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Un nouveau tournant dans la politique de la Fed…
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 29/03/2019 à 15:30

Crédit : Réserve Fédérale

Crédit : Réserve Fédérale

La Fed stoppe sa normalisation monétaire…

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) tenait son comité de politique monétaire et maintenait ses taux d'intérêt dans une fourchette comprise entre 2,25 et 2,5 %. Mais ce qui a particulièrement retenu l'attention des observateurs a été l'annonce de la fin du « Quantitatif Tightening », le retrait progressif des liquidités injectées depuis 2009. « Elle a précisé en effet à cette occasion n'avoir plus aucune intention de relever les taux cette année et planifier dès septembre prochain l'arrêt de la réduction de son bilan » relève Wilfrid Galand, Directeur Stratégiste  chez Montpensier Finance.

Après avoir promis de ralentir le relèvement de taux cette année, la Fed vient donc purement et simplement de le suspendre. La dégradation de l'économie américaine serait-elle à ce point préoccupante qu'elle justifie la mise entre parenthèses du resserrement monétaire ? « C'est bien la question soulevée par l'annonce de la Fed qui, paradoxalement, n'a revu qu'à la marge ses prévisions de croissance à 2,1 % (-0,2 pt) et d'inflation à 1,8 % (-0,1 pt) pour cette année. Ce alors que, sans soulever l'enthousiasme, les récents indicateurs n'avaient rien d'alarmant » soulignent les analystes de la société Fidelity International.  La prévision de croissance pour 2020 et 2021 est de 1,9%, c'est-à-dire au niveau de leur estimation de la croissance de long terme. « Il n'y a donc pas de remise en question de la pérennité du cycle et il n'est pas question d'une récession prochaine » rassure Bastien Drut, Stratégiste Sénior chez CPR AM.

Quelles conséquences pour les marchés ?

Une Fed qui met un terme, temporairement en tout cas, à sa politique de normalisation monétaire, une Banque centrale européenne qui ne prévoit pas de la mettre en œuvre avant au moins 2020, une Banque du Japon et une Banque Populaire de Chine au diapason de ce ton très accommodant… Comment interpréter ces messages ?

« Les colombes sont de retour : la Fed, la BCE et la BPdC envoient des signaux forts selon lesquels, dans un monde à faible inflation, elles peuvent se permettre des politiques accommodantes pour maintenir en vie le cycle économique déjà exceptionnellement long » résume Vincent Chaigneau, Directeur de la Recherche et de la Stratégie d'Investissement du Groupe Generali.  Une aubaine pour les marchés ? « En termes de réaction immédiate, incontestablement, les derniers mois l'ont démontré » indique Olivier de Berranger, Directeur de la Gestion d'actifs de la Financière de l'Echiquier. Et dans cet environnement, les marchés d'actions ont dans un premier temps monté, avant d'inverser la tendance avec la publication des chiffres européens et les incertitudes sur le Brexit. Ils ont ainsi rejoint le comportement des taux d'intérêt qui ont baissé en réaction aux annonces de la Fed et aux statistiques économiques tandis que le Bund est entré en territoire négatif.

Les perspectives pour les actions deviennent ainsi plus dépendantes des perspectives cycliques que des politiques monétaires. Les indications les plus récentes montrent que la tendance des derniers mois s'est poursuivie au mois de mars, avec un ralentissement global d'origine essentiellement industrielle. « La situation générale présente des similitudes avec celle de 2015, lorsqu'un fort ralentissement chinois entraînait un ralentissement mondial fortement concentré sur quelques secteurs économiques » remarque François-Xavier Chauchat, économiste chez Dorval AM. À cette époque, c'est principalement le secteur des matières premières qui s'était effondré.  Aujourd'hui, les plus grands perdants sont les entreprises et les pays les plus sensibles au commerce international, ainsi qu'au secteur de l'automobile et des semi-conducteurs. En 2015, le Brésil, la Russie et l'Indonésie ont plongé dans la récession. En 2018 et au début de 2019, les principales victimes sont l'Allemagne, le Japon, la Corée et Taiwan.

Les gérants restent prudents sur les actions…

A plus long terme, la donne est peu évidente. Malgré ce nouvel assouplissement du discours de la Fed, les marchés actions ont d'ailleurs terminé la semaine suivant l'annonce nettement dans le rouge. « Deux raisons essentielles à cela. D'une part, la politique et la géopolitique, avec une navigation à vue sur le Brexit et les conflits commerciaux, après les dernières déclarations de Donald Trump.» ajoute Olivier de Berranger de la Financière de l'Echiquier. Le président américain a en effet durci le ton envers Pékin, en expliquant que les tarifs douaniers instaurés sur les produits chinois resteront en place pour une période conséquente.

Si la Fed semble ainsi avoir pour un certain temps renoncé à la poursuite de la normalisation de sa politique monétaire, il n'est donc pas sûr que cela soit suffisant pour tirer les marchés vers le haut dans les mois qui viennent. « L'heure est à la prudence. Nous restons bien présents sur les actions mais avons récemment baissé notre exposition » précise Florent Delorme, porte-parole de la gestion chez M&G Investments. Le positionnement est également mesuré chez Edmond de Rothschild AM avec une poursuite de l'allègement de l'exposition en actions dont le poids est désormais légèrement sous-pondéré dans les portefeuilles. « Il nous semble en effet que le marché, après la forte hausse du début de l'année, a besoin de faire une pause avant de reprendre son parcours » expliquent les gérants.

1 commentaire

  • 29 mars 15:44

    Les gérants n'ont rien vu venir et ils souhaitent pouvoir rentrer à moindre coût ! IL Y A CONFLIT D'INTERET


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