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Un sénateur recadré après ses propos controversés sur le glyphosate
information fournie par Reuters 13/05/2019 à 18:00

    * Un sénateur UDI réfute le lien entre cancer et glyphosate
    * "Pas de conclusion dans le rapport", corrige Villani 
    * Soupçons de lobbying de la part de Monsanto 

 (Actualisé tout du long avec contexte, commentaires et
précisions)
    TOULOUSE, 13 mai (Reuters) - Le sénateur UDI de
Haute-Garonne, Pierre Médevielle, qui a affirmé à de nombreux
médias que la cancérogénicité du glyphosate n'était pas établie
scientifiquement, a été désavoué lundi par ses pairs, notamment
par Cédric Villani, député La République en marche (LaRem) de
l'Essonne.
    Considéré comme "probablement carcinogène pour l'homme" par
le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC),
émanation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS),
l'herbicide vedette de Monsanto - filiale du groupe allemand
Bayer  BAYGn.DE  - n'est en revanche pas classé comme tel par
les agences sanitaires européenne (Efsa) et française (Anses). 
    Alors qu'un rapport parlementaire sur le rôle des agences
sanitaires doit être présenté jeudi à la presse, sous l'égide de
l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et
technologiques (Opecst), Pierre Médevielle, co-rapporteur de ce
document, a déclaré à Reuters que malgré "une véritable psychose
autour des effets du glyphosate (...) aucune étude scientifique
ne prouve sa cancérogénicité ni en France, ni en Europe, ni dans
le monde".
    Le rapport en question, qui a nécessité quinze mois
d'enquête et plus de 70 auditions, porte sur "l'indépendance et
l'objectivité des agences chargées d'évaluer la dangerosité des
substances mises sur le marché".    
    "Il n'y a pas de rapport sur le glyphosate, (...) il a un
rapport sur lequel a travaillé le sénateur Médevielle, qui porte
sur le fonctionnement des agences d'évaluation des risques
sanitaires", a expliqué sur France inter le député LaRem Cédric
Villani, premier vice-président de l'Opecst. 
    Selon le mathématicien, en lice pour les municipales à
Paris, ""le sénateur Médevielle (...) a ajouté aux conclusions
du rapport ses propres conclusions, qui ne regardent que lui et
qui n''engagent en rien (la) responsabilité" de l'Opecst.
    
    "MALADRESSE"
    "Je déplore cette maladresse", a-t-il ajouté.
    Dans un communiqué commun avec le sénateur de la Meuse
Gérard Longuet, président de l'Opecst, il précise que
"contrairement à ce qui a pu être indiqué, (le rapport) ne se
prononce pas sur la toxicité à long terme du glyphosate, qui
doit être réexaminée par plusieurs agences d'évaluation
européennes dans le cadre du processus de ré-autorisation du
glyphosate à l’horizon 2022".
    D'autant plus qu'il n'appartient pas à l'Opecst "de formuler
une vérité scientifique officielle ou de procéder par lui-même à
des travaux de recherche", est-il rappelé dans ce communiqué.   
 
    "Nos travaux ont été approuvés par le CNRS, l'Inra (Institut
national de la recherche agronomique-NDLR) et l'Anses (Agence
nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail-NDLR)", a précisé le sénateur de
Haute-Garonne.
    Se défendant de céder à la pression des lobbies, il rappelle
qu'il faisait partie des 40 premiers signataires contre les
néonicotinoïdes tueurs d'abeilles.     
    
    "RESTAURER LA CONFIANCE" 
    "Le lobbying de Monsanto pris en flagrant délit !", a
pourtant estimé le député européen José Bové sur Twitter.     
    Selon Pierre Médevielle, il s'agit "juste que sur un tel
débat de société, comme celui du glyphosate, la confiance soit
restaurée entre les agences nationales chargées d'évaluer la
dangerosité des substances mises sur le marché et l'opinion."
    Mais Cédric Villani a expliqué sur France Inter que "le
rapport tel qu'il est déjà rédigé n'a aucunement l'intention de
rouvrir le dossier du glyphosate ou de changer une quelconque
conclusion de l'une des agences qui se sont prononcées
là-dessus". 
    Fin 2017, les Etats membres de l'Union européenne ont
renouvelé pour cinq ans la licence du glyphosate. 
    Le gouvernement français a de son côté promis que la
substance serait interdite "dans ses principaux usages" d'ici
2021, et "pour tous les usages" d'ici cinq ans.
    Bayer a annoncé dimanche avoir chargé un cabinet juridique
extérieur d'enquêter sur la constitution par Monsanto d'un
fichier de personnalités en France en fonction de leurs
positions sur les pesticides.  
    Selon des informations révélées par France 2 et Le Monde, un
fichier secret de 200 noms de journalistes, politiques,
dirigeants d'organisations professionnelles ou scientifiques a
été constitué en novembre 2016. Il provient d'une fuite du
cabinet de lobbying et de relations publiques Fleishman-Hillard,
"mandaté par Monsanto pour l'assister dans sa défense du
glyphosate".
    Des personnalités dont les noms sont cités comme figurant
dans le fichier ont annoncé vendredi leur intention de porter
plainte. Une enquête préliminaire, confiée à la brigade de
répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a été
ouverte par le parquet de Paris, à la suite d'une plainte
déposée par Le Monde. 
    France Télévisions a également fait part ce week-end de son
intention de porter plainte. Le Centre national de la recherche
scientifique (CNRS) et l'Institut national de la recherche
agronomique (Inra) en ont fait autant lundi. 

 (Julie Rimbert, avec Myriam Rivet et Elizabeth Pineau, édité
par Yves Clarisse)
 

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1 commentaire

  • 14 mai 08:53

    Mais comment les dirigeants de BAYER ont-ils pu se mettre dans une telle galère, les soupçons sur le ROUNDUP étant connus depuis des lustres ? Une pointe d'arrogance peut-etre ?


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