par David Brunnstrom et Bhargav Acharya
Le milliardaire Elon Musk, principal donateur de la campagne électorale de Donald Trump l'an dernier, a marqué samedi une rupture supplémentaire avec le président américain en annonçant la création de sa propre formation politique, critiquant à nouveau la vaste réforme budgétaire de Trump dont il estime qu'elle va provoquer la faillite des Etats-Unis.
Comme le réclamait Donald Trump, les deux chambres du Congrès, contrôlées avec une majorité étroite par les pairs républicains du président américain, ont
adopté
au cours de la semaine écoulée la "grande et belle loi" budgétaire ("big and beautiful law", selon les termes utilisés par Trump) destinée à permettre au chef de la Maison blanche de mettre en oeuvre ses principales réformes politiques.
Donald Trump a promulgué le projet de loi vendredi, jour de la fête nationale américaine, lors d'une cérémonie organisée à la Maison blanche.
Réfractaire de longue date à ce texte qui devrait alourdir de 3.400 milliards de dollars la dette américaine - laquelle s'élève déjà à 36.200 milliards de dollars -, Elon Musk, un temps conseiller de Donald Trump, a réitéré cette semaine ses critiques, qui furent un mois plus tôt au coeur de la
querelle publique
entre deux des hommes les plus influents au monde.
Après avoir demandé la veille à ses suiveurs sur le réseau social X, qu'il détient, si la création d'un nouveau parti politique aux Etats-Unis était nécessaire, Elon Musk a écrit samedi former le "parti de l'Amérique" pour rendre aux Américains leur "liberté".
"Par un facteur de 2 contre 1, vous voulez un nouveau parti politique et vous l'aurez !", a-t-il dit.
L'homme d'affaires, devenu le plus riche au monde grâce à ses firmes Tesla et SpaceX, a dépensé plusieurs centaines de millions de dollars pour la campagne de réélection de Donald Trump, dont il a été membre de l'administration plus tôt cette année pour diriger le nouveau département dit de l'Efficacité gouvernementale, chargé de "couper" dans les dépenses fédérales.
La relation semble-t-il idyllique entre Donald Trump et Elon Musk a pris du plomb dans l'aile quand celui-ci a menacé début juin de financer des campagnes électorales concurrentes à celles des élus républicains du Congrès qui approuveraient le vaste projet de budget voulu par le président américain.
Le milliardaire avait également émis l'hypothèse de créer une formation politique alternative.
Donald Trump a pour sa part réitéré la semaine dernière sa
menace
de supprimer les milliards de dollars de subventions fédérales dont bénéficient les entreprises d'Elon Musk.
Interrogé par des utilisateurs du réseau social X sur les raisons qui l'ont fait changer d'avis sur Donald Trump, passant de soutien sans faille à critiques acerbes, Elon Musk a répondu: "Alourdir une dette déjà hallucinante de 2.000 milliards sous Biden à 2.500 milliards. Cela va mettre le pays en faillite".
Aucun commentaire n'a été effectué dans l'immédiat par Donald Trump ou par la Maison blanche.
En marge de la querelle entre Elon Musk et Donald Trump, l'action Tesla a plongé, alors qu'elle avait enregistré des gains dans le sillage de la réélection du président américain en novembre et s'était hissée à un record de plus de 488 dollars en décembre. Elle a clôturé la semaine dernière à 315,35 dollars.
Bien qu'il dispose de vastes finances, Elon Musk pourrait éprouver des difficultés à perturber le duopole républicains-démocrates qui régit la vie politique américaine depuis plus de 160 ans.
Par ailleurs, la cote de popularité de Donald Trump est globalement restée stable depuis le début en janvier de son second mandat, avec plus de 40% d'opinion favorable, malgré des politiques souvent polarisantes.
(David Brunnstrom et Bhargav Acharya; version française Jean Terzian)
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