
( AFP / SAMUEL KUBANI )
L'aciériste américain US Steel a menacé mercredi de fermer plusieurs sites en cas d'échec de son rachat par son concurrent japonais Nippon Steel, une opération à laquelle s'oppose le gouvernement américain.
US Steel a indiqué, dans un communiqué, que sans cette prise de contrôle, il renoncerait à des investissements massifs de modernisation de ses installations de Mon Valley Works (Pennsylvanie) et Gary Works (Indiana).
Fin août, l'entreprise de Pittsburgh (Pennsylvanie) s'est engagée à ajouter 1,3 milliard de dollars à l'enveloppe promise pour ce plan d'investissement dans le cadre du rachat par Nippon Steel, soit 2,7 milliards au total.
"Si US Steel devait poursuivre seul", sans s'unir à Nippon Steel, la société "ne prendrait pas les mêmes engagements", a prévenu la direction de cet ancien géant du capitalisme américain, descendant de l'empire de l'entrepreneur Andrew Carnegie.
Lundi, la candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris a affirmé, lors d'une réunion de campagne, vouloir maintenir l'aciériste sous contrôle américain.
Le président américain Joe Biden, avait déjà dit, à plusieurs reprises, vouloir bloquer cette acquisition, annoncée en décembre dernier pour un montant de 14 milliards de dollars, mais suspendue faute d'autorisation des régulateurs.
Le candidat républicain Donald Trump a, lui, promis de s'opposer à cette opération en cas d'élection.
Le sujet est très sensible, car la Pennsylvanie est un Etat clé pour la présidentielle américaine.
US Steel a annoncé mercredi qu'un rassemblement de salariés aurait lieu le jour même au siège de l'aciériste en soutien au projet de reprise par Nippon Steel.
Le syndicat des métallos USW (United Steelworkers) a qualifié cette annonce de "pathétique".
"Cette fusion hypothèquerait l'avenir des travailleurs", a affirmé l'USW, qui est opposé à l'acquisition par Nippon Steel, par crainte d'une casse sociale, même si le groupe japonais s'est engagé à maintenir l'emploi.
"Sans la transaction avec Nippon Steel, US Steel se séparerait, pour l'essentiel, de ses hauts-fourneaux, mettant en danger des milliers d'emplois syndiqués et bien payés", a martelé de son côté le groupe.
L'impossibilité éventuelle de réaliser la fusion entre les deux aciéristes "poserait sérieusement la question du maintien du siège à Pittsburgh", a ajouté l'entreprise.
Mardi, Nippon Steel a, une nouvelle fois, tenté de rassurer gouvernement américain et syndicat en affirmant qu'après son rachat, US Steel demeurerait "une entreprise américaine", avec une majorité de citoyens américains au conseil d'administration.
Le projet de reprise a déjà été accepté par le conseil d'administration et les actionnaires d'US Steel.
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