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Une société suisse au coeur de l'enquête sur la corruption à l'IAAF
information fournie par Reuters 28/08/2019 à 11:23

    par Nathan Layne et Gabrielle Tétrault-Farber
    NEW YORK/PARIS, 28 août (Reuters) - Les magistrats français
enquêtant sur la corruption au sommet de l'athlétisme mondial
ont acquis la conviction qu'une société suisse associée au
japonais Dentsu, géant mondial de la publicité, avait joué un
rôle "central" dans un système destiné à détourner des fonds
importants, selon des documents dont Reuters a obtenu copie et
une personne au fait du dossier. 
    La justice n'a pas formellement mis en cause Dentsu, ni son
partenaire suisse, Athletics Managements & Services (AMS), deux
sociétés qui gèrent en tandem les droits marketing et télévisés
de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), tout en
démontant leurs pratiques alléguées.
    En revanche, l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack et
son fils, l'homme d'affaires et consultant Papa Massata Diack,
seront bien jugés en France pour corruption et blanchiment en
bande organisée.  
    Sont également renvoyés en correctionnelle l'ancien
trésorier de l'IAAF et ex-président de la Fédération russe
d'athlétisme (ARAF) Valentin Balakhnichev et un ex-entraîneur de
l'équipe russe d'athlétisme, Alexeï Melnikov, tous deux en fuite
en Russie et sous le coup d'un mandat d'arrêt international.
    L'avocat français Habib Cissé, conseiller juridique de
Lamine Diack, et le médecin français Gabriel Dollé, responsable
du département antidopage de l'IAAF au moment des faits, seront
eux aussi jugés dans cette affaire pour corruption.
    Les trois juges d'instruction menés par Renaud Van Ruymbeke
ont signé le 19 juin leur ordonnance de renvoi devant le
tribunal correctionnel, étape essentielle de cette enquête qui a
commencé comme une affaire de dopage dans l'athlétisme russe.
    
    MILLIONS DE DOLLARS
    Les investigations, longues de quatre ans, ont donné une
nouvelle dimension à ce dossier, qui a progressivement mis au
jour les procédés prêtés à la Fédération sous le mandat de
Lamine Diack (1999-2015) : celle-ci aurait non seulement couvert
des cas de dopage moyennant des rémunérations occultes mais
aussi servi à financer la famille Diack, à en croire les
magistrats enquêteurs.
    AMS, une société de droit suisse basée à Lucerne, "a joué un
rôle central essentiel dans le processus de détournement des
revenus des sponsors" au profit de Papa Massata Diack, écrivent
les juges dans leur ordonnance de 89 pages, que Reuters a pu
consulter.
    En clair, Diack fils est soupçonné d'avoir perçu, en plus de
ses émoluments de consultant de l'IAAF, des revenus de sponsors
"au préjudice de l'IAAF" via ses sociétés, qui bénéficiaient de
contrats signés entre l'IAAF et le tandem Dentsu-AMS.
    Les montants se chiffrent en millions de dollars.
    Dans l'ordonnance de renvoi, rien ne dit si AMS a agi
délibérément et en toute connaissance de cause.    
    La société n'a pas donné suite aux questions de Reuters en
invoquant sa politique consistant à ne pas répondre aux
journalistes. Pour sa part, Dentsu a déclaré, par la voix d'un
porte-parole, qu'elle n'avait pas connaissance des allégations
apparaissant dans l'ordonnance de renvoi et qu'elle n'avait
jamais été interrogée sur le sujet.
    Les trois juges ont demandé aux autorités suisses de mener
des perquisitions au siège d'AMS et d'interroger ses dirigeants,
une requête qui est pour l'heure restée lettre morte, selon une
copie de la demande d'entraide que Reuters a pu consulter et
selon une personne informée du dossier.
    
    PARTENAIRE HISTORIQUE
    Contactées par Reuters, les autorités judiciaires suisses
ont fait savoir qu'elles avaient bien été sollicitées, tout en
renvoyant vers la justice française pour de plus amples détails.
Renaud Van Ruymbeke et le Parquet national financier (PNF), de
leur côté, n'ont pas voulu faire plus de commentaires.
    Cette demande d'entraide, de même que les éléments de
l'ordonnance concernant AMS, n'étaient pas connus.
    Ils montrent à quel point la justice française a peiné à
obtenir de l'aide à l'étranger et donnent un aperçu des
pratiques en vigueur au plus haut niveau de l'athlétisme
mondial.
    Au coeur de cette affaire : Dentsu, cinquième agence de
publicité au monde, l'une de ces sociétés auxquelles ont souvent
recours les fédérations sportives, faute du savoir-faire
nécessaire, pour s'occuper de sujets aussi complexes que les
droits télévisés et la gestion des sponsors.
    Dentsu, dont le siège se trouve à Tokyo, a récupéré la
plupart des droits de l'IAAF après la faillite, en 2001, du
suisse ISL, partenaire historique de l'instance. Dentsu a
ensuite noué un partenariat avec AMS, une société fondée par des
anciens d'ISL, à qui le Japonais a délégué une partie de ses
activités liées à l'athlétisme.
    
    "AMS, C'EST DENTSU" 
    Les deux entreprises n'ont aucun lien capitalistique mais
elles se sont étroitement rapprochées, à tel point que le
directeur général mondial de Dentsu Sports, Kyoshi Nakamura, a
déclaré lors d'une réunion à Tokyo, en 2016, que Dentsu et AMS
étaient "complètement intégrées", selon un courrier transmis par
l'avocat de l'IAAF Régis Bergonzi aux juges d'instruction.
    "AMS, c'est Dentsu" et donc pas un simple prestataire, a
déclaré le dirigeant japonais à cette même occasion, selon le
même document aux mains de la justice française.
    Papa Massata Diack a dit à Reuters qu'il déniait toute
légitimité à l'enquête conduite par Renaud Van Ruymbeke. Il vit
actuellement au Sénégal, un pays qui a refusé de l'extrader et
s'est globalement montré peu enclin à collaborer avec la justice
française dans ce dossier, en refusant notamment de fournir des
données bancaires.
    Lamine Diack, lui-même ancien athlète de haut niveau,
spécialiste du saut en longueur, a pour sa part toujours nié
toute faute.
    Selon Nicole Jeffery, porte-parole de l'IAAF, l'institution
a réformé sa gouvernance depuis que le Britannique Sebastian Coe
a pris la succession de Lamine Diack, en 2015. Toujours selon
elle, la fédération est une victime dans cette affaire et la
justice française est "la mieux placée pour enquêter, étayer les
allégations et parvenir à des conclusions".
    Les investigations se poursuivent dans un autre volet de
l'affaire - mais plus sous la supervision de Renaud Van
Ruymbeke, à la retraite depuis peu - qui concerne cette fois
l'attribution des Jeux olympiques et des championnats du monde.
    Dans ce deuxième volet, l'ex-président du Comité olympique
japonais Tsunekazu Takeda a été mis en examen en France le 10
décembre 2018. La justice française le soupçonne d'avoir
autorisé le versement de pots-de-vin afin de rallier le soutien
de membres africains du Comité international olympique (CIO),
via la famille Diack, en faveur d'une candidature de Tokyo en
vue de l'organisation des JO de 2020. 
    AMS et Dentsu ne sont pas à l'abri de poursuites dans cette
affaire dans l'affaire, selon la personne au fait du dossier.
      

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A global sports deal under investigation IMG    https://tmsnrt.rs/2Z7qreI
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Emmanuel Jarry à Paris, Antoni Slodkowski, Mari Saito et
Chris Gallagher à Tokyo, John Miller à Lucerne Michael Shileds à
Zurich, Aradhana Aravindan à Singapour, Edward McAllister à
Dakar, Simon Carraud à Paris et Liangping Gao à Pékin)
 

1 commentaire

  • 28 août 11:48

    Un joli pays la Suisse, avec du chocolat , du papier alu et des marmottes..mais bon avec aussi beaucoup d'argent international pas très clair et une Justice un peu trop ....suisse !


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