriques, mais qui sont vieillissantes (...), le parc est très insuffisant, ne couvre pas l'ensemble des façades du Louvre, et malheureusement du côté de la galerie d'Apollon" où a eu lieu le vol, "la seule caméra est posée en direction de l'ouest et donc ne couvrait pas le balcon concerné par l'effraction", a-t-elle détaillé.

Les malfaiteurs ont pénétré dans le musée grâce à un monte-charge installé sur la voie publique et fracturé à la disqueuse une porte-fenêtre en verre anti-effraction puis les vitrines abritant les joyaux, le tout en quelques minutes, avant de disparaître avec huit trésors nationaux.

La question qui se pose, selon Mme des Cars, est celle de "l'adaptation de ce système de sécurité à un nouveau type d'attaque, à de nouveaux modes opératoires qui n'avaient pas été envisagés".

A court terme, elle entend "solliciter le ministère de l'Intérieur pour étudier si l'installation d'un commissariat de police au sein du musée serait envisageable". Une demande relayée par Rachida Dati auprès de Matignon et de l'Elysée, a indiqué la ministre au Parisien.

Laurence des Cars souhaite aussi pouvoir empêcher le stationnement des véhicules aux abords du musée.

La dirigeante a assuré avoir, dès son arrivée, "accéléré l'élaboration" d'un plan de sécurisation à plus long terme du musée, ou "schéma directeur". Ces travaux, chiffrés à 80 millions d'euros et qui doivent débuter en 2026, permettront selon elle de couvrir "l'ensemble des façades" et de "doubler" le nombre de caméras sur le domaine du Louvre.

Sa responsable de la sécurité, Dominique Buffin, a toutefois ajouté que "la réglementation nous limite sur l'emprise de notre vidéoprotection", avec des compétences qui relèvent "de la préfecture de police de Paris".

Selon Mme Buffin, ce système rénové devrait être relié à un "hyperviseur", un système informatique d'analyse rapide des images.

S'agissant de la mise en oeuvre du plan de sécurisation, il n'y a "pas eu de retard", "nous accélérons autant que nous pouvons dans le cadre extrêmement contraint et lent des marchés publics", a assuré Mme des Cars, alors qu'un pré-rapport de la Cour des comptes évoque un "retard persistant" sur ce point.

- "Constat terrible" -

La dirigeante a également dit avoir été frappée, dès son arrivée en provenance d'un musée d'Orsay bien plus moderne, par le "sous-investissement chronique en matière d'équipement et d'infrastructures au Louvre". Elle a déploré des "infrastructures techniques absolument obsolescentes, voire absentes", "un constat terrible pour le plus grand musée du monde".

Des visiteurs font la queue devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, et le musée du Louvre le jour de sa réouverture après un vol de bijoux, le 22 octobre 2025 à Paris ( AFP / Thibaud MORITZ )

Des visiteurs font la queue devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, et le musée du Louvre le jour de sa réouverture après un vol de bijoux, le 22 octobre 2025 à Paris ( AFP / Thibaud MORITZ )

"Je ne veux pas laisser penser que ce vol est une fatalité. Je n'ai cessé depuis ma prise de fonction en septembre 2021 d'attirer l'attention de notre tutelle de la représentation nationale et des médias sur l'état de dégradation et d'obsolescence générale du Louvre, ses bâtiments et structure", a-t-elle souligné.

Le président Emmanuel Macron a demandé de son côté mercredi une "accélération" des "mesures de sécurisation en cours de déploiement" au Louvre, visité par neuf millions de visiteurs en 2024.

En coulisses, l'enquête se poursuit pour tenter de mettre la main sur les quatre cambrioleurs et leur incroyable butin.

La couronne de l'impératrice Eugénie, qui leur avait échappé dans leur fuite, est "assez endommagée". Sa restauration est "délicate mais possible", a annoncé Mme des Cars.

L'enquête "progresse", a assuré sur CNews et Europe 1 le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez. "J'ai toute confiance, ça c'est sûr, dans le fait que nous retrouverons les auteurs", a-t-il martelé.

Les bijoux volés ont été estimés par le musée à 88 millions d'euros, un montant qui ne tient toutefois pas compte de leur valeur patrimoniale.

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25 commentaires

  • 22 octobre 21:17

    Environ 1200 agents de sécurité au Louvre qui doivent être utilisés pour vérifier que les enfants ne touchent pas les vitrines et à faire évacuer les salles pour permettre aux cambrioleurs de travailler tranquillement? On se moque du monde et une nouvelle fois, aucun responsable mais plus de moyens! Une vraie vitrine de la mentalité actuelle du pays sans aucune culture du résultat ni de la responsabilité.


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