
( AFP / ERIC PIERMONT )
Veolia a abandonné lundi son projet d'un site de stockage de déchets dangereux à Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais), invoquant un "mur de défiance local" infranchissable du fait de difficultés causées par des installations de gestion de déchets préexistantes dans la même commune.
En projet depuis plus de deux ans, ce site était censé accueillir chaque année jusqu'à 100.000 tonnes de "résidus minéraux ultimes": des résidus d'épuration de fumée d'incinérateurs, de l'amiante, des boues industrielles ou encore des terres contaminées.
Hersin-Coupigny "pour nous était le meilleur site pour développer une installation comme celle-ci" dans les Hauts-de-France, rappelle à l'AFP Franck Choplin, directeur général des installations de stockage de déchets dangereux exploitées par Veolia France.
Car il s'agit d'une zone "non inondable" et "déjà artificialisée" en tant qu'ancienne carrière utilisée par une cimenterie, avec des argiles "d'excellente qualité" pour confiner les déchets dangereux et "des accès routiers idéaux", ajoute-t-il.
"L'expertise de Veolia ne faisait plus débat en la matière", mais le groupe n'a pas réussi à franchir un "mur de défiance local, très spécifique à Hersin-Coupigny", lié à deux autres sites d'enfouissement de déchets gérés par des entreprises concurrentes et posant des problèmes, selon M. Choplin.
De 600 à 700 personnes avaient manifesté à Hersin-Coupigny contre le projet de Veolia en février, avec le soutien d'élus locaux de tous bords.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait alors également exprimé son opposition à ce projet car situé "dans une commune dont les habitants se plaignent déjà des nuisances de deux installations de traitement de déchets" non dangereux.
Les Hauts-de-France vont cependant devoir réfléchir "très rapidement" à une solution alternative, car la région ne dispose plus d'installation de stockage de déchets dangereux (ISDD) depuis 1994 et expédie actuellement ses résidus de cette catégorie vers d'autres régions, principalement l'Ile-de-France et le Grand Est, souligne M. Choplin.
Par ailleurs, les Hauts-de-France produisent déjà "plus de 300.000 tonnes de résidus minéraux ultimes" par an, un chiffre voué à augmenter dans les années à venir en raison de la politique de réindustrialisation de la région, poursuit-il.
Veolia "regrette aujourd'hui d'être contraint de retirer son dossier", mais va rester à la disposition des acteurs industriels et pouvoirs publics locaux pour trouver une autre solution, selon un communiqué de presse du groupe.
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